tag:blogger.com,1999:blog-71091310061987934302024-02-07T08:38:00.542-05:00La crise, un prélude à une autre page d'histoireNdackhttp://www.blogger.com/profile/16595097835108484389noreply@blogger.comBlogger107125tag:blogger.com,1999:blog-7109131006198793430.post-78365648517149155912010-04-12T07:41:00.003-04:002010-04-12T08:00:13.820-04:00Clameurs<span style="font-size:100%;">Chers lecteurs,<br /><br />Malgré le long silence de ce blog depuis que j'essaie de passer la derrière ligne droite de ma thèse, je me dois de partager avec vous cette (re)découverte. Vous souvenez-vous de ma crise(!) après l'élection d'Obama ? Les séquelles sont encore là d'ailleurs, on le voit dans le post précédent... Dans une auto-psychanalyse un an plus tard j'ai compris ce qui l'a déclenché. En fait, consciemment ou pas, peut-être par la façon dont j'ai été élevée au Sénégal et ensuite grâce à un contact très cordial que j'ai eu avec le Québec (avec qui je ne partageais pas un passé commun basé ni sur l'esclavage, ni sur la colonisation), j'ai pu vivre en tant que jeune fille puis en tant que jeune femme tout simplement pendant des années. Mais à l'élection d'Obama, pour la première fois, j'ai été forcée de vivre en tant que jeune femme NOIRE. Des gens que je ne connaissais pas me souriez et me félicitez parce qu'un Noir était à la Maison Blanche et comme je suis Noire, ils s'attendent à ce que je scande aussi Yes we can ! C'était comme une atteinte à ma liberté individuelle - puisqu'à priori, juste de par mon faciès, je ne pouvais pas être républicaine, ce qui n'avait rien à voir puisque c'est un choix politique. Bref, je devais forcément être fière parce que Obama est noir, je suis noire et les États-Unis ne sont pas mon pays, mais c'est quand même la première puissance mondiale... Cette catégorisation dont je faisait l'objet (heureusement temporairement car l'émotion est retombée) m'avait secouée au plus profond de moi. </span><span style="font-size:100%;"><br /></span> <div id="ecxyiv390766471"><style> .ExternalClass #ecxyiv390766471 .ecxExternalClass .ecxecxhmmessage P {padding:0px;} .ExternalClass #ecxyiv390766471 .ecxExternalClass body.ecxecxhmmessage {font-size:10pt;font-family:Verdana;} </style> <span style="font-size:100%;"><br /></span><span style="font-size:100%;">Et là, tout à coup, en me balandant sur le net le temps que de cuire un gigot au four (miam!), je tombe sur l'album Clameurs de Jacques Coursil. En fait, Frantz Fanon avait déjà dit tout ce que je voulais dire sur ce sentiment que j'ai ressenti après l'élection (voir les parties du texte que j'ai mises en gras)... Comme quoi on n'invente rien ! Toujours retourner aux classiques... </span><span style="font-size:100%;"><br /><br />Bien à vous,<br /><br /></span><span style="font-size:100%;">---</span><span style="font-size:100%;"><br /></span><span style="font-size:100%;"><br /></span><span style="font-size:100%;">Textes de Frantz Fanon, Paroles de la pièce de musique Frantz Fanon 1952 de l'album "Clameurs" du célèbre trompettiste Jacques Coursil:</span><span style="font-size:100%;"><br /></span><span style="font-size:100%;"><a href="http://coursil.com/2_music%20clameurs.htm" rel="nofollow" target="_blank"><br />http://coursil.com/2_music%20clameurs.htm</a></span><span style="font-size:100%;"><br /></span><span style="font-size:100%;"><br /></span><span style="font-size:100%;"><br /></span><span style="color: rgb(51, 51, 51);font-family:Verdana,Arial,Helvetica,sans-serif;font-size:100%;" ><strong>Frantz Fanon 1952<br /><br /></strong></span><span style="color: rgb(51, 51, 51);font-family:Verdana,Arial,Helvetica,sans-serif;font-size:100%;" >Livret Jacques Coursil tiré de Peau Noire Masques Blancs par Frantz Fanon<br />Editions du Seuil Paris 1952<br /><br />OUI,<br />L’homme est un OUI.<br />Mais c’est un NON aussi.<br />Non, au mépris,<br />Non, au meurtre de ce qu’il y a de plus humain dans l’humain : la liberté.<br /><br />Des tonnes de chaînes,<br />des orages de coups,<br />des fleuves de crachats<br />ruissellent sur mes épaules.<br /><br />Je sentis naître en moi des lames de couteau.<br />Et plus violente retentit ma clameur.<br />Eiah !<br />Je suis nègre.<br /><br />Mais je n'ai pas le droit de me laisser ancrer.<br />Non !<br />je n’ai pas le droit de venir et de crier ma haine.<br />- pas le droit,<br />de souhaiter la cristallisation<br />d’une culpabilité<br />envers le passé de<br />ma race -<br /><b>Dois-je me confiner<br />à la répartition raciale de la culpabilité,<br />Non, je n'ai pas le droit d'être un Noir.<br />- je n’ai pas le droit d’être ceci ou cela…<br />Le Nègre n’est pas, pas plus que le Blanc.<br />Je demande qu'on me considère à partir de mon Désir.</b><br />Je me reconnais un seul droit :<br />celui d’exiger de l’autre<br />un comportement<br />humain.<br /><br />Le malheur et l’inhumanité du Blanc<br />sont d’avoir tué l’humain<br />quelque part.<br />Le malheur du nègre<br />est d’avoir été esclave.<br />Mais je ne suis pas esclave<br />de l'esclavage<br />qui déshumanisa mes pères.<br /><br /><b>Je suis homme<br />et c'est tout le passé du monde<br />que j'ai à reprendre.</b><br />- la guerre du Péloponnèse<br />est aussi mienne<br />que la découverte de la boussole.<br />Je ne suis pas seulement responsable<br />de Saint-Domingue -<br /><b>La densité de l'Histoire<br />ne détermine aucun de mes actes.<br />Je suis mon propre fondement.</b><br /><br />Exister absolument.<br />Je n'ai ni le droit ni le devoir<br />d'exiger réparation<br />pour mes ancêtres domestiqués.<br />Pas le droit de me cantonner<br />dans un monde de réparations rétroactives.<br />Je ne suis pas prisonnier de l'Histoire<br />Il y a ma vie prise<br />au lasso de l'existence.<br />Il y a ma liberté.<br /><b>Il n'y a pas de mission Nègre ;<br />Pas de fardeau Blanc<br />pas de monde blanc<br />pas d'éthique blanche,<br />pas d'intelligence blanche.<br />Il y a de part et d’autre du monde<br />des humains qui cherchent.</b><br /><br />Ô mon corps,<br />fais de moi toujours<br />un homme qui interroge !</span><span style="font-size:100%;"><br /></span><span style="font-size:100%;"><br /></span><span style="font-size:100%;">---</span><span style="font-size:100%;"><br /></span><span style="font-size:100%;"><a href="http://www.africultures.com/php/index.php?nav=personne&no=14262" rel="nofollow" target="_blank"><br />http://www.africultures.com/php/index.php?nav=personne&no=14262</a></span><span style="font-size:100%;"><br /></span><span style="font-size:100%;"><br /></span><span style="font-size:100%;">1938 naissance à Paris.</span><span style="font-size:100%;"><br /></span><span style="font-size:100%;">1958-61 séjourne et étudie au Sénégal et en Afrique de l'Ouest.</span><span style="font-size:100%;"><br /></span><span style="font-size:100%;">1965-69 s'installe à New York où il participe à la révolution du free jazz.</span><span style="font-size:100%;"><br /></span><span style="font-size:100%;">1969 de passage à Paris, enregistre "Way Ahead" et "Black Suite", puis disparaît du monde la</span><span style="font-size:100%;"><br /></span><span style="font-size:100%;">musique pour se consacrer à sa carrière de linguiste.</span><span style="font-size:100%;"><br /></span><span style="font-size:100%;">2005 John Zorn lui propose de ré-enregistrer. "Minimal Brass" relance sa carrière.</span><span style="font-size:100%;"><br /></span><span style="font-size:100%;">2007 sortie de "Clameurs" au printemps, répétitions à l'automne pour remonter sur scène à La</span><span style="font-size:100%;"><br /></span><span style="font-size:100%;">Dynamo de Banlieues Bleues.</span><span style="font-size:100%;"><br /></span><span style="font-size:100%;">Il a joué avec Sun Ra, Albert Ayler, Sunny Murray, Frank Wright, Burton Greene, Anthony Braxton, Rocé…</span><span style="font-size:100%;"><br /></span><span style="font-size:100%;">2007 Jacques Coursil, Clameurs. Suites Enchaînées. Universal Jazz/France</span><span style="font-size:100%;"><br /></span><span style="font-size:100%;"><br /></span><span style="font-size:100%;">Jacques Coursil, trompettiste, esthète, linguiste, et grand passant du 20ème siècle, célèbre son retour à la scène pour ouvrir en beauté, en beautés ténébreuses, la 25ème édition de Banlieues Bleues. Coursil, le fils d'exilés martiniquais dans la France de l'entre-deux guerres, de l'après-guerre, de la décolonisation, du post-colonialisme ; Coursil, accueilli dans la maison et la famille de Léopold Sédar Senghor à Dakar, accueilli dans l'orchestre et la famille de Maynard Ferguson à New York, puis parmi les bataillons d'enfants terribles du free jazz, avec lesquels il revient et disparaît aussitôt, à Paris, au tournant des années 70 ; Coursil, élève de Noël Da Costa du côté classique du contemporain et élève de Bill Dixon du côté jazz du contemporain, auteur de deux grands disques de musique spectrale, où l'improvisation se fait mystère. Coursil, qui disparaît pour réapparaître comme professeur en sciences du langage à l'Université de Caen, puis à l'Université des Antilles-Guyane et à la Cornell University dans l'État de New York. Il dit alors : "Le dialogue, lieu de parole, est aussi par nécessité, un espace de silence." Il dit aussi : "Ainsi dans le dialogue, parler est un événement, et entendre, une constante." Ainsi dans les dialogues que Jacques Coursil, musicien inespéré, accueilli d'abord par John Zorn pour une imaginaire fanfare en solo démultiplié, désormais produit sur Universal Jazz / France, instaure entre sa trompette des profondeurs et les clameurs des poètes et des écrivains qu'il pratique : Frantz Fanon, Edouard Glissant, Monchoachi, Antar... Jacques Coursil le trompettiste qui parle toutes les langues secrètes de la musique des sphères, sa syntaxe sobre de logicien et sa grammaire sombre d'émotions. Jouer est un événement - et ce concert d'ouverture, où il présente sur scène son chef d'oeuvre discographique de 2007, soit les oratorios contemporains de "Clameurs", en sera assurément un.</span><span style="font-size:100%;"><br /></span><a href="http://go.microsoft.com/?linkid=9724467" rel="nofollow" target="_blank"><br /></a></div>Ndackhttp://www.blogger.com/profile/16595097835108484389noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7109131006198793430.post-33737782780652407962010-01-25T13:03:00.005-05:002010-01-25T15:48:11.640-05:00Histoire France-HaitiIl me fallait faire un tour sur ce blog et écrire quelque chose sur Haiti, mais avec l'émotion je n'arrivais pas à trouver les mots justes. Il ne s'agit pas uniquement du tremblement de terre, et il ne s'agit pas seulement d'Haiti. Comme avec l'élection de Barack Obama, il ne s'agissait pas seulement d'une élection présidentielle. Lorsqu'une personnalité ou un peuple noir fait la Une tous les jours dans les médias partout dans le monde, je suis toujours sans voix face au poids que la couleur noire a dans les réactions des uns et des autres. Le sentiment d'un voile qui se déchire et qui révèle des tabous de l'Histoire sous le prétexte de l'évènement du moment. Et à chaque fois, bien que je sois avertie et que je n'apprenne rien de nouveau, je me sens comme trahie par l'histoire officielle. Voilà pour les mots.<br /><br />Je vous propose maintenant d'écouter cette émission en 2 parties de Taddei sur Haiti. Après l'émotion, la réflexion:<a href="http://www.dailymotion.com/video/xbx3yk_seisme-en-haiti-debat-partie-1_news"><br />http://www.dailymotion.com/video/xbx3yk_seisme-en-haiti-debat-partie-1_news</a><br /><a href="http://www.dailymotion.com/video/xbx47s_seisme-en-haiti-debat-partie-2_news">http://www.dailymotion.com/video/xbx47s_seisme-en-haiti-debat-partie-2_news</a><br /><br />Pour la partie sur les USA vers la fin de l'émission, voir l'exemple de Columbia University:<br /><a href="http://www.ias.columbia.edu/academics/academics.html">http://www.ias.columbia.edu/academics/academics.html</a><br /><br />100% d'accord avec Thuram, notre pire ennemi, c'est l'ignorance. Je retourne à mes études...Ndackhttp://www.blogger.com/profile/16595097835108484389noreply@blogger.com11tag:blogger.com,1999:blog-7109131006198793430.post-50689827998715830742009-11-04T12:07:00.001-05:002009-11-04T12:09:22.051-05:00À bientôt.Chers lecteurs,<br /><br />Ce blog est mis momentanément en veilleuse, le temps de finaliser un chapitre de thèse.<br /><br />À bientôt !<br /><br />NdackNdackhttp://www.blogger.com/profile/16595097835108484389noreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-7109131006198793430.post-18204705249965306852009-11-03T16:32:00.004-05:002009-11-04T12:09:52.791-05:00Pourquoi écrire ? En quoi est-ce important de raconter une histoire, puis une autre, et une autre encore ?<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEglzawrp4s4cevvIgrU4TOrfejpoYJPPrNcby-QCtEZYPk_LSjPWtO55U1rZkxCZunCk_bzF_wY14c-WhFBhaUC8S0U8jzogAFS4t6WWO8dcSjof6gQ-SW2a7IQfk8iuldtrV4rZmHKYHZl/s1600-h/chimamanda_ngozi_adichie_3.gif"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer; width: 264px; height: 400px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEglzawrp4s4cevvIgrU4TOrfejpoYJPPrNcby-QCtEZYPk_LSjPWtO55U1rZkxCZunCk_bzF_wY14c-WhFBhaUC8S0U8jzogAFS4t6WWO8dcSjof6gQ-SW2a7IQfk8iuldtrV4rZmHKYHZl/s400/chimamanda_ngozi_adichie_3.gif" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5399995342914911650" border="0" /></a><br /><br />La réponse ici :<br /><br /><a href="http://www.ted.com/talks/chimamanda_adichie_the_danger_of_a_single_story.html">http://www.ted.com/talks/chimamanda_adichie_the_danger_of_a_single_story.html</a><br /><br />Merci à Chimamanda Ngozi Adichie.<br /><br />Bonne écoute !Ndackhttp://www.blogger.com/profile/16595097835108484389noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-7109131006198793430.post-16534646531493505632009-10-23T18:39:00.003-04:002009-11-04T12:09:52.791-05:00Conférence «Une hyperprésidence à la française: Sarkozy = Obama + Poutine?»*<br />J'ai trouvé cette conférence de Mr. Claude Emeri extrêmement intéressante. Il nous définit le modèle politique français et nous en explique l'évolution depuis De Gaulle. Cela dure une heure, mais je vous recommande de l'écouter jusqu'au bout, vous ne le regretterez pas. Il nous parle de démocratie passée, de monocratie et de monarchie élective actuelle et de webcratie future...<br /><a href="http://tv.uqam.ca/?v=52576"><br />http://tv.uqam.ca/?v=52576</a><br /><br />Bonne écoute !<br />*Ndackhttp://www.blogger.com/profile/16595097835108484389noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7109131006198793430.post-84327283000451081402009-10-22T13:44:00.005-04:002009-10-22T17:07:33.023-04:00Les émigrés africains transfèrent chaque année 40 milliards de dollars dans leurs pays d'origine<div class="ar-tit">*<br />Dans les premiers d'économie, ce que le professeur explique aux étudiants c'est que les ressources que nous avons sur terre sont rares et que la science économique nous donne les outils nécessaires pour une utilisation efficace et optimale de ces ressources. Les outils sont là et sont suffisamment bien utilisés par certains. Pour d'autres, il y a encore un monde entre la théorie et la pratique. Nous avons encore beaucoup de travail à abattre pour la croissance et la réduction des inégalités en Afrique. Surtout au niveau des choix de politiques économiques.<br /><br />---<br /><br /><span style="font-weight: bold;">Les émigrés africains transfèrent chaque année 40 milliards de dollars dans leurs pays d'origine</span></div> <div class="dt"> LE MONDE | 22.10.09 | 10h17</div><br /><img src="http://medias.lemonde.fr/mmpub/img/let/l.gif" alt="" title="" align="left" border="0" />'Afrique reçoit des sommes considérables des migrants partis travailler sur d'autres continents, mais le manque d'information, de concurrence et de régulation empêche cet argent d'agir pleinement sur le développement. C'est ce que révèle un rapport de l'International Fund for Agricultural Development (IFAD), publié jeudi 22 octobre à l'occasion d'un forum sur les transferts de fonds organisé à Tunis par cette agence de l'ONU, pour mobiliser banques centrales et gouvernements sur la question.<br /><br />La première surprise de ce rapport tient en un chiffre : d'après l'IFAD, 40 milliards de dollars (26,7 milliards d'euros) sont envoyés chaque année à leurs proches par les émigrés africains. Ce montant était jusqu'alors inconnu, mais il était estimé entre trois et quatre fois moindre.<br /><em></em> <p><em>"L'Afrique avait toujours été une énigme en ce qui concerne les transferts de fonds"</em>, explique Pedro de Vasconcelos, économiste à l'IFAD et coauteur de ce premier état des lieux. <em>"On les évaluait généralement entre 10 milliards et 17 milliards de dollars. Même les banques centrales africaines n'avaient aucun chiffre."</em></p> <p>Ce manque d'information a des conséquences en cascade : <em>"L'impact des transferts est colossal, mais sous-utilisé. L'argent est là; le problème, c'est le manque d'options. N'ayant pas conscience des montants en jeu, les gouvernements ne se préoccupent pas de réguler le marché ou de rendre ces sommes productives, pas plus que le secteur privé"</em>, explique M. de Vasconcelos.</p> <p>Résultat, le marché des transferts est détenu à 64 % par deux acteurs seulement, Western Union et MoneyGram. Faute de concurrence, le taux des commissions est d'environ 10 % en moyenne en Afrique – où il peut même atteindre 25 % –, contre 5,6 % en moyenne dans le monde.<br /><em></em></p> <p><em>"Si on réduit ce taux de moitié, 2 milliards de dollars de plus arrivent dans la poche des familles chaque année</em>, résume l'économiste de l'IFAD.<em> En Amérique latine, l'ouverture du marché a fait chuter les taux de 15 % à moins de 5 %."</em></p> <p>La concurrence aurait un autre avantage : la multiplication des points de retrait, dont les zones rurales africaines sont largement dépourvues. Or un tiers des transferts sont destinés à des familles rurales. <em>"Le Mexique dispose d'autant de points de retrait que toute l'Afrique, avec une population dix fois moindre"</em>, compare M. de Vasconcelos. <em>"Pour beaucoup d'Africains, aller chercher cet argent, c'est un ou deux jours de travail perdus."</em></p> <p>L'agence des Nations unies propose de transformer les bureaux de poste en points de retrait, alors qu'ils n'en ont aujourd'hui pour la plupart ni le droit ni les moyens. L'IFAD vient de signer un accord avec l'Universal Postal Union pour travailler en ce sens.</p> <p>D'autres solutions existent. Au Kenya, le téléphone mobile devient un des moyens les plus économiques d'effectuer des transferts d'argent. Le Kenya est aussi un des rares pays à autoriser les institutions de microfinance à opérer ces envois de fonds. Dans toute l'Afrique, ces organismes ne forment que 3 % des points de retrait. Leur ouvrir le marché des transferts suffirait à doubler le nombre de guichets, selon l'IFAD.</p> <p>Surtout, au lieu d'un simple mécanisme de consommation, <em>"cela créerait une dynamique locale d'épargne et de microcrédit, qui donnerait une tout autre dimension à l'économie"</em>, estime M. de Vasconcelos.</p> <p>Car si l'essentiel de l'argent des transferts de fonds sert à faire face à des dépenses de première nécessité – nourriture, logement, santé ou éducation –, <em>"5 à 10 milliards de dollars sont disponibles pour l'épargne et l'investissement"</em>, selon le rapport. Des sommes capitales en pleine crise économique, alors que l'aide publique au développement s'essouffle et que les investissements directs étrangers s'effondrent.</p> <p>Les transferts des migrants souffrent eux aussi : ils ont chuté de 12,7 % depuis le début de l'année selon l'IFAD. Un choc d'autant plus rude que ces envois avaient connu une croissance moyenne de 17 % dans le monde depuis dix ans, et que <em>"par rapport à d'autres régions, l'Afrique dépend vraiment des transferts de fonds"</em>, précise M. de Vasconcelos.</p><br /><div class="lien"><div class="desc"><b>Grégoire Allix</b></div></div><div class="dt">Article paru dans l'édition du 23.10.09<br /><br /><br />La BAD tente de remédier à se problème: <a href="http://www.afdb.org/fr/news-events/article/helping-the-african-diaspora-send-money-home-afdb-and-french-government-launch-multilateral-fund-5217/">Voir cet article</a><br />Intéressant de voir d'ailleurs dans cet article le rôle de la France, ancienne puissance coloniale, dans la régulation de ces fonds...<br />*<br /><br /></div>Ndackhttp://www.blogger.com/profile/16595097835108484389noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7109131006198793430.post-12181610977033745232009-10-21T22:54:00.002-04:002009-10-22T14:19:46.920-04:00Lancement de "L'Exil"*<br />Aujourd'hui, j'aimerai partager avec vous la vidéo du lancement de mon premier roman, "Partis Trop Tôt, Trop Loin: L'Exil". Ce fut une très belle soirée, super bien organisée par les Conceptions KB - vous l'avez deviné, KB c'est pour la journaliste <a href="http://khady.durala.com/">Khady Beye</a>:<br /><a href="http://www.editionsphoenix.net/videos/ndack/exil/lancement.html"><br />http://www.editionsphoenix.net/videos/ndack/exil/lancement.html</a><br /><br />Je suis aussi passée à l'émission Tam-Tam Canada de Radio Canada International avec Raymond Desmarteau:<br /><br /><a href="http://www.rcinet.ca/rci/fr/emissions/archives/archivesDetails_1946_15102009.shtml">http://www.rcinet.ca/rci/fr/emissions/archives/archivesDetails_1946_15102009.shtml</a><br /><br />Je suis passée au début de la deuxième partie de l'émission.<br /><br />Bonne écoute !<br />*Ndackhttp://www.blogger.com/profile/16595097835108484389noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-7109131006198793430.post-54026147870135501292009-10-11T14:05:00.003-04:002009-10-11T14:10:32.760-04:00« À cœur ouvert » avec Aziz Salmone Fall<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhMPcz59K5ESe8h_UmPjbdTHASwoFs1Hu2N_KLwfkUDXobfnF3zADgGxmu7KZ4ADZODrkyWnnecH6CP4MrBQ0zLmy1xsanI1B7gQaW6RvtpylbLdbQyiVuJFDJn5uoP5KcoBRzjs9FPbh3B/s1600-h/Aziz-2.JPG"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 226px; height: 257px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhMPcz59K5ESe8h_UmPjbdTHASwoFs1Hu2N_KLwfkUDXobfnF3zADgGxmu7KZ4ADZODrkyWnnecH6CP4MrBQ0zLmy1xsanI1B7gQaW6RvtpylbLdbQyiVuJFDJn5uoP5KcoBRzjs9FPbh3B/s400/Aziz-2.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5391405763372505474" border="0" /></a><br />Voici une <a href="http://www.rgsc.ca/rgsc/RGSC-EntrevueAzizSalmoneFall.html">entrevue avec M. Aziz Salmone Fall</a> que j'ai trouvée sur le site du Regroupement Général des Sénégalais du Canada (RGSC). Je la partage avec vous (Tous droits réservés par le RGSC).<br /><br />Son engagement politique est tout simplement remarquable.<br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><span style="font-size:100%;"><strong>10 décembre 2005</strong></span><div style="text-align: left;"> </div><p style="text-align: left;" class="MsoNormal"><span style="font-size:85%;"><strong><em>Entrevue avec : </em></strong></span></p><div style="text-align: left;"> </div><p style="text-align: left;" class="MsoNormal"><span style="font-size:85%;"><strong><em>M. Aziz Salmone Fall</em><br /> <em>(que ses amis appelent Z tout simplement)</em></strong></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify"><strong><span style="font-size:180%;"><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p><o:p></o:p></span></span><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p><span style="font-size:85%;"><o:p>Politicologue, chercheur panafricaniste et internationaliste, enseignant universitaire, spécialiste de l’Afrique et des relations internationales, il est un fervent défenseur des droits humains. Il cherche constamment à défendre et à valoriser l’Afrique qu’il aime profondément. Il souhaite ce continent fort et autonome et croit en la potentialité de ses gens. Aziz S. Fall est reconnu et recherché pour ses idées et ses connaissances qu’il partage gracieusement avec qui le demande. Il ne plie pas devant l’opposition et sait convaincre son auditoire par son savoir et ses idées justes et progressistes. Il combat ardemment toute injustice, particulièrement celle qui touche la communauté Noire. Aziz S. Fall est une pierre importante de la forteresse du développement de l’Afrique, et celle-ci peut être fière de son fidèle représentant!!</o:p></span></span></strong></p> <p align="justify"><span style="font-size:85%;"><strong>Aziz S. Fall est aussi reconnu par sa grande disponibilité ainsi que pour son intégrité, son professionnalisme, son humilité et sa simplicité. Mais peu de gens ici connaissent son passé de batteur dans les années 1975 à 80, alors qu’il jouait avec son frère guitariste pour le groupe « Damels », l’un des premiers groupes de Jazz fusion au Sénégal. Durant des années, ce groupe animait les intermèdes à la télé. </strong></span></p> <p align="justify"><span style="font-size:85%;"><strong>M. Aziz S. Fall, merci infiniment de bien vouloir répondre « à cœur ouvert » à nos nombreuses questions afin de nous permettre de mieux vous connaître et partager votre expérience avec vos frères et sœurs sénégalais et sénégalophiles. Nous savons qu’il n’est pas toujours facile de se livrer à cœur ouvert comme vous allez le faire, mais quelle joie de pouvoir partager son expérience personnelle de vie et de permettre à la communauté sénégalaise de se connaître mieux!</strong></span></p> <p align="justify"><span style="font-size:85%;"><br /><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b></span> <span style="color: rgb(255, 0, 0);font-size:85%;" ><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Racontez-nous un peu votre vie au Sénégal.</span></b></span><span style="color: rgb(255, 0, 0);font-size:85%;" ><b style=""><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span></b></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify"><span style="font-size:85%;"><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span><span style="" lang="FR-CA"><o:p><strong>Merci de m’inviter à votre chronique et fraternel bonjour à tous et à toutes. </strong></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify"><span style="font-size:85%;"><strong><span style="" lang="FR-CA"><o:p> Je suis né à Dakar, mais j’ai grandi en Arabie Saoudite, en Égypte et au Liban jusqu’à l’âge de 8 ans et suis ensuite revenu au Sénégal où j’ai vécu jusque l’âge de 20 ans avec mes deux frères et ma sœur, et aussi six autres demi- frères et sœurs plus âgés et une très vaste famille élargie. Au début, j’avais un wolof médiocre, mais grâce à mon père, j’ai vite appris à parler comme on le faisait de son temps. Le résultat est un curieux mélange d’authenticité et de franc wolof dakarois. Je suis allé à l’école Thiers, puis à celle du Point E et j’ai fait mon lycée à Blaise Diagne. J’avais autant d’amis dans les quartiers bourgeois de Fann et du Point E, que de Fass la Gueule Tapée, Grand Dakar et de la Médina. J’affectionnais particulièrement des enfants très pauvres qui partaient à l’aube et revenaient au crépuscule dans les bidonvilles de Fass. Parfois, ils disputaient aux vautours les restes du réfectoire de l’Université de Dakar attenante à ma maison. Je jouais avec eux d’interminables parties de foot et leur offrais en général mes balles et des aliments dérobés à la sauvette à la maison. J’étais déjà très sportif, mais j’avais de l’asthme infantile et mon médecin était le Docteur Diop, le père de Blondin Diop. Un jour qu’il me soignait, je l’ai vu pleurer par l’entrebâillement de la porte sur l’épaule de mon père. Le régime de Senghor avait torturé à mort son fils. Les turbulences lycéennes m’ont vite accaparées. Très vite, je me suis clandestinement politisé avec des groupuscules maoïstes qui contestaient le régime senghorien et le néo-colonialisme ambiant. C’était l’époque des tensions avec la Guinée Conakry, mais aussi des luttes de libération de la Guinée Bissau et des îles du Cap Vert. À l’heure de la prière du crépuscule, je rapportais sous mes habits des petits fascicules subversifs emballés dans du plastique pour leur conservation que je devais lire avant de le passer à un autre camarade. Je devais faire attention aux craquements à chaque génuflexion, de peur que mon entourage ne s’en rende compte.<br /> <br />Je crois que j’ai eu une enfance et une adolescence heureuse, mais préoccupée de la condition de mon peuple. J’étais rebelle, portait un collier que je m’étais fabriqué, des chemises et des pantalons modernes, mais des babouches. Les parents découragés haussaient les épaules. Mais derrière mon air d’artiste et de philosophe blasé, je cachais ma vie politique clandestine, mon faux nom, mes convictions, mes contacts, etc. D’ailleurs, je n’en ai parlé publiquement pour la première fois que chez moi l’autre jour, devant quelques compatriotes, alors que nous recevions l’ex-ministre Awa Dia Thiam de passage à Montréal. Nous faisions partie de la même cellule et je ne l’avais pas revu depuis l’adolescence. À la fin de celle-ci, pour m’éloigner de ces groupes radicaux, mon père m’avait recommandé sous les conseils de notre voisin le Dr Diallo, compagnon de Cheikh Anta Diop, de prendre la carte du RND. Je le fis, mais n’ai jamais vraiment milité dans ce parti. J’ai d’ailleurs quitté le pays peu de temps après, et jusqu’à présent ne suis membre d’aucun parti politique.</o:p></span></strong><span style="" lang="FR-CA"><o:p><br /> </o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify"><span style="font-size:85%;"><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b></span><span style="color: rgb(255, 0, 0);font-size:85%;" ><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Et qu’en est-il de votre expérience musicale ?</span></b></span><span style="font-size:85%;"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span></b></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify"><span style="font-size:85%;"><strong>J’ai eu une éducation stricte. Peu de gens savent en effet ce qui suit. Mon père descendant de monarques du Baol et du Cayor semblait avoir des réserves à nous voir jouer de la musique, d’autant qu’à cette période des années 70, les groupes, même modernes, chantaient les louanges des gens pour de l’argent, comme des griots. Mon frère Bouba qui était un surdoué musical, s’était fabriqué une guitare, jouait déjà des airs de Santana et voulait visiblement en faire sa carrière. Le père a tout découvert un jour où il est arrivé à l’improviste et où nous jouions, un classique du répertoire local, Mane Sane Gissé, mais avec une touche jazz. Agréablement surpris, mais prudent, il nous a autorisé à ne jouer que la fin de semaine et à condition qu’il n’y ait aucune incidence négative sur notre cursus scolaire. Nous devions avoir autour de 11 –12 ans, jouions autodidactes aussi bien que des adultes, et on nous regardait dans le quartier avec curiosité. Nous sommes passés à la télé noir et blanc à Kaleidoskope à cet âge là avec des instruments acoustiques, sous le nom des Salmones -c’était l’époque des Jackson Five-. Jusque là c’était un jeu. Puis un jour, Tanor Dieng, qui était à l’époque instituteur de mon frère et se lançait comme impresario du Sahel, a convaincu notre père de lâcher un peu du lest et nous laisser essayer. Mais papa avait peur du milieu, de la drogue, de l’alcool et des fréquentations. Nous avons quand même formé un quartet avec comme bassiste Badou Diop et Jean Louis Thiam guitare d'accompagnement. Et dès que notre père allait chez sa co-épouse ou en voyage, on transformait la maison en salle de répétition, avec les moyens du bord, ressuscitant des magnétos et des transistors et en faisant des amplis. Moi j’avais construit ma propre batterie au début. Je suis reconnaissant à notre mère qui nous a beaucoup enduré. La vie privée était finie, bien des jeunes des quartiers environnants encerclaient la maison. Il y avait d’ailleurs peu de prestation en public : l’université, quelques lycées et évènements communautaires et une seule fois au théâtre Sorano, qui fut d’ailleurs un fiasco. Nous avons ensuite enregistré, dans des conditions modestes et fait, je crois bien, le premier vidéo play back de la TV sénégalaise avec Maguette Wade. La TV n’avait même pas le moyen, ce jour là, d’avoir des enceintes pour diffuser en plein air, et c’est avec un haut-parleur rustique dominé par le vent de la plage de Ngor, que nous devions reproduire notre propre musique. C’était plus dur pour moi, car si les autres n’étaient pas branchés à un ampli et devait correctement mimer les notes, je me devais, moi, de jouer à la batterie, pas trop fort pour qu’on puisse entendre tous. Des années durant, des extraits de cette cassette passèrent à la moindre panne ou interlude, y compris dans des pays voisins. On n’a jamais reçu une royalty dessus, on aurait peut être été riche. Je sais par contre que nous avons eu une influence discrète mais réelle sur bien des jeunes musiciens ou mélomanes, et même des artistes devenus célèbres depuis, comme Ismaël Lo, Cheikh Tidjane Tall, Wasis Diop Habib Faye de Youssou Ndour ou feu Prosper du Xalam… Aujourd’hui, parfois quand je peux me le permettre, je joue quelques instruments et les enregistre sur un logiciel multipistes. Je n’ai jamais perdu espoir de produire quelque chose juste pour le fun… mais je n’ai vraiment pas le temps…un jour peut être comme les gars de Buena Vista Social Club autour de 75 ans…si je tiens jusque là… </strong></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify"><span style="font-size:85%;"><br /><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b></span> <span style="color: rgb(255, 0, 0);font-size:85%;" ><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Avez-vous voyagé avant d'arriver au Canada?</span></b></span><span style="font-size:85%;"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span></b></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify"><span style="font-size:85%;"><strong>Oui, comme je l’ai dit dans ces pays arabes, mais aussi quelques escales en Europe et un bref séjour aux îles canaries. </strong></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify"><span style="font-size:85%;"><b style=""><i style=""><strong><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><br /> </span></strong><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b></span><span style="color: rgb(255, 0, 0);font-size:85%;" ><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Quel fut votre cheminement pour arriver au Canada ? Pourquoi l'avoir choisi ?</span></b></span><span style="font-size:85%;"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span></b></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify"><span style="font-size:85%;"><strong>Mes parents voyant ma politisation grandissante étaient convaincus que l’université de Dakar serait potentiellement dangereuse. D’ailleurs l’année avant le Bac, j’avais sans permis ni permission, pris la voiture de mon père pendant qu’il faisait la sieste, pour livrer des tracts de grève au pavillon de droit à l’université. Dans le virage, il y avait un type à motocyclette dans mon espace et en l’évitant, j’ai mordu sur le sable glissant. À l’allure où j’allais, j’ai fait un tonneau, abattu un des rares arbres de l’endroit. La voiture était une perte totale, je suis sorti indemne par la vitre arrière. Quand mon père a vu la voiture il a arrêté de me gronder, j’aurai dû y passer. Bref, ce fut un bon argument pour aller étudier ailleurs. Je voulais justement ne pas partir en France, comme bien de mes collègues. Une aversion pour le néo-colonialisme probablement. J’avais entendu parler de la déportation des acadiens et avais une certaine sympathie pour le Canada, puisque enfant je lisais les aventures de Blek le Roc (un rebelle patriote canadien français, d’ailleurs méconnu ici en raison de la censure canadienne). De plus un aîné, voisin et parent éloigné Lamine Fall y était depuis un petit moment et réussissait bien, tout cela plaida ma cause. J’ai pu dès l’obtention de mon Bac aller à Moncton au Nouveau Brunswick. Il y avait alors Dany Senghor, le seul sénégalais qui venait de quitter la ville, j’ai demandé à prendre sa chambre à la résidence universitaire. </strong></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify"><span style="font-size:85%;"><b><i><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><br /> </span></i></b><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">R</span></span></i></b><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">GSC</span></span></i></b></span><span style="color: rgb(255, 0, 0);font-size:85%;" ><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Quand êtes-vous arrivé au Canada et comment s'est passée cette arrivée?</span></b></span><span style="font-size:85%;"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span></b></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify"><span style="font-size:85%;"><strong>C’était en 1982 et pour moi soudain une grande liberté, car malgré la musique etc., nos parents ne m’autorisaient que très exceptionnellement à sortir le soir ou à voyager seul. Ce fut donc l’aventure. La photo du prospectus universitaire donnait l’impression que Moncton était une grande ville. Comme j’arrivais par New York et Montréal, j’avais déjà une idée démesurée des villes, et je fus vite déçu de la taille de Moncton. Mais elle était très attachante, un îlot de francophonie, qui venait de perdre son journal local <em>Evangéline</em>, alors que l’université sortait d’une longue grève. Premier choc. Il y avait un ratio surprenant de gais, et beaucoup de filles par rapport aux hommes. D’ailleurs, c’est là au kachot, la boite du campus, qu’à ma première soirée, trois filles sont venues, tour à tour me demander à danser. Je croyais même que c’était une initiation de mes collègues de la Fac. Il n’en était rien. Quand on vient d’une époque où le bal obligeait d’asseoir les filles d’un côté et les garçons de l’autre, (et où il fallait se faire d’abord refuser une danse pour en obtenir la prochaine, pendant qu’un adulte allumait brusquement la lumière pour décourager les initiatives trop cavalières), une telle liberté est pour le moins inattendue.</strong></span></p> <p align="justify"><span style="font-size:85%;"><strong>J’avais vu la neige à Beyrouth, mais je me rappelle bien de la première fois ou j’ai gelé. J’étais allé avec un copain faire des courses en espadrille fin octobre et à notre retour, le mercure était tombé sous 0. Je me suis aperçu que quand je riais mon sourire restait figé comme un rictus. Arrivé en résidence, on a mis nos pieds transis devant le calorifère. Chose à ne pas faire. On apprend vite. Et comme je suis très mince, depuis lors l’hiver, je disparais sous bien des épaisseurs.</strong></span></p> <p align="justify"><span style="font-size:85%;"><strong> Aujourd’hui je fais du ski de fond, et résiste relativement bien. Je préfère toutefois le printemps à toutes les saisons.</strong></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify"><span style="font-size:85%;"><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b></span><span style="color: rgb(255, 0, 0);font-size:85%;" ><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Le Québec : quelles sont vos impressions?</span></b></span><span style="font-size:85%;"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span></b></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify"><span style="font-size:85%;"><strong>J’ai tout de suite adopté le pays, y compris l’hiver que je continue d’apprivoiser surtout à compter de février. C’est un pays magnifique, avec une population attachante dont certains pans vit encore les complexes d’infériorités de toute nation qui a été aliénée et qui s’affirme. Les femmes semblent à prime abord plus ouvertes que les hommes, surtout si on ne partage pas le goût prononcé pour le hockey, la bière ou les voitures. </strong></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify"><span style="font-size:85%;"><strong> J’ai tout de suite sympathisé avec la cause des amérindiens, mis en réserves ou classifiés sur différents statuts, car ils ont servi à créer le modèle d’apartheid en Afrique du Sud. J’ai été dégoûté de voir que la caisse de dépôt de placement du Québec, comme bien d’autres intérêts économiques et politiques soutenaient l’apartheid. Il y avait alors des restrictions aux étudiants étrangers de faire de la politique, et les associations étudiantes africaines de l’époque respectaient relativement ces critères. Avec un groupe d’amis, j’ai alors fondé le GRILA (groupe de recherche et d’initiative pour la libération de l’Afrique) en 1984, et on s’est attelé à combattre ouvertement tous les lieux qui soutenaient l’apartheid. Très vite le GRILA a pris de l’importance, "backé" par l’ANC, et s’alliant à des organismes locaux. Nous avions la préoccupation qu’il ne fallait pas que les africains fassent partie du problème en étant ici une fuite de cerveau ou une simple courroie de reproduction de nos régimes politiques. C’était l’époque où l’ANC d’Afrique du Sud ou les mouvements de libération contre le colonialisme portugais ou pro-apartheid étaient ici considérés terroristes, mais aussi l’année de l’avènement de la révolution Sankariste en Haute-Volta qui devint Burkina Faso. Le travail s’est donc intensifié et diversifié. C’est ainsi que nous avons contribué à influencer la politique canadienne qui a fini par devenir le fer de lance de la lutte anti-apartheid en Occident, puisque Joe Clark, Walter Mc Lean et Brian Mulroney ont adopté notre plate-forme anti-apartheid.</strong></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify"><span style="font-size:85%;"><strong> Nous avons donc vécu l’Afrique ici, tout en apprenant à connaître le Québec, à aider ses aspirations à l’autodétermination. Ce travail d’activisme m’a permis de sillonner le Québec et d’aller à la rencontre de sa société civile, et obtenu de faire de Montréal une ville anti-apartheid et même d’avoir un parc nommé Mandela, face au métro Plamondon. </strong></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify"><span style="font-size:85%;"><b style=""><i style=""><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><br /> </span><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">R</span></span></i></b><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">GSC</span></span></i></b></span><span style="color: rgb(255, 0, 0);font-size:85%;" ><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Pourriez-vous nous présenter votre famille?<o:p></o:p></span></b></span><span style="font-size:85%;"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span></b><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify"><span style="font-size:85%;"><strong>Mon père Salmone Fall a grandi élevé par sa grand-mère à St- Louis, et a peu connu son père, gazé à la première guerre mondiale. Il a fait la seconde guerre mondiale dans la marine, a été coulé à Dunkerque et a survécu avec une poignée de soldats dans les eaux froides. De retour en Afrique, comme bien des jeunes panafricanistes, il a vite compris que la France ne favoriserait pas de grands ensembles politiques ni ne permettrait d’indépendance totale. Il s’est alors opposé puis a fuit chez son ami Lumumba au Congo, qui l’a naturalisé congolais et envoyé comme ambassadeur au Caire. Quand Lumumba a été assassiné, mon père a rapatrié sa femme Pauline et ses enfants au Caire. C’est là qu’il a rencontré ma mère. Elle venait de finir ses études d’histoire et géo à l’université du Caire et travaillait dans une agence de traduction durant la période des vacances. L’année d’avant Kwamé Nkrumah avait épousé une égyptienne, et donc le mariage de mes parents sous les auspices de Nasser a été un autre évènement cairote. Ensuite le Sénégal lui a donné sa nationalité et nommé en poste en Arabie saoudite et au Liban. Mais il savait qu’il ne pourrait pas tenir longtemps avec le régime senghorien et il a vite démissionné. Il a vendu ses biens et hypothéqué sa maison pour se lancer dans une entreprise de camions. A l’époque, le secteur était un monopole du régime et son affaire a coulé à pic un an plus tard. Il y a tout perdu, et ce fut une période dure où ma mère a donc été contrainte de travailler pour que la famille joigne les deux bouts, ce qu’elle fit comme professeur d’arabe au Lycée des jeunes filles de Kennedy et formatrice à l’école Normale supérieure. Maman est une femme très pieuse, de santé délicate, qui vit depuis sa retraite quasiment cloîtrée dans sa maison à prier, surtout pour nous. Elle nous a donné une solide formation coranique, mais avec une très grande ouverture d’esprit en ce sens qu’elle a accepté de débattre philosophiquement des mystères métaphysiques et des paradoxes de notre religion. Mes parents sont vraiment mes modèles, et je suis fier de les aider à mon tour. Leur intégrité, leur humanisme et leur volonté de répandre le bien autour d’eux m’influencent quotidiennement. Nous leur sommes gré mon frère Malick qui vit à Milan, ma sœur Fatma qui vit à Dakar et mon frère Bouba qui est ici avec moi. Nous sommes une famille très unie, d’une part par le caractère métisse de notre éducation et l’attachement que nous nous portons.</strong></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify"><span style="font-size:85%;"><b style=""><i style=""><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><br /> </span><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b></span><span style="color: rgb(255, 0, 0);font-size:85%;" ><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Parlez-nous de votre domaine professionnel</span></b></span></p> <p align="justify"><span style="font-size:85%;"><strong>Je suis politologue spécialisé en relations internationales. J’ai enseigné dans différentes universités (Sherbrooke, Trois Rivières, McGill et l’UQAM). En réalité, cette discipline est pour moi le prétexte à une ouverture à la multidisciplinarité. Je crois que je resterais un éternel étudiant. Bien sûr, il peut être flatteur de s’entendre dire qu’on a un savoir encyclopédique, mais moi je sais que plus j’apprends, plus je découvre combien j’ignore bien des choses. Alors je partage et continue d’apprendre. Comme consultant, j’apparais souvent dans les média et des conférences, mais j’ai un rôle plus actif et caché auprès de partis et d’hommes politiques ici et en Afrique. Dans le cadre du GRILA, je coordonne la première campagne africaine contre l’impunité -l’Affaire Sankara- avec 21 avocats et plusieurs personnalités comme Jean Ziegler, Edgar Pisani, etc. Après avoir épuisé les recours nationaux, l’affaire est pendante aux Nations Unies, où nous avons gagné sur l’admissibilité. J’ai coordonné le réseau contre l’apartheid, et je suis membre de quelques conseils d’administration, notamment le Centre de recherche Ryerson et la fondation Aubin que je préside. </strong></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify"><span style="font-size:85%;"><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b></span><span style="color: rgb(255, 0, 0);font-size:85%;" ><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Quels sont vos intérêts et passions ? Qu'aimez-vous particulièrement? </span></b></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify"><span style="font-size:85%;"><strong>L’Afrique, l’internationalisme, la justice sociale, ma famille, la nature.<br /> <br />Je me suis impliqué dans la vie politique d’une bonne quinzaine de pays africains. Au Sénégal, j’ai d’abord participé à un front pour l’alternance qui a contribué à la chute du régime Diouf. J’ai ensuite fondé avec mon camarade Ndongo Faye le mouvement des assises de la gauche au Sénégal, et une formidable équipe l’a construit. C’est dans l’histoire de la sous-région, le plus vaste projet de regroupement des partis de la mouvance progressiste au Sénégal qui tente de faire travailler ensemble plus de 80 formations politiques (www.reewmi.org). C’est un projet qui me tient à cœur. Au niveau panafricain, j’ai rédigé la première critique annotée du NEPAD, car je considère que l’Afrique fait fausse route avec ce projet et devrait plutôt avec l’Union africaine se doter d’un plan continental de développement tourné sur ses potentialités internes du continent d’abord, dans une perspective panafricaniste et autocentrée. J’aime la pensée critique de Marx, Cheikh Anta Diop, Ché Guévara, Cabral, Samir Amin, Kocc Barma Stephen Hawking, Hubert Reeves. Je crois appartenir à une génération multidisciplinaire d’internationalistes, hélas en voie de disparition. J’adore l’égyptologie l’astrophysique, la psychologie, l’écologie, la musique et le Foot-Ball. Je suis émerveillé par les dimensions de nos univers, par l’infiniment petit comme l’infiniment grand et peux passer une éternité à contempler une abeille travailler.</strong></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify"><span style="font-size:85%;"><b style=""><i style=""><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><br /> </span><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b></span><span style="color: rgb(255, 0, 0);font-size:85%;" ><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Vous êtes président du GRILA (Groupe de Recherche et d’Initiatives pour la Libération de l’Afrique, www.grila.org ), pourriez-vous nous parler de cette organisation.</span></b></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify"><span style="font-size:85%;"><strong>Non, je n’y suis que membre, il n’y a d’ailleurs pas de président au GRILA. C’est un groupe qui fonctionne sur le modèle de collectifs (sorte de comités sur des problématiques ou des évènements ponctuels). Le GRILA est une nébuleuse politique qui a des sections à Montréal, Toronto, Niamey, Dakar et Paris et beaucoup de sympathisants de par le monde. Nous ne sommes pas subventionnés et tous les camarades qui viennent autant d’Afrique qu’ils peuvent être chinois ou occidentaux y mettent du leur et ça marche. Dans ces vingt ans nous avons réalisé beaucoup de choses, des luttes pour la libération de prisonniers politiques à la confection de matériel électoral pour des partis politiques amis; du travail de lobby, ou de dénonciation que ce soit l’apartheid, de Shell au Nigeria, le pillage au Congo; la promotion de l’émancipation des femmes et le changement des mentalités masculines. Nous avons 2 émissions de radio, celle de Montréal s’appelle Amandla et émet en français et en anglais sur le web et sur bande FM le mercredi 19 h au 90,3. Nous réagissions aussi à des crises, comme récemment dans l’affaire Mailloux.</strong></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify"><span style="font-size:85%;"><b style=""><i style=""><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><br /> </span><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b></span><span style="color: rgb(255, 0, 0);font-size:85%;" ><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Quelles sont vos "idoles"? Quelles personnes admirez-vous profondément?</span></b></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify"><span style="font-size:85%;"><strong>Avec mes parents, <em>Imhotep</em>, <em>Lamine Senghor</em>, <em>Mandela</em>, <em>Amin</em>, <em>Ché Guevara</em>, <em>Rosa Luxembourg</em>,<em> Cheik Anta Diop</em>, <em>Samory Touré</em>, mais surtout les millions d’anonymes qui luttent dans l’adversité et le dénuement silencieusement en Afrique et qui pourtant gardent une vitalité et un optimisme existentiel. </strong></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify"><span style="font-size:85%;"><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b></span><span style="color: rgb(255, 0, 0);font-size:85%;" ><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : De quelle façon avez-vous entendu parler du RGSC ? Comment vous y êtes-vous intéressée?</span></b></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify"><span style="font-size:85%;"><strong>Incidemment, j’étais à son assemblée de création. Ceux qui s’en souviennent savent que je m’étais objecté sur la stratégie, en arguant qu’il fallait d’abord regrouper les délégués de chaque association des villes canadiennes. Le temps a finalement donné raison à l’approche de ceux qui ont finalement bâti et fait évoluer le regroupement. En raison de mon groupe, dont une des exigences est de ne pas appartenir à une association nationale pour les postes d’autorité, je ne peux donc y participer pleinement.</strong></span></p><p class="MsoNormal" align="justify"><span style="font-size:85%;"><strong></strong><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b></span> <span style="color: rgb(255, 0, 0);font-size:85%;" ><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Enrichi de votre expérience personnelle, quels conseils donneriez-vous aux nouveaux arrivants?</span></b></span> </p> <p align="justify"><span style="font-size:85%;"><strong>Rester soi-même tout en apprenant à s’intégrer, et si on fait des enfants, leur inculquer aussi nos valeurs les plus nobles. Il faut aussi respecter les valeurs de l’accueillant. Le Québec est en construction et si ces arrivants veulent rester et y participer, il faut donc s’engager et revendiquer sa place. Autrement, il suffit de s’adapter en respectant les gens et en se faisant respecter. Il ne faut en tous cas jamais déconnecter de l’Afrique. Il faut toujours se demander en quoi est ce que je puis être utile pour ceux qui sont sur le continent. Il faut aussi apprendre à connaître et respecter les africain-américan-E-s de la diaspora. Aux jeunes, je dis de se méfier de la drogue et des fréquentations douteuses surtout basées sur l’argent. </strong></span> </p> <p align="justify"><span style="font-size:85%;"><b><i><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><br /> </span></i></b><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b></span> <span style="color: rgb(255, 0, 0);font-size:85%;" ><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Quel message aimeriez-vous communiquer à l’ensemble des sénégalaises et sénégalais qui sont au Canada?<o:p></o:p></span></b></span><span style="font-size:85%;"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span></b></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify"><span style="font-size:85%;"><strong>De continuer le remarquable travail, d’être les ambassadeurs de notre pays et de l’Afrique et savoir souvent que nul n’est prophète chez soi et que cet endroit peut être un tremplin. Je leur dit de suivre les traces des Bara Mbengue, Oumar Dioume, Ousseynou Diop, Aloïse Ndiaye, Khadiyatou Fall, Mountaga, Lamine Fall, Aloïse Ndiaye, Aly Sow, Amadou Oury, Aoua Ly, Gaby Sylla et bien d’autres qu’il serait long de mentionner ici, qui nous font honneur et qui sont des modèles.<br /> <br />Je demande à nos concitoyens de s’impliquer politiquement pour sortir le Sénégal de la crise. Et ceux qui sont progressistes de soutenir la démarche du MAG.</strong></span></p><p class="MsoNormal" align="justify"><span style="font-size:85%;"><b><i><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><br /></span></i></b><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b></span><span style="color: rgb(255, 0, 0);font-size:85%;" ><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Parlez-nous de votre vision du Sénégal d'aujourd'hui et de demain</span></b></span><span style="font-size:85%;"><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify"><span style="font-size:85%;"><strong>Un pays de paradoxes qui occupe historiquement de par ses cadres et ces moyens une position enviable dans plusieurs secteurs de la mondialisation. Je crois que le Sénégal, malgré son potentiel, s’est enfermé dans une impasse en raison de manque de projet de société, d’errements politiciens, de l’ajustement structurel et de plusieurs facteurs de sous-développement inhérents, autant à notre insertion dans la division internationale du travail que nos propres contradictions. Il y règne un mélange d’affairisme, d’instrumentalisation de la religion, de sexismes, de mœurs parfois rétrogrades (le social narcissisme, le culte ostentatoire, l’obscurantisme) et des petites politiques qui en font un cocktail défavorable aux masses et au développement. Notre peuple du fait d’avoir été exposé tôt à l’impérialisme y a contribué comme s’y est opposé. C’est une ambivalence qui perdure. C’est un pays qui perd un nombre considérable de cadres, cerveaux et forces productives. Le pays vit sous perfusion par les fonds des bailleurs de fonds et des sénégalais de l'extérieur, et le régime de l'alternance gère en fait l'enlisement, ce qui est bien, mais trés insuffisant au regard de la demande sociale et des exigences de notre développement. Un autre projet de développement, tourné sur le relèvement du niveau de vie des masses laborieuses, des femmes et des jeunes, est le seul qui pourrait infléchir le destin de notre pays en dehors des sentiers tortueux affairistes qu’il s’évertue d’emprunter. De toutes les façons, il n’y a pas pour moi peu d’espoir pour nos petits Etats en dehors du panafricanisme. Je crois que notre génération doit absolument réussir l’Union africaine. Le Sénégal en sera un des grands acteurs et bénéficiaire. J’espère surtout que les femmes et les jeunes y joueront un plus grand rôle.</strong></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify"><span style="font-size:85%;"><b><i><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><br /> </span></i></b><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b></span><span style="color: rgb(255, 0, 0);font-size:85%;" ><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Vous considérez-vous Canadien ou Sénégalais ??</span></b></span><span style="font-size:85%;"><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify"><span style="font-size:85%;"><strong>Je vais peut être choquer des gens, ni l’un ni l’autre, je me sens plus citoyen planétaire pétri de valeurs sénégalaises, égyptiennes, canado-québécoises certes, mais sans avoir développé une appartenance frileuse à aucune d’elles. En fait, je crois que j’ai un petit problème avec les nationalismes, quoique dès qu’il s’agit de défendre la patrie, je suis aux premiers rangs. Je sais c’est paradoxal, mais je défends les autres pays d’Afrique comme si c’était les miens, au point même que des burundais, des sud-africains m’ont pris pour un des leurs. Disons que j’appliquerai bien pour un passeport transnational s’il existait!</strong></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify"><span style="font-size:85%;"><b style=""><i style=""><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><br /> </span><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b></span><span style="color: rgb(255, 0, 0);font-size:85%;" ><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Quels sont vos rêves, vos ambitions et vos projets?</span></b></span><span style="font-size:85%;"><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify"><span style="font-size:85%;"><strong>Je me suis fait quelques ennemis, mais j’aimerai tout de même pouvoir vivre assez longtemps pour continuer de participer à la construction de l’Afrique et à une autre mondialisation. Et si ce n’est pas trop demander, finir sur une île dans mes vieux jours et y vivre écologiquement de façon autosuffisante entouré de gens que j’aime.</strong></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify"><span style="font-size:85%;"><b style=""><i style=""><strong><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><br /> </span></strong><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b></span><span style="color: rgb(255, 0, 0);font-size:85%;" ><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Nous aimerions que vous puissez formuler vous-même le mot de la fin de cette entrevue…</span></b></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify"><span style="font-size:85%;"><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span><strong>A luta continua</strong><br /></span> </p> <p class="MsoNormal" align="justify"><span style="font-size:85%;"><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b></span><span style="color: rgb(255, 0, 0);font-size:85%;" ><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> :</span></b></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify"><span style="font-size:85%;"><strong>Encore un grand merci Aziz Fall d’avoir bien voulu participer à cette entrevue et d’avoir accepté de vous livrer ouvertement au profil de nos lecteurs sénégalais et sénégalophiles. Merci de nous avoir permis de vous connaître mieux.</strong></span></p> <p align="justify"><span style="font-size:85%;"><strong>Au nom du RGSC et de toutes vos consœurs et tous vos confrères africains, merci de combattre pour la justice et l’équité. Votre dévouement inlassable est un exemple à suivre et nous vous en sommes profondément reconnaissants.</strong><br /></span> </p> <p class="MsoNormal" align="justify"><span style="font-size:85%;"><strong><em>Propos recueillis par Julie "Bintou" Bienvenue</em> <a href="mailto:webmaster@rgsc.ca"><em>webmaster@rgsc.ca</em></a></strong></span></p>Ndackhttp://www.blogger.com/profile/16595097835108484389noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-7109131006198793430.post-75325818885026876572009-10-08T00:11:00.004-04:002009-10-08T07:25:05.203-04:00Discours du lancement de l’Exil – Mercredi 7 Octobre 2009*<br />Voilà, c'est fait, je viens de vivre le lancement de mon premier texte "Partis trop tôt, trop loin: L'Exil". Pour ceux qui n'y étaient pas, j'aimerai partager avec vous les quelques mots que j'y ai évoqués. Le discours se trouve ci-dessous.<br /><br />Pour ceux qui voudraient me laisser un message au sujet de l'évènement de ce soir ou du livre, c'est possible ici: <a href="http://www.editionsphoenix.net/auteurs/Ndack-LivreDor.html">http://www.editionsphoenix.net/auteurs/Ndack-LivreDor.html</a><br /><br />Bonne lecture !<br /><br />---<br /><br />Bonjour,<br /><br />Merci à tous d’être venu me soutenir pour le lancement de mon premier roman. Je suis reconnaissante envers mes parents et amis, ainsi qu’aux organismes communautaires et universitaires d’avoir bien voulu diffuser l’information de cet évènement.<br /><br />Je remercie vivement Ali Diallo et la toute nouvelle équipe des Éditions Phoenix, qui sont basées aux États-Unis. C’est grâce à cette maison d’édition que mon manuscrit a quitté le disque dur de mon ordinateur pour être disponible au public. Je dis bravo à Bara Mbaye, graphiste résidant au Sénégal, pour avoir su reproduire mes écoliers imaginaires sur la couverture du livre. Je remercie également Khady Beye des Conceptions KB et Idiatou Diallo de l’agence PluriCom, basées toutes deux ici à Montréal, d’avoir organisé ce lancement. Nous sommes tous des jeunes qui débutons dans le métier avec nos propres moyens, et nous avons travaillé ensemble malgré les distances qui nous séparent, grâce aux nouvelles technologies de l’information. Nous espérons que vous apprécierez ce fruit de notre première collaboration.<br /><br />Pourquoi ai-je voulu publier ce texte ? Vers la fin de mon secondaire, juste avant de quitter Dakar pour m’installer à Montréal, j’aurai aimé savoir quelles étaient les réflexions, exprimées très simplement par de jeunes étudiants de ma génération durant leur séjour à l’étranger. Ce sont de telles réflexions que j’aimerai faire ressortir au bout de la trilogie Partis Trop Tôt, Trop Loin. Le rôle de ce premier volume, L’Exil, est de planter le décor en jetant un regard sur les réalités de jeunes étudiants étrangers, afin de nous aider à mieux comprendre les difficultés de leur condition.<br /><br />L’Exil est un roman autobiographique, car j’ai ressenti, à un moment ou à un autre, les émotions de chacun des personnages. Ensuite, pour leurs caractères, leurs personnalités et pour l’histoire en tant que telle, j’ai puisé dans les expériences de vie de mes contemporains. Il s’agit donc d’un témoignage, d’un condensé de faits vécus. Je vais commencer par vous en lire deux extraits. Le premier développe une réflexion de Marième qui est originaire de la ville de Dakar et qui vient de terminer ses études à Montréal. Je l’ai légèrement modifié pour l’occasion, afin d’en rendre la lecture plus facile. Marième se confie ici à une de ses amies. L’extrait débute ainsi:<br /><br />***<br /><br />« <span style="font-style: italic;">Tu sais, quand je suis venue ici, je venais tout juste d’avoir dix-huit ans. Je venais de terminer mon Secondaire et mes parents ont fait toutes sortes de sacrifices pour me permettre d’avoir une formation universitaire reconnue partout dans le monde. Évidemment, j’étais heureuse de partir et reconnaissante envers eux. Le seul problème, et ce n’en est pas un petit, c’est qu’ils m’ont envoyée en Amérique du Nord presque sans aucune préparation mentale. Je l’ai compris au fil des années, mais à l’époque je ne réalisais pas qu’étudier à l’étranger, c’était aussi et surtout immigrer temporairement. Je pense même que mes parents ne le réalisaient pas non plus parce qu’après m’avoir fait changer de continent aussi jeune, ils s’étonnent encore aujourd’hui de voir que j’ai beaucoup changé culturellement.</span><br /><br /><span style="font-style: italic;">Au moment du départ, tu te dis que tu pars pour acquérir du savoir, des connaissances qui vont te permettre de faire un travail intéressant une fois de retour au pays. Mais cela ne se passe pas toujours comme prévu. D’abord la date de retour n’est pas évidente à fixer. Puis une fois rentrée, la réadaptation n’est pas évidente d’après ce que des amis qui ont tenté l’expérience m’en ont dit.</span><br /><br /><span style="font-style: italic;">En vérité, un étudiant étranger est un immigrant, le mot n’est pas fort. Tu vis ici pendant des années et il faut bien que tu t’adaptes, que tu échanges avec les gens, que tu changes certaines de tes habitudes parce que l’environnement est très différent de celui que tu connaissais, etcetera. En plus, l’étudiant étranger est un immigrant qui a moins de droits que les autres parce que dans ses papiers et même dans sa tête à lui, il n’habite pas ici. Il est juste de passage quoi, comme un touriste de longue durée qui doit se prémunir d’une assurance-maladie privée et qui doit renouveler régulièrement son visa.</span>»<br /><br />***<br /><br />Le second extrait est une réflexion d’Ousmane dans un train quittant une banlieue de Paris. Il est lui aussi originaire de Dakar mais il est allé faire ses études à Paris.<br /><br />***<br /><br />« … <span style="font-style: italic;">Il reconnaît que son continent n’a d’autres choix aujourd’hui que de se développer dans un contexte de mondialisation. Mais il faut avouer que les conditions initiales ne sont vraiment pas les mêmes. Les Africains veulent bien rester chez eux et développer leurs pays, mais il faudrait alors leur permettre de protéger leurs économies et leurs ressources, de même qu’il faudrait tisser avec eux des relations commerciales plus équitables. </span><br /><br /><span style="font-style: italic;">Mais malgré tout, il y en a qui ne partent pas, qui décident de lutter sur place et qui par conséquent font preuve de beaucoup d’ingéniosité pour contourner les obstacles qui se dressent continuellement devant eux. Et ceux qui vivent en Occident font facilement au moins dix-huit heures par jour, minimisent toutes leurs dépenses, et envoient la presque totalité de leur épargne dans leurs villages d’origine. Ce sont des vies entières d’exil pour l’installation de forages et de pompes à eau, la construction, l’investissement dans de petits projets agricoles et commerciaux, et surtout pour une augmentation du niveau de vie de leurs familles. Puis il y a surtout les centaines de millions de femmes restées au pays, qui sont très débrouillardes, très entreprenantes, surtout depuis qu’elles ont accès au microcrédit. Ce dernier a carrément engendré une petite révolution dans la vie des femmes africaines. La dernière fois qu’Ousmane a lu un article là-dessus, les taux de remboursement étaient de près de quatre-vingt dix-huit pour cent. « La dignité malgré la pauvreté », murmure Ousmane tout bas, tandis que le train quitte l’ombre des tours, le béton, les graffitis.</span> »<br /><br />***<br /><br />Alors, l’étudiant étranger: c’est toute une histoire ce personnage. Les premiers étudiants étrangers que j’ai connus, sont ceux qui m’ont élevée, à savoir mes parents. J’ai passé mon adolescence dans une maison où sept années passées en France avaient fait de Maman une ingénieure statisticienne, ancienne soixante-huitarde, et poète à ses heures; et où douze années passées au Canada avaient fait de Papa un administrateur de projets très pragmatique, avec toujours une blague amusante à partager. Imaginez la scène quand un problème se posait: l’une théorisait pendant des heures sur la cause du problème pour que cela ne se reproduise plus jamais, tandis que l’autre cherchait une solution pour tout régler tout de suite car dans une heure il avait autre chose à faire. J’ai énormément appris des deux et je les en remercie.<br /><br />Ayant souscrit à l’adage selon lequel les voyages forment la jeunesse, mes parents ont bien évidemment tout fait pour m’envoyer étudier à l’étranger après mon secondaire. J’étais censée aller à Bordeaux, en France pour y faire un Deug en Mathématiques Appliquées aux Sciences Sociales. Malheureusement ou heureusement, je ne sais pas, un blocage administratif a empêché l’obtention du visa pour la France à temps et j’ai manqué les cours préalables à ma formation. Je ne pouvais donc pas commencer le programme. En plus, le système français est tel que si l’on rate la rentrée universitaire de Septembre, il faut attendre l’année suivante pour suivre son programme. Mes parents ont dit non. Il fallait que je commence l’université en Occident et le plus vite possible, pas dans un an. C’est là que mon père, tout fier, a dit à ma mère qu’il y a une région francophone dans le monde avec des universités bien reconnues sur le plan international et qui commencent leur programme aussi en janvier: bien sûr, le Québec. Ils ont trouvé que c’était une excellente idée, ils ont vidé leur compte d’épargne et je me suis retrouvée trois mois plus tard, le 4 janvier 1997 avec ma petite valise à l’aéroport de Mirabel.<br /><br />Nouvelle génération d’étudiants étrangers à l’aube du millénaire. Nouveaux objectifs. Pour les parents, c’était différent, ils partaient en véritable pionnier. Ceux qui revenaient en Afrique avaient des pays nouvellement indépendants à diriger. On peut critiquer la façon dont cela a été fait, moi la première, mais il faut absolument reconnaître qu’ils ont réussi quelque chose d’essentiel: nous, leurs enfants, sommes nés dignes sur des terres libres. Même si cette liberté est encore partielle par endroits, elle est bel et bien là, il ne reste qu’à poursuivre le travail entamé. Il y a aussi ceux qui sont restés en Occident après leurs études et grâce à qui lorsque je dis que je suis Africaine, n’importe qui, dans les coins les plus reculés de la planète, a à peu près une idée de ce que c’est, un Africain. Et ça aussi c’est important.<br /><br />Qu’en est-il maintenant de la nouvelle génération ? Quelles sont nos défis ? Parmi les étudiants étrangers Africains, il y en a qui sont déjà retournés sur le continent pour y travailler, et il y en a qui sont restés vivre en Occident. Quel est le bon choix ? Je ne sais pas s’il existe. La première fois que l’on quitte son pays d’origine, on subit un traumatisme dont on ne mesure la profondeur que bien des années plus tard. Chacun le vit différemment, ce qui fait que chacun en guérit différemment. Puis quelque soit le choix que l’on finit par faire, on a toujours cette impression plus ou moins marquée, d’avoir manqué quelque chose, une autre vie, ailleurs. Moi je suis fortement contre le regret. Je ne me tourne vers le passé que pour y puiser des solutions d’avenir. Autrement, cela ne m’est d’aucun intérêt. Voilà ce que je propose: que chacun d’entre nous, membre de la diaspora, soit définitivement conscient que nous travaillons pour l’Afrique et pour le monde à chaque fois que nous nous rendons utile dans une œuvre digne et humaine. Grâce aux nouvelles technologies de l’information, l’important n’est plus tellement de s’enraciner sur une terre, sur un lieu géographique, mais plus de s’enraciner dans un réseau - ici Africain et j’ajouterai Africophile, comme l’aurait dit mon amie Khady Beye, pour inclure tous ceux qui s’intéressent à l’Afrique quelque soit leurs origines. Il s’agit ensuite de garder le contact avec les membres de ce réseau où qu’elle se trouve dans le monde, et en même temps de travailler avec les gens qui vivent autour de nous en Occident d’où qu’ils viennent, le tout pour apporter une contribution à l’humanité toute entière. Si nous arrivons à intégrer ceci très tôt, nous irons loin, l’Afrique avec, et le monde avec. Ce livre dont nous faisons la promotion aujourd’hui est une petite contribution dans ce sens. J’écris et je continuerai inch Allah d’écrire car nous sommes une nouvelle génération d’Africains dans une nouvelle page d’Histoire du Monde et il faut que nous fassions entendre notre voix. Ce texte, je vous le dédie à tous. Merci.<br />*<br /><span style="line-height: 150%;font-family:";font-size:12;" ><o:p></o:p></span>Ndackhttp://www.blogger.com/profile/16595097835108484389noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-7109131006198793430.post-44306142316326618242009-10-02T22:22:00.011-04:002009-10-11T08:37:12.331-04:00Ndack à Durala*<br />Ça y est, j'ai fait ma première entrevue radio, à l'émission <a href="http://www.choq.fm/archives-dunerivealautre-15136-0.html#archives">Durala sur CHOQ.FM</a>. Et ma foi, ça va vite ! D'abord, j'ai voulu parler au début, mais ma gorge était tellement sèche... Il est vrai que j'avais un peu perdu ma voix la semaine dernière, mais cela pouvait très bien être le stress aussi. Heureusement, une bouteille d'eau était posée pour moi, juste à côté, et j'ai pu me désaltérer.<br /><br />Khady Beye, l'animatrice radio, a été très professionnelle comme d'habitude et elle a réussi à me faire parler sur plusieurs sujets, sur mon roman évidemment ("<a href="http://www.editionsphoenix.net/lancement/exil/index.html">Partis Trop Tôt, Trop Loin: L'Exil</a>"), mais aussi sur l'Afrique en général.<br /><br />Il y a une exception quand même, je reconnais avoir complètement esquivé la question sur l'Oscar du mérite que le Président Abdoulaye Wade a remis au Capitaine Moussa Dadis Camara notamment pour "la moralisation économique". C'était tout simplement impossible pour moi de réagir ou de faire un seul commentaire sur ces deux chefs d'État et la crise guinéenne en quelques secondes. Il aurait fallu que l'émission porte là-dessus. Mais Khady a compris mon "Je n'en ai aucune idée" et nous sommes vite passés à autre chose.<br /><br />Le reste de l'entrevue s'est agréablement bien passé. Khady a su nous faire passer subtilement du livre à nos expériences personnelles d'étudiants résidant à l'étranger. Je donne là une réaction à chaud, je ne me souviens pas précisément de tout ce que j'ai dit, mais je sais que je suis sortie de là en me disant que l'ambiance était chaleureuse, ce qui m'a permis ensuite de relaxer.<br /><br />Je vous donne le lien de l'entrevue: <a href="http://www.choq.fm/archives-dunerivealautre-15136-0.html#archives">http://www.choq.fm/archives-dunerivealautre-15136-0.html#archives</a><br />Il s'agit de l'émission du 02-10-2009.<br /><br />Bonne écoute !<br /><br />PS: Je viens de réécouter l'émission et petite note - quand je dis "communauté", c'est dans le sens "groupe de personnes ayant des intérêts communs", je veux dire "réseau". Par exemple, dans le cas de la diaspora d'un pays donné, travailler ensemble à un intérêt commun comme un projet qui apporte quelque chose de positif au pays d'origine. Je ne parle pas du communautarisme dans le sens "groupe de personnes vivant ensemble" à l'étranger, sous-entendu "et avec personnes d'autres"...Ndackhttp://www.blogger.com/profile/16595097835108484389noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-7109131006198793430.post-60447403677777700722009-09-28T17:41:00.003-04:002009-09-28T18:35:22.621-04:00Démystifier les mythes<span style="font-family:Trebuchet MS, Arial, Verdana;font-size:100%;color:#000000;">La <a href="http://www.seneweb.com/news/chroniqueagn.php?artid=25618">chronique</a> </span><span style="font-family:Trebuchet MS, Arial, Verdana;font-size:100%;color:#000000;">de Amadou Guèye Ngom de ce matin... et ça touche là où ça fait mal !<br /></span><b><span style="font-family:Trebuchet MS, Arial, Verdana;font-size:130%;color:#000000;"><br />Démystifier les mythes <br /></span></b> <em><br />Amadou Gueye NGOM</em><b> </b> Lundi 28 Sept 2009 <p style="margin: 0in 0in 0pt; line-height: 110%;" class="MsoNormal"><span style="line-height: 110%; font-family: 'Verdana','sans-serif'; font-size: 10pt;" lang="FR"><br /></span></p><p style="margin: 0in 0in 0pt; line-height: 110%;" class="MsoNormal"><span style="line-height: 110%; font-family: 'Verdana','sans-serif'; font-size: 10pt;" lang="FR">Lorsqu’un homme de plume cède à l’invitation d’écrire sur un sujet<span style=""> </span>qui préoccupe sa communauté, il court presque toujours le risque de la connivence<span style=""> </span>qui aliène sa liberté de penser. C‘est ce que j’ai ressenti en lisant le commentaire me priant de parler du problème de l’énergie, des inondations, de la mal gouvernance du Sénégal, ce grand malade au chevet duquel se bousculent charlatans et charognards.<span style=""> </span><o:p></o:p></span></p> <p style="margin: 0in 0in 0pt; line-height: 110%;" class="MsoNormal"><span style="line-height: 110%; font-family: 'Verdana','sans-serif'; font-size: 10pt;" lang="FR"><o:p> </o:p></span></p> <p style="margin: 0in 0in 0pt; line-height: 110%;" class="MsoNormal"><span style="line-height: 110%; font-family: 'Verdana','sans-serif'; font-size: 10pt;" lang="FR"><span style=""></span>Que dire de nouveau sur les coupures d’électricité, les dégâts de la pluie et leur prise en compte ? Jusqu’ici trois attitudes ont été en compétition: l’appel aux armes, le rappel à Dieu et l’amateurisme. Attitudes exploitées avec plus ou moins de bonheur par l’opposition, les leaders religieux et les pouvoirs publics.<span style=""> </span>Pour chacune de ces entités,<span style=""> </span>tout désastre constitue un fonds de commerce virtuel ou offre l’occasion d’un règlement de comptes.<span style=""> </span><o:p></o:p></span></p> <p style="margin: 0in 0in 0pt 0.5in; line-height: 110%; text-indent: -0.25in;" class="MsoNormal"><span style="line-height: 110%; font-family: 'Verdana','sans-serif'; font-size: 10pt;" lang="FR">-<span style=""> </span><i style="">« On vous avait prévenu,</i> <i style="">c’est un gouvernement d’incapables »</i>, rugit l’Opposition<o:p></o:p></span></p> <p style="margin: 0in 0in 0pt 0.5in; line-height: 110%; text-indent: -0.25in;" class="MsoNormal"><span style="line-height: 110%; font-family: 'Verdana','sans-serif'; font-size: 10pt;" lang="FR">-<span style=""> </span><i style="">« Nous gérons vos cinquante ans d’échec »,</i> retorquent les tenants du nouveau régime<o:p></o:p></span></p> <p style="margin: 0in 0in 0pt 0.5in; line-height: 110%; text-indent: -0.25in;" class="MsoNormal"><span style="line-height: 110%; font-family: 'Verdana','sans-serif'; font-size: 10pt;" lang="FR">-<span style=""> </span>« <i style="">Lavons les cœurs », </i>pontifient Doomi Soxna” et Enfants de Marie, sans nous dire avec quel détergent.<o:p></o:p></span></p> <p style="margin: 0in 0in 0pt; line-height: 110%;" class="MsoNormal"><span style="line-height: 110%; font-family: 'Verdana','sans-serif'; font-size: 10pt;" lang="FR">De l’autre côté, les gardiens des bois sacrés, réclament des sacrifices… Mais<span style=""> </span>il semble que poulets et cabris ne fassent plus l’affaire.<span style=""> </span>Du moins, si l’on en juge par les rumeurs de sadisme qui caractérisent les meurtres enregistrés quotidiennement. <o:p></o:p></span></p> <p style="margin: 0in 0in 0pt; line-height: 110%;" class="MsoNormal"><span style="line-height: 110%; font-family: 'Verdana','sans-serif'; font-size: 10pt;" lang="FR">Finalement, le peuple que <span style=""> </span>tout ce beau monde veut guérir ou dévorer devient mécréant, au sens intuitif du terme, juste par instinct de survie.<o:p></o:p></span></p> <p style="margin: 0in 0in 0pt; line-height: 110%;" class="MsoNormal"><span style="line-height: 110%; font-family: 'Verdana','sans-serif'; font-size: 10pt;" lang="FR">De quoi souffre la société sénégalaise ? De deux graves malentendus: <o:p></o:p></span></p> <p style="margin: 0in 0in 0pt; line-height: 110%;" class="MsoNormal"><span style="line-height: 110%; font-family: 'Verdana','sans-serif'; font-size: 10pt;" lang="FR"><span style=""> </span>1) l’imposture qui consiste à présenter l’Etat comme un bienfaiteur <o:p></o:p></span></p> <p style="margin: 0in 0in 0pt; line-height: 110%;" class="MsoNormal"><span style="line-height: 110%; font-family: 'Verdana','sans-serif'; font-size: 10pt;" lang="FR"><span style=""> </span>2) l’inadéquation entre discours politique et entendement populaire.<o:p></o:p></span></p> <p style="margin: 0in 0in 0pt; line-height: 110%;" class="MsoNormal"><span style="line-height: 110%; font-family: 'Verdana','sans-serif'; font-size: 10pt;" lang="FR"><o:p> </o:p></span></p> <p style="margin: 0in 0in 0pt; line-height: 110%;" class="MsoNormal"><span style="line-height: 110%; font-family: 'Verdana','sans-serif'; font-size: 10pt;" lang="FR">Lorsqu’un intellectuel en langue française et aux idées importées dénonce, auprès du peuple, le train de vie de l’Etat, la gestion patrimoniale du pouvoir et ses allures monarchiques, il perd de vue que cela correspond exactement à la perception traditionnelle du pouvoir par les populations : <i style="">« Buur déy yéwéen », « Nguur deñ koy donn »</i>. Ces deux mots wolofs clés que sont yewen (généreux) et donn (hériter) associés à Buur (roi) dérivé de nguur (royaume) sont les termes en usage pour traduire l’Etat et son chef. Si cet intellectuel, « étranger » chez lui, connaissait mieux ses réalités, il se serait d’abord soucié d’expliquer aux populations ce qu’est une république et ce qui la différencie<span style=""> </span>d’une monarchie.<span style=""> <br /></span></span></p><p style="margin: 0in 0in 0pt; line-height: 110%;" class="MsoNormal"><br /><span style="line-height: 110%; font-family: 'Verdana','sans-serif'; font-size: 10pt;" lang="FR"><span style=""></span><o:p></o:p></span></p> <p style="margin: 0in 0in 0pt; line-height: 110%;" class="MsoNormal"><span style="line-height: 110%; font-family: 'Verdana','sans-serif'; font-size: 10pt;" lang="FR">A l’exception d’un ou deux partis, l’Opposition qui fonctionne également avec les mêmes<span style=""> </span>idées importées n’a pas non plus conscience du décalage entre son discours et l’entendement populaire. Elle exploite les mouvements d’humeurs des populations plutôt que de leur dire, par exemple que la rue publique n’est<span style=""> </span>pas <i style="">« mbeddu buur »,</i> que les deniers publics ne sont pas <i style="">« alalu buur »,</i> que tout appartient au peuple, que<span style=""> </span>l’Etat n’est propriétaire de rien et que les actions inhérentes à ses charges ne sont pas<span style=""> </span>des faveurs dont il devrait attendre un tribut de gratitude sous forme de d’allégeance ou de suffrages.<br /></span></p><p style="margin: 0in 0in 0pt; line-height: 110%;" class="MsoNormal"><br /><span style="line-height: 110%; font-family: 'Verdana','sans-serif'; font-size: 10pt;" lang="FR"><o:p></o:p></span></p> <p style="margin: 0in 0in 0pt; line-height: 110%;" class="MsoNormal"><span style="line-height: 110%; font-family: 'Verdana','sans-serif'; font-size: 10pt;" lang="FR">La presse qui eût pu jouer les vigiles regorge davantage de valets de chambre que de professionnels motivés par l’information critique et l’éveil des consciences. Elle contribue, à dessein ou par maladresse, à la personnalisation du Pouvoir dont les moindres faits et gestes sont relatés avec une emphase publicitaire qui frise l’indécence : <i style="">« Wade prête son avion à l’Equipe nationale »</i> en lieu et place de « l’Etat met l’avion de commandement à la disposition de… » Idem, lorsque sa femme ou son fils offre des billets de voyage à la Mecque. Autant de formulations linguistiques qu’il convient de réajuster.</span></p><p style="margin: 0in 0in 0pt; line-height: 110%;" class="MsoNormal"><br /><span style="line-height: 110%; font-family: 'Verdana','sans-serif'; font-size: 10pt;" lang="FR"><o:p></o:p></span></p> <p style="margin: 0in 0in 0pt; line-height: 110%;" class="MsoNormal"><span style="line-height: 110%; font-family: 'Verdana','sans-serif'; font-size: 10pt;" lang="FR">Aussi longtemps que nos politiciens de rhétorique et de slogans, les clubs d’intellectuels déphasés ne feront pas comprendre aux populations qu’elles ne doivent rien à l’Etat mais que c’est plutôt ce dernier leur serviteur et obligé, jamais ne s’estomperont les malentendus.<br /></span></p><p style="margin: 0in 0in 0pt; line-height: 110%;" class="MsoNormal"><br /><span style="line-height: 110%; font-family: 'Verdana','sans-serif'; font-size: 10pt;" lang="FR"><o:p></o:p></span></p> <p style="margin: 0in 0in 0pt; line-height: 110%;" class="MsoNormal"><span style="line-height: 110%; font-family: 'Verdana','sans-serif'; font-size: 10pt;" lang="FR">Le diagnostic de nos maux commande également d’avoir le courage de démystifier les mythes, de mettre un terme aux populismes manipulateurs… Cesser de croire à l’inaltérabilité de nos valeurs traditionnelles. Notre peuple n’est ni meilleur ni pire que d’autres. Nous avons des saints mais aussi des salauds, comme dans n’importe quel pays. Nous avons même des anarchistes pour qui « toute révolution commence par l’irrespect: “koo tudd, ñu daggal ko”.<span style=""> <br /></span></span></p><p style="margin: 0in 0in 0pt; line-height: 110%;" class="MsoNormal"><br /><span style="line-height: 110%; font-family: 'Verdana','sans-serif'; font-size: 10pt;" lang="FR"><span style=""></span><o:p></o:p></span></p> <p style="margin: 0in 0in 0pt; line-height: 110%;" class="MsoNormal"><span style="line-height: 110%; font-family: 'Verdana','sans-serif'; font-size: 10pt;" lang="FR">Il est tout aussi malhonnête de faire croire que, par atavisme, les Sénégalais sont pétris de « jom », de « kersa », de tolérance. Ce stéréotypage, plus « carcéral » que galvanisant, empêche les remises en question salutaires<span style=""> </span>et ne sert qu’à manipuler ou endormir une société. <o:p></o:p></span></p> <p style="margin: 0in 0in 0pt; line-height: 110%;" class="MsoNormal"><span style="line-height: 110%; font-family: 'Verdana','sans-serif'; font-size: 10pt;" lang="FR"><o:p> </o:p></span></p> <p style="margin: 0in 0in 0pt; line-height: 110%;" class="MsoNormal"><span style="line-height: 110%; font-family: 'Verdana','sans-serif'; font-size: 10pt;" lang="FR">Conformément à notre statut<span style=""> </span>d’anciens Ceddos convertis, on se gargarise bruyamment des héros de l’Epique et des grandes figures religieuses, plutôt que de nous<span style=""> </span>inoculer leurs vertus. Ce qui subsiste de l’héritage ne sont souvent que des velléités monnayables au naïf le plus offrant. Aujourd’hui, on adhère à un parti dont le leader sait se montrer généreux, on s’oppose plus par dépit que par conviction idéologique.<span style=""> <br /></span></span></p><p style="margin: 0in 0in 0pt; line-height: 110%;" class="MsoNormal"><br /><span style="line-height: 110%; font-family: 'Verdana','sans-serif'; font-size: 10pt;" lang="FR"><span style=""></span><o:p></o:p></span></p> <p style="margin: 0in 0in 0pt; line-height: 110%;" class="MsoNormal"><span style="line-height: 110%; font-family: 'Verdana','sans-serif'; font-size: 10pt;" lang="FR">Yamar qui n’obtient pas gain de cause décoche une chanson ; Kakatar qui espère se rincer la dalle avec quelques gouttes du millésime américain se rend compte subitement que Gorgui est « le meilleur président au monde » et qu’il mérite d’être « Président à vie ». Malentendus, mystification, opportunisme ? La navigation entre ces destinations que sont la politique, la religion et les affaires fonctionne à merveille. <o:p></o:p></span></p> <p style="margin: 0in 0in 0pt; line-height: 110%;" class="MsoNormal"><span style="line-height: 110%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 10pt;" lang="FR"></span> </p><span style="line-height: 110%; font-family: 'Times New Roman','serif'; font-size: 10pt;" lang="FR"> <p style="margin: 0in 0in 0pt; line-height: 110%;" class="MsoNormal"><b><span style="line-height: 110%; font-family: 'Verdana','sans-serif'; font-size: 8pt;" lang="FR">Amadou Gueye Ngom<o:p></o:p></span></b></p> <p style="margin: 0in 0in 0pt; line-height: 110%;" class="MsoNormal"><span style="line-height: 110%; font-family: 'Verdana','sans-serif'; font-size: 8pt;" lang="FR">Critique social<o:p></o:p></span></p> <p style="margin: 0in 0in 0pt; line-height: 110%;" class="MsoNormal"> <br /></p> <p style="margin: 0in 0in 0pt; line-height: 110%;" class="MsoNormal"><span style="line-height: 110%; font-family: 'Verdana','sans-serif'; font-size: 10pt;" lang="FR">PS :<i style=""> la hache qui sectionne définitivement les branches pourries de l’arbre ne sera jamais comparable aux pluies illusoires qui les verdissent temporairement de mensonges. </i></span></p></span>Ndackhttp://www.blogger.com/profile/16595097835108484389noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7109131006198793430.post-88434824716086523912009-09-25T13:59:00.002-04:002009-09-25T14:29:45.598-04:00Dans les murs d'un département d'économie...C'est arrivé aujourd'hui: X est une étudiante de doctorat en économie et elle trouve sur son bureau un exemplaire du journal La Presse avec l'article de Pierre Foglia "<a href="http://www.cyberpresse.ca/opinions/chroniqueurs/pierre-foglia/200909/24/01-904976-le-mur-dans-la-tete.php">Le mur dans la tête</a>" bien mis en évidence par sa colocataire de bureau, nommons-là Y. Y écrit un gros "Intéressant !" sur l'article et encercle deux extraits de ce dernier:<br /><br /><span style="font-weight: bold;">Premier extrait:</span><br /><br />« Christian est né à l'Est (de Berlin). Je vous l'ai présenté hier. Jeune homme ouvert sur le monde, il partait le lendemain pour Minneapolis, où il termine des études en économie. Christian avait 7 ans quand le mur est tombé. Quand je lui ai demandé s'il se sentait plus de l'Est que de l'Ouest, je m'attendais à ce qu'il proteste - ce qu'il a fait, sauf qu'il a ajouté: «Reste que je n'ai presque pas d'amis de l'Ouest.»<br /><p> Christian aurait-il plus d'amis à NDG s'il était de Rosemont? Question tordue. Avant 1945, Berlin, contrairement à Montréal, n'était divisé ni par la langue ni par la culture. Avant 1945, Berlin était peuplé de Berlinois tous à peu près pareils. On y a tracé une frontière au lendemain de la guerre. Puis on a dressé ce mur de béton, qui est resté debout 28 ans. Et quand on a jeté ce mur à terre, surprise! Les Berlinois des deux côtés de l'ex-mur n'étaient plus pareils.</p><p> Du point de vue anthropologique, c'est quand même un peu troublant, non? On n'était pas, comme en Palestine ou même comme à Belfast, devant un mur qui sépare de toute façon deux communautés qui n'ont rien à voir et ne veulent pas se voir. Le mur de Berlin séparait absolument arbitrairement et artificiellement des citoyens semblables, conformes; séparait le cousin de la cousine, le voisin de la voisine. »</p><p><span style="font-style: italic; font-weight: bold;">Le commentaire de Y</span>: « Belle expérience naturelle... »<br /></p><p>Y fait en effet référence à la méthode du "randomized experiment" très prisée actuellement par les économistes du développement. Cette méthode aide à évaluer l'impact d'une politique en comparant la situation d'un échantillon d'individus sans la politique avec la situation d'un autre échantillon d'individus similaires mais avec l'implantation de la politique.</p><p>Un exemple donné ici par le <a href="http://www.nytimes.com/2008/02/20/business/20leonhardt.html?_r=2&scp=3&sq=leonhardt&st=nyt&oref=slogin&oref=slogin">New York Times</a>:<br /></p><p>« The basic idea behind the lab is to rely on randomized trials — similar to the ones used in medical research — to study antipoverty programs. This helps avoid the classic problem with the evaluation of aid programs: it’s often impossible to separate cause and effect. If aid workers start supplying textbooks to schools in one town and the students there start doing better, it could be because of the textbooks. Or it could be that the town also happened to hire a new school administrator.<br /></p><p>In a randomized trial, researchers would choose a set of schools and then separate into them two groups. The groups would be similar in every respect except for the fact that one would receive new textbooks and one wouldn’t. With a test like this, as Vinod Thomas, the head of independent evaluation at the World Bank, says, “You can be much more accurate and much more clear about the effect of a program.”</p><p>The approach can sound cruel, because researchers knowingly deny help to some of the people they’re studying. But what, really, is the alternative? It’s not as if someone has offered to buy new textbooks for every child in the world. With a randomized study, you at least learn whether your aid money is well spent. »</p><p style="font-weight: bold;">Deuxième extrait encerclé par Y:</p><p>« On voit par là que les murs, comme la petite vérole, laissent de vilaines cicatrices. Sans parler d'effets pervers auxquels on n'avait pas pensé. Pendant 28 ans, le mur a caché aux Allemands de l'Est la démocratie, la liberté, le bonheur. Qu'est-ce que vous pensez qu'ils ont fait, les Allemands de l'Est? Ils ont rêvé la démocratie. Ils ont rêvé la liberté. Ils ont rêvé le bonheur.</p><p> Le mur est tombé et bon, on le sait, le rêve n'est jamais focus avec la réalité. Au point où quelques-uns, cyniques sûrement, disent qu'il faudrait peut-être refaire le mur pour qu'ils se remettent à rêver. »</p><p><span style="font-weight: bold; font-style: italic;">Commentaire de Y</span>: « Soit U(Consommation, Rêve, Désillusion) ou Uc > 0, Ur > 0 et Ud <> ou < 0 ? quelque soit i différent de j ? »<br /></p><p>Il s'agit là des propriétés de la fonction d'utilité U d'un résident de berlin Est telles que décrites par Mr. Foglia. Deux paragraphes résumés en deux lignes ! Et moi je dis que dans pas longtemps la ville de Berlin risque d'attirer des économistes prêts à en faire leur laboratoire de recherche... Vous ne vous imaginez pas le nombre d'études remplies de mathématiques faites sur vous à votre insu ! Mais ne vous en faîtes pas, c'est pour l'avancée de la science :o)<br /></p>Ndackhttp://www.blogger.com/profile/16595097835108484389noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7109131006198793430.post-44600453865398441682009-09-24T20:37:00.004-04:002009-09-25T14:29:45.599-04:00Un navire sans capitaine à bord...Quelques mots de <a href="http://blogs.lexpress.fr/attali/2009/09/le-g-vain.php">Jacques Attali,</a> l'un de ceux qui ont vu venir la crise, mais aussi l'un des économistes les plus pessimistes qu'en au futur de la planète. Mais a-t-il vraiment tort... ?<br /><br />***<br /><br /><div class="x_logo"><a href="http://www.lexpress.fr/"><img alt="lexpress.fr" src="http://www.lexpress.fr/imgstat/logo_lexpress.gif" /></a> <div class="x_baseline">TOUS LES JOURS, TOUTE L’INFO<br /><br /></div></div> <!-- END logo LExpress.fr --> <!-- *Contenu Article* --> <p style="font-weight: bold;"><span style="font-size:180%;">Le G vain</span></p> <div class="bloc-article"><div class="header-article"> <p class="heure">Par Jacques Attali, publié le 21/09/2009 19:27 - mis à jour le 22/09/2009 19:33</p> </div> <div id="content-article"> <div class="contenu-article"> <p>Le <a href="http://www.lexpansion.com/economie/actualite-economique/ce-qui-va-changer-apres-le-g20-et-ce-qui-ne-changera-pas_200956.html#xtor=AL-189">G 20 de Pittsburgh </a>ressemblera à s'y méprendre à celui de Londres. A la veille de Pittsburgh, comme pour Londres, on dira que la situation s'améliore : de fait, la Bourse va mieux, la production industrielle augmente, l'optimisme est partout, le goût du risque revient : ainsi, lors des six derniers mois, le coût de la protection contre la faillite éventuelle de Bank of America, de Goldman Sachs et de 14 grandes entreprises industrielles a baissé des deux tiers.</p> <p>Comme avant Londres, tout le monde aura intérêt à le croire, car chacun a des échéances électorales. Cette fois, le président Obama patauge devant le Congrès, qui lui refuse toute réforme, sur le contrôle des banques comme sur la santé ; et Angela Merkel est soumise à reconduction deux jours après Pittsburgh...</p> <p>Comme avant Londres, la situation est en réalité extrêmement critique. La production demeure très inférieure à ce qu'elle était avant la crise. Le chômage augmente et augmentera, en particulier en Allemagne, en France et en Italie, pays où, selon l'OCDE, le redressement de l'emploi sera "beaucoup plus long que celui de la production" et aboutira à une "crise sociale à part entière". Les fonds propres des banques restent plus que jamais insuffisants. Les produits dérivés sont toujours là, sans aucun contrôle, constituant l'essentiel des activités rentables de bien des banques. La dette publique continue d'augmenter partout, à tel point qu'il est maintenant, et pour très longtemps, impossible aux banques centrales d'augmenter leurs taux d'intérêt, ce qui les prive du pouvoir de lutter contre l'inflation, si elle se déclenche un jour, comme c'est vraisemblable.</p> <p>Comme à Londres, 27 chefs d'Etat (et non 20) et presque autant de patrons d'institutions internationales se réuniront pendant deux jours et s'exprimeront chacun pendant moins d'une demi-heure. Comme à Londres, ces dirigeants débattront longuement d'un sujet présenté comme essentiel, qui fait aisément scandale et sur lequel ils peuvent faire croire qu'ils ont quelques moyens, mais qui n'a, en fait, qu'un rapport très lointain avec la récession : à Londres, ce furent les paradis fiscaux, facilement dénoncés ; à Pittsburgh, ce seront les bonus des traders, cloués au pilori. Comme à Londres, on prendra quelques décisions bien visibles à leur propos. Et comme à Londres, ces mesures n'auront aucun impact sur la crise et seront contournées : les traders, comme les fraudeurs du fisc, débordent d'imagination...</p> <p>Comme à Londres, on prendra des décisions, qu'on n'appliquera pas, sur les fonds propres des banques et sur la régulation systémique. Et comme à Londres, on n'en prendra pas sur les menaces de demain : la fragilité des banques, le retour des activités spéculatives, l'absence de contrôle des acteurs financiers non bancaires, tels les fonds d'investissement et les compagnies d'assurances.</p> <p>Comme à Londres, on prendra mille et une photos, on se congratulera, on se quittera. Puis les dettes publiques continueront d'augmenter, les institutions financières seront de plus en plus instables, le chômage augmentera. Et un jour, sans doute, devant le désastre, il faudra agir. On se retournera alors vers les gouvernements : exsangues, ils ne répondront plus. Il n'y aura plus, alors, de G 20.</p> </div> </div> </div>Ndackhttp://www.blogger.com/profile/16595097835108484389noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-7109131006198793430.post-9564704660709244022009-09-22T14:54:00.005-04:002009-10-11T14:09:05.992-04:00« À cœur ouvert » avec Papa Diop<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj_8LqJHk6LFUDt6KAmBwvLXY5NsYWxVitzjiprImTYDu59UEXWXXhyphenhyphenT4WqQ1lPwwSVyMJLj06UCUTsBzqoNmdZwi8I9VQEuP6WlS4vJBmDsAWgXNPCegIOeQoXzvUnBL6q6icm9Gxd7ogI/s1600-h/PapaDIOP-entrevue.JPG"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 198px; height: 237px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj_8LqJHk6LFUDt6KAmBwvLXY5NsYWxVitzjiprImTYDu59UEXWXXhyphenhyphenT4WqQ1lPwwSVyMJLj06UCUTsBzqoNmdZwi8I9VQEuP6WlS4vJBmDsAWgXNPCegIOeQoXzvUnBL6q6icm9Gxd7ogI/s400/PapaDIOP-entrevue.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5384368369457225314" border="0" /></a><br />Voici une <a href="http://www.rgsc.ca/rgsc/RGSC-EntrevuePapaDiop.html">entrevue avec M. Papa Diop</a> que j'ai trouvée sur le site du Regroupement Général des Sénégalais du Canada (RGSC). Je la partage avec vous (Tous droits réservés par le RGSC).<span style="font-size:130%;"><span style="font-size:130%;"><br /><br /><br /><br /><br /><br /></span></span><p style="text-align: left;" class="MsoNormal"><span style="font-size:130%;"><strong>Mars 2005</strong></span></p><div style="text-align: left;"> </div><p style="text-align: left;" class="MsoNormal"><span style="font-size:85%;"><strong><em>Entrevue avec : </em></strong></span><span style="font-size:85%;"><strong><em>M. Papa Diop</em> </strong></span><br /><span style="font-size:180%;"><strong> </strong></span></p><div style="text-align: left;"> </div><p class="MsoNormal"><span style="font-size:180%;"> </span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-size:180%;"><b><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p><o:p></o:p></span></b></span><b><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span></b><span style="" lang="FR-CA"><o:p><span style="font-size:100%;"><strong>Un des premiers sénégalais à avoir obtenu le statut « d’immigrant reçu » venu directement sans escale du Sénégal au Québec, il a connu les hauts et les bas de cet exploit, il a dû se forger une place et ouvrir le chemin à ceux qui l’ont suivi depuis ce jour. Malgré l’exploit du nombre d’années vécues au Canada, Papa Diop est un amoureux du Sénégal et de la population sénégalaise. Que ne fera-t-il pas pour promouvoir sa culture d’origine, pour aider les siens? Toujours souriant, il fonce dans la vie, il va de l’avant sans relâche. Nous sommes fiers de vous le présenter aujourd’hui. </strong></span></o:p></span></p> <p><strong><span style="font-size:100%;">Merci infiniment Papa Diop de bien vouloir répondre à nos nombreuses questions afin de nous permettre de mieux vous connaître et partager votre expérience avec vos frères et sœurs sénégalais et sénégalophiles. Nous savons qu’il n’est pas toujours facile de se livrer à cœur ouvert devant un public si nombreux, mais quelle joie de pouvoir partager son expérience personnelle de vie et de permettre à la communauté sénégalaise de se connaître mieux! </span></strong></p> <p class="MsoNormal"><strong> </strong> </p> <p class="MsoNormal"><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Racontez-nous un peu votre vie au Sénégal. </span></b></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span></b></span><span style="" lang="FR-CA"><o:p>Je suis né il y a 54 ans à Pire dans la région de Thiès au Sénégal.</o:p></span></p> <p>J’ai fait mes études primaires à Cambérène, un village traditionnel layène (confrérie religieuse) près de Dakar. Ce passage à Cambérène a été très formateur et m’a profondément marqué. Les principales activités de la population « léboue » était la pêche et l’agriculture, tout le monde se connaissait et il y avait beaucoup de solidarité et un esprit communautaire.</p> <p>Après l’école primaire, je suis allé au Lycée Blaise Diagne à Dakar et par la suite j’ai suivi un cours de fabrication mécanique au Centre de Formation Professionnelle de Thiès.<br /> Juin 1970, c’est le décès de mon père qui coïncide avec la fin de mon cours. À 20 ans, étant l’aîné, je deviens chef de famille, je commence à travailler aux Chemins de Fer jusqu’à mon départ pour le Canada en décembre 1975.<br /> </p> <p class="MsoNormal"><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Avez-vous voyagé avant d'arriver au Canada?</span></b></span></p> <p class="MsoNormal">Le Canada constitue mon premier voyage à l’extérieur du pays.</p> <p class="MsoNormal"> <strong> </strong></p> <p class="MsoNormal"><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Quel fut votre cheminement pour arriver au Canada et pourquoi l'avoir choisi?</span></b></span><b style=""><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span></b></p> <p class="MsoNormal">C’est un pur hasard. En 1973, avec des amis, nous avions trouvé dans une vieille revue qui venait de la France que le Canada, l’Australie et les Etats-Unis étaient à la recherche de travailleurs qualifiés. J’ai photocopié le formulaire et fait ma demande, sans trop y accorder d’importance. Quelles furent ma joie et ma surprise quand j’ai reçu une réponse et c’est à ce moment que les démarches ont commencé et au bout de trois mois, je recevais mon visa d’immigrant. Je prends 3 mois de vacances que j’avais accumulés et je me suis dit je n’ai rien à perdre, je vais aller voir et si je me rends compte que ça ne fonctionne pas pour moi, je vais revenir reprendre mon boulot aux Chemins de Fer. Et cela fait presque trente ans que je vis au Canada.</p> <p>Pourquoi le Canada? À cause de la langue française et du fait que le Canada a une bonne réputation dans le monde et principalement en Afrique. J’avais aussi entendu parler du Canada dans mes cours de géographie et lors des visites effectuées par le Président du Sénégal de l’époque Léopold Sedar Senghor.<br /> </p> <p class="MsoNormal"><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">R</span></span></i></b><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">GSC</span></span></i></b><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Quand êtes-vous arrivé au Canada et comment s'est passée cette arrivée?</span></b></span><b style=""><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span></b></p> <p class="MsoNormal">Je débarque à Dorval le 15 décembre 1975, euphorique, le soleil était brillant et le sol couvert de belle neige blanche que je voyais pour la première fois, avec des habits d’été. Il faisait 30C quand je quittais Dakar, j’arrive à Montréal, on nous annonce qu’il fait -15C, premier choc, le deuxième c’est quand j’ai vu le soleil se coucher vers 16 h 30. Le lendemain de mon arrivée, je vais à l’assaut des magasins pour m’équiper en manteaux, bottes, mitaines, etc.…</p> <p>Je commence à prendre le métro pour visiter les Centres d’emploi, mais il n’y avait presque pas d’offre d’emploi, les agents me disaient c’est à cause des fêtes de Noël, mais qu’après les fêtes ça reprendra. Après quelques jours de solitude, de dépaysement et de découragement, je me dis que j’ai mon billet retour et mon emploi qui m’attend et de toute façon il fait trop froid ici et je n’ai pas envie de chômer surtout avec la famille qui compte sur moi. J’appelle l’agence de voyages pour réserver, on me rappelle dans la journée pour me dire que Montréal New York, il y a de la place, mais New York Dakar, il fallait que j’attende une semaine ou une annulation.</p> <p>Entre temps, j’appelle mes parents pour leur annoncer mon retour, c’est la panique, tout le monde m’appelle pour m’encourager et me réconforter, l’ambiance des fêtes aidant je recommence à remonter la pente.</p> <p>Le 6 janvier 1976, je décroche mon premier emploi dans une grande entreprise avec de bonnes conditions de travail, mais aux ressources humaines on me dit c’est un emploi temporaire de 3 mois seulement, je me suis dit : « j’y suis, j’y reste », finalement je travaille encore pour cette entreprise.<br /> </p> <p class="MsoNormal"><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Le Québec : quelles sont vos impressions?</span></b></span><b style=""><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span></b></p> <p class="MsoNormal">Personnellement, je peux dire que ça a été une belle aventure malgré les difficultés rencontrées au début je peux dire que c’est très positif et je ne regrette rien, je m’en suis très bien sorti jusqu'à présent; je sais que ce n’est pas le cas pour tout le monde. J’ai été très chanceux, mais mon cas n’est pas unique il y’a plusieurs autres qui se sont fait une place au soleil, donc il y’a de l’espoir, mais il faut être sérieux dynamique et persévérant.<br /> <span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p><o:p></o:p></span></p> <p class="MsoNormal"><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Pourriez-vous nous présenter votre famille?<o:p></o:p></span></b></span><b style=""><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span></b></p> <p class="MsoNormal"><span style="" lang="FR-CA"><o:p>J’ai une grande famille, celle restée au Sénégal, comprenant ma mère et mes frères et sœurs, à laquelle je suis très proche et ici au Canada il y a mon épouse (à qui je rends hommage parce qu’elle m’a toujours supporté et appuyé dans mes nombreux projets) et mes 3 enfants, une fille et deux garçons qui sont des adultes maintenant.</o:p></span><br /> </p> <p class="MsoNormal"><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Quel est votre domaine professionnel?</span></b></span></p> <p class="MsoNormal">Mon domaine professionnel est la fabrication mécanique, je travaille au service technique. J’ai été impliqué dans l’entreprise ou je travaille comme négociateur syndical. Je travaille aussi comme bénévole dans le milieu communautaire. Parallèlement à ces activités, durant les années 90, j’ai ouvert à Montréal deux restaurants (« Téranga » et « Découvrir le Sénégal ») pour faire connaître le Sénégal et sa gastronomie.<br /> </p> <p class="MsoNormal"><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Vous êtes le président de Omega Ressources Humaines. Parlez-nous de cette organisation?</span></b></span></p> <p class="MsoNormal">ORH est un organisme à but non lucratif, laïc et indépendant dont les objectifs sont, entre autres, la sensibilisation à la diversité culturelle et ethnique, l’intégration économique et sociale des communautés culturelles, le dialogue des cultures et des civilisations et la mobilisation de la Diaspora pour le développement de l’Afrique.</p> <p>Nous voulons créer un réseau pour aider à rapprocher les gens. Avec le bas taux de natalité au Québec. Montréal sera de plus en plus multiculturel, nous travaillons pour l’ouverture des esprits des uns et des autres, le respect des différences et une cohabitation plus harmonieuse entre les cultures et les religions.</p> <p>Nous voulons aussi aider les membres de la communauté à trouver de bons emplois bien rémunérés et intégrer la fonction publique fédérale, provinciale et municipale. Nous avons besoin de bénévoles pour atteindre nos objectifs. </p> <p>Voici notre site Internet : <a href="http://www.omegarh.org/">www.omegarh.org<br /> </a> </p> <p class="MsoNormal"><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Quels sont vos intérêts et passions? Qu'aimez-vous particulièrement? </span></b></span></p> <p class="MsoNormal">Je suis un passionné de football (soccer), sport que j’ai beaucoup pratiqué quand j’étais jeune, maintenant le corps ne suit plus. J’aime l’histoire et la lecture de biographies. Internet qui est un outil formidable. La bonne cuisine et les voyages.<br /> </p> <p class="MsoNormal"><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : De quelle façon avez-vous entendu parler du RGSC et comment vous y êtes-vous intéressé?<o:p></o:p></span></b></span><b style=""><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span></b></p> <p class="MsoNormal">Avant le RGSC, il y avait l’Association des Sénégalais du Canada dont je suis un des fondateurs avec d’autres sénégalais. Dans les années 80, j’ai été le président et nous avons eu à organiser des semaines culturelles et économiques, nous avons fait venir des artistes et des ministres pour faire la promotion de la culture et des possibilités d’investissement au Sénégal.<br /> En 1993, l’Association, après plus de 13 ans, était en veilleuse. Vu l’importance pour une communauté d’un tel organisme, un groupe de jeunes et quelques doyens dont moi avons prit l’initiative de relancer les activités. De là est né le RGSC. Je félicite les jeunes qui ont pris la relève et qui font un travail extraordinaire.<br /> <span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span><strong><span style="" lang="FR-CA"><o:p> </o:p></span></strong><span style="" lang="FR-CA"><o:p> </o:p></span></p> <p class="MsoNormal"><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Enrichi de votre expérience personnelle, quels conseils donneriez-vous aux nouveaux arrivants?<o:p></o:p></span></b></span><b style=""><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span></b></p> <p class="MsoNormal">Je leur dis que c’est possible d’avoir sa place au soleil, il faut croire en vous, être persévérant, ne pas vous décourager trop vite, tous les débuts sont difficiles, l’essentiel est d’être sérieux et de prendre votre place, si on a un rêve ou une passion d’aller jusqu’au bout, mais surtout d’être professionnel dans ce que l’on fait.<strong><br /> </strong> </p> <p class="MsoNormal"><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Quel message aimeriez-vous communiquer à l’ensemble des sénégalaises et sénégalais qui sont au Canada?<o:p></o:p></span></b></span><b style=""><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span></b></p> <p class="MsoNormal">Je demande à l’ensemble de la communauté de s’impliquer dans le regroupement, étant donné que nous sommes de plus en plus nombreux et que l’union fait la force, nous allons pouvoir, selon nos moyens, faire sentir notre présence et contribuer à bâtir ce pays où nous avons choisi de vivre.<br /> </p> <p class="MsoNormal"><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Vous considérez-vous sénégalais ou canadien?</span></b></span><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="" lang="FR-CA"><o:p>Je pense que je suis l’un et l’autre, je me sens privilégié d’appartenir à deux pays qui partagent plusieurs belles valeurs : la démocratie, le respect des droits de la personne, la tolérance, l’ouverture, le pacifisme, etc.…<br /> Quand je suis au Sénégal, on m’appelle le canadien, quand je suis au Canada, on m’appelle le sénégalais. Je dis souvent en boutade : « Je fais partie des sénégalais les plus canadiens et des canadiens les plus sénégalais». Le Sénégal est le pays de mes parents et de mes ancêtres et le Canada, le pays de mes enfants.<br /> </o:p></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Parlez-nous de votre vision du Sénégal d'aujourd'hui et de demain</span></b></span><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span></p> <p class="MsoNormal">Je ne suis pas un spécialiste, mais selon mon expérience, je vais donner une vision personnelle :<br /> Le Sénégal est un pays qui n’a pas de ressources naturelles, mais qui a beaucoup d’atouts importants : Une situation géographique exceptionnelle, un beau climat, la stabilité politique, une belle entente entre les différentes ethnies et confessions religieuses, la qualité des ressources humaines.</p> <p>Le Sénégal peut devenir un pays émergent, sauf qu’il y a quelques préalables :<br /> - Un changement radical de mentalités, c'est-à-dire plus de civisme, de discipline et de rigueur.<br /> - Une diminution des dépenses de prestige dans les cérémonies familiales et sociales.<br /> - Mettre l’accent sur la formation professionnelle et technique des jeunes.<br /> - Créer les conditions pour que les immigrés aient confiance et investissent dans la création de PME PMI génératrices d’emplois, et donner un pouvoir d’achat à la population, ce qui conduira à augmenter le niveau de vie de la population et créer une demande de biens et de services, faire rouler l’économie et permettre à l’Etat aussi de prélever des taxes et des impôts pour les services publics. <br /> - On prétend qu’il y a plus de 2 millions de sénégalais à l’étranger. Si chaque immigré crée deux emplois, ce sera plus de 4 millions d’emplois, on atteindrait le plein emploi au Sénégal. Mais il faudrait que l’on implique plus les immigrés dans la marche du pays et qu’on leur permette de mettre en pratique l’expérience acquise à l’extérieur.<br /> - Une agriculture diversifiée axée sur l’autosuffisance alimentaire.<br /> </p> <p class="MsoNormal"><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"></span></i></b><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Quels sont vos rêves, vos ambitions et vos projets?</span></b></span><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span></p> <p class="MsoNormal">Si tout se passe comme prévu, je dois prendre ma retraite de mon emploi actuel. Je ne vais pas pour autant arrêter, au contraire je vais m’impliquer davantage pour l’amélioration des relations économiques, sociales et culturelles entre le Canada et le Sénégal.</p> <p>Je vais tenter de reprendre la célèbre phrase du Président Kennedy : «Il ne faut pas se demander ce que votre pays peut faire pour vous, mais il faut plutôt se demander ce que vous pouvez faire pour votre pays»</p> <p>Au Sénégal, je vais m’impliquer pour essayer de faire profiter mon expérience au pays.<br /> À Montréal, nous allons travailler fort pour que Omega atteigne ses objectifs et réalise ses projets et essayer d’attirer des investisseurs canadiens au Sénégal. Je reviens d’un voyage de deux mois au Sénégal, je me suis rendu compte qu’il y a plusieurs secteurs très rentables pour des investisseurs potentiels.<br /> <span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Nous aimerions que vous puissez formuler vous-même le mot de la fin de cette entrevue…<o:p></o:p></span></b></span><b style=""><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span></b></p> <p class="MsoNormal">Je tiens à féliciter le Bureau exécutif du RGSC qui fait un excellent boulot, ils doivent être encouragés et appuyés parce que c’est un travail exigeant et très ingrat. Le RGSC est un outil indispensable pour la communauté, il ne faut pas que l’on tombe dans le piège de l’individualisme, la solidarité est une de nos valeurs que l’on se doit de préserver.<br /> </p> <p class="MsoNormal"><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> :</span></b><span style="" lang="FR-CA"></span></span></p> <p class="MsoNormal"><strong>Encore un grand merci Papa Diop d’avoir bien voulu participer à cette entrevue et d’avoir accepté de vous livrer ouvertement au profil de nos lecteurs sénégalais et sénégalophiles. Merci de nous avoir permis de vous connaître mieux.</strong></p> <p class="MsoNormal"><strong><em>Propos recueillis par Julie "Bintou" Bienvenue</em> <a href="mailto:webmaster@rgsc.ca"><em>webmaster@rgsc.ca</em></a></strong></p>Ndackhttp://www.blogger.com/profile/16595097835108484389noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7109131006198793430.post-63469682326117533822009-09-22T14:45:00.008-04:002009-10-11T14:09:30.504-04:00« À cœur ouvert » avec M. Bara Muhammad Mbengue<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhosK0MCEUiRlZV4UbsCBH1MdON4KZ9LpGBESyX6dYZGUdivUXyYa-gDoORToeq1rMvKVNssaRYI0l3LVnHqVzSceLV1Mn6VP5H8qUTK7w-w015T2pPcqvHmBBgf4WB77xIEjzXgGTKqkjY/s1600-h/BaraMbengue.png"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 229px; height: 234px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhosK0MCEUiRlZV4UbsCBH1MdON4KZ9LpGBESyX6dYZGUdivUXyYa-gDoORToeq1rMvKVNssaRYI0l3LVnHqVzSceLV1Mn6VP5H8qUTK7w-w015T2pPcqvHmBBgf4WB77xIEjzXgGTKqkjY/s400/BaraMbengue.png" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5384366054886166386" border="0" /></a><br />Voici une <a href="http://www.rgsc.ca/rgsc/RGSC-EntrevueBaraMbengue.html">entrevue avec M. Bara Muhammad Mbengue</a> que j'ai trouvée sur le site du Regroupement Général des Sénégalais du Canada (RGSC). Je la partage avec vous (Tous droits réservés par le RGSC).<br /><span style="font-size:130%;"><br /><br /><br /><br /><br /><span style="font-size:100%;"><br /><br /></span></span><p style="text-align: left;" class="MsoNormal"><span style="font-size:130%;"><strong>1er août 2005</strong></span></p><div style="text-align: left; font-weight: bold;"> </div><div style="text-align: left; font-weight: bold;"> </div><p style="text-align: left;" class="MsoNormal"><span style="font-size:180%;"><strong><span style="font-size:85%;"><em>Entrevue avec : </em></span><span style="font-weight: bold;font-size:85%;" ><em>M. Bara Muhammad Mbengue</em></span><br /> </strong></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify"><strong><span style="font-size:180%;"><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p><o:p></o:p></span></span><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p><o:p>Fervent militant de la justice sociale, de la lutte contre la discrimination raciale, particulièrement en matière d’emploi au Québec et partout ailleurs, Bara Mbengue fait tout en son pouvoir pour bâtir un monde meilleur dans lequel les québécois de souche et les néo-québécois pourront travailler ensemble, main dans la main dans un environnement équitable et juste. Membre du Conseil central du Montréal métropolitain de la CSN, Bara Mbengue est un syndicaliste qui n’hésite pas à aller au front pour faire avancer les causes sociales auxquelles il tient.</o:p></span></strong></p> <p align="justify"><strong>Il est un amoureux de ses origines sénégalaises et de la communauté sénégalaise. Il cherche à améliorer le sort de ses compatriotes dans un esprit permanent d’humanisme, de générosité et de solidarité. Il a d’ailleurs mis sur pied l’organisation F.I.S.C.Q. (Fonds d’Initiatives des Sénégalais du Canada au Québec) qui a pour objectif d’encourager et de faciliter le développement économique dans la communauté, tout ça dans le même esprit d’entraide et de solidarité.</strong></p> <p align="justify"><strong>Bara Mbengue, merci infiniment de bien vouloir répondre à nos nombreuses questions afin de nous permettre de mieux vous connaître et partager votre expérience avec vos frères et sœurs sénégalais et sénégalophiles. Nous savons qu’il n’est pas toujours facile de se livrer à cœur ouvert devant un public si nombreux, mais quelle joie de pouvoir partager son expérience personnelle de vie et de permettre à la communauté sénégalaise de se connaître mieux! </strong></p> <p align="justify"><strong>Et nous profitons de l'occasion de votre entrevue au mois d'août pour vous souhaiter un <u>très joyeux anniversaire le samedi 27 août.</u> Tous nos meilleurs voeux de bonheur grand Bara!!<br /> </strong></p> <p align="justify">Qu’il me soit permis, d’entrée de jeu, de féliciter le RGSC d’avoir pris cette heureuse initiative des entrevues « À cœur ouvert ».</p> <p align="justify">En parcourant le canevas de ces entrevues, on se rend compte qu’elles consistent en une trame à plusieurs facettes dont la plus évidente est qu’elle permet aux sénégalaises et aux sénégalais de se mieux connaître mutuellement. C’est en effet en se connaissant mieux que les sénégalaises et sénégalais expatriés de ce côté-ci de l’Atlantique pourront établir et entretenir des relations solides et saines. Chacune de ces entrevues est un apport donc à la consolidation de la communauté en terre canadienne et une brique à l’édification de la nation sénégalaise. En effet, de ce que j’ai pu lire des entrevues précédentes, la plupart des idées qui y sont exprimées contribuent soit à dresser un diagnostic des problèmes que nous pouvons connaître ici, soit à suggérer des solutions efficaces pour les résoudre ou encore à adopter des comportements empreints de civilités à l’égard de nos hôtes canadiens (québécois) à suivre des voies qui débouchent sur des acquis bénéfiques pour l’ensemble de la communauté, forgeant ainsi une image positive de celle-ci.</p> <p align="justify">Je me sens donc privilégié de retenir l’attention du RGSC qui me donne ainsi l'occasion d’ajouter ma pierre à ce « nation building »; ce dont je lui suis très reconnaissant. C’est donc avec beaucoup d’humilité que je vous ouvre mon cœur tout en sachant que c’est là un exercice difficile voire périlleux tant il est illusoire de prétendre se connaître suffisamment soi-même.<br /> </p> <p align="justify"><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Racontez-nous un peu votre vie au Sénégal.</span></b></span><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span></b></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify"><span style="" lang="FR-CA"><o:p>Je suis né à Meckhé à environ 130 km de Dakar sur la route de Saint-Louis. Pour être plus exact, je dois dire que je suis né à Jamatil et déclaré à l’état civil de Méckhé qui était à l’époque une commune de moyen exercice, il y a de cela bientôt soixante hivernages. Le Sénégal, ne l’oublions pas, était encore colonie française… </o:p></span></p> <p align="justify">J’ai vécu sous la garde de mes grands parents maternels dans ce village du Kajoor au passé historique : c’est là en effet que le « lamanjamatil » selon la tradition intronisait le Dammeel du Kajoor. C’est également là que s’est distingué le célèbre philosophe Kocc Barma Faal.</p> <p align="justify">De ma prime enfance, je me souviens de peu de choses sinon que très tôt j’ai accompagné mon grand-père (plus souvent sur ses épaules) pour aller faire paître son grand troupeau de bovins, de caprins et d’ovins…</p> <p align="justify">J’ai été « arraché » de cette vie routinière certes, mais fort agréable et paisible, lorsque mon père, qui avait « émigré » à Dakar où il tenait une gargote, est venu me chercher, des mains de mon grand-père en pleurs, un samedi soir au crépuscule aux environs de mes six ans… Je débarquai ainsi à Dakar un lundi après-midi… Je fus inscrit dès le mercredi suivant (c’est le jour béni de tous pour s’inscrire) à l’école coranique de quartier Kayes Findiw… Ça allait si bien à l’école coranique qu’on en oubliât de m’inscrire à l’école « française ». Ce qui sera un corrigé un an plus tard, en même temps que mon jeune frère qui avait un an de moins que moi… À partir de là, j’ai mené une vie, ce qu’il y a de plus normal, ordinaire :</p> <blockquote> <p align="justify"> - cycle d’études primaires à l’école Faidherbe aujourd’hui Bibi Ndiaye. CEPE<br /> - cycle secondaire au Lycée Blaise Diagne, auparavant collège d’orientation : BEPC Bac 1ère partie et Bac Sciences expérimentales<br /> - Université de Dakar aujourd’hui Cheikh Anta Diop d’où j’ai atterri en terre québécoise depuis 1969… </p> </blockquote> <p align="justify"> Il est inutile de revenir sur le climat qui prévalait à l’époque, j’entends au plan socio-économique, quant à la moralité, à l’éthique et aux vertus. Ceux et celles qui m’ont précédé en ont fait état ; qu’il me suffise de dire que nos parents et grands parents, pour les plus chanceux, nous ont inculqué des valeurs précieuses auxquelles nous tenons encore aussi solidement et qui aujourd’hui nous font passer, même si on ne nous le dit pas ouvertement, pour des « fossiles », des « dinosaures »… Nous persistons et signons : Les Sénégalaises et les Sénégalais ainsi que le Sénégal gagneraient beaucoup à y revenir. Ne dit-on pas « Si tu ne sais plus où tu vas, retournes sur tes pas »? Néanmoins, nous devons dire à la décharge des jeunes d’aujourd’hui qui n’ont pas eu cette chance, que nous avions des modèles qui nous inspiraient courage, franchise, intégrité, humilité, foi, sens de l’honneur, de la famille, amour du travail bien fait, et j’en passe. C’est pourquoi nous avons de la difficulté à comprendre et encore plus à accepter les comportements que nous observons maintenant dans notre patrie, singulièrement mais non exclusivement sur la scène politique…</p> <p align="justify"> Nous n’en perdons pas pour autant espoir, car au fond de nous-mêmes, nous sommes convaincus, justement de par l’éducation que nous avons reçue de nos parents qui n’écartait pas l’optimisme, que : « Fu ndox daan taa, kuffa dellu, fekk fa tepp tepp » et qu’il existe toujours, dans ce pays des gens ou encore des gens originaires de ce pays qui l’ont quitté momentanément, dont on sait que : « Marr du leen taxa naan pootit ». L’adversité ne les dépouillera jamais de leur dignité.<br /> </p> <p align="justify"><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"></span></i></b><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Avez-vous voyagé avant d'arriver au Canada?</span></b></span><b style=""><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span></b></p> <p class="MsoNormal" align="justify">Très peu en dehors du Sénégal. Si l’on excepte la Gambie que je ne considère pas comme à l’étranger, mon premier voyage à l’extérieur du Sénégal fut en 1969 aux Jeux Universitaires de l’Ouest Africain à Freetown en Sierre Leone où j’ai représenté l’Université de Dakar en athlétisme aux 5000m.</p> <p class="MsoNormal"><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Quel fut votre cheminement pour arriver au Canada?</span></b></span><b style=""><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span></b></p> <p class="MsoNormal" align="justify">J’ai accepté, sous forte pression, une bourse de l’ACDI pour des études en Éducation physique. Pourquoi sous forte pression? Parce qu’à l’époque, il existait une règle non écrite que seul(e)s les titulaires du Bac avec mention étaient éligibles pour les bourses à l’étranger. Voilà que le Canada offre, pour la première fois, trois bourses en éducation physique et que moi, en tant que sportif de classe internationale, j’étais admissible pour une de ces bourses. Le « hic » c’est que cette année-là, je devais entamer mon année de licence pour terminer mon premier cycle universitaire en Lettres Anglaises. Or si je refusais, la bourse aurait pu être retournée au Canada – indélicatesse – si j’acceptais, cela voulait dire recommencer un premier cycle universitaire d’autant plus que se posait le problème de l’équivalence des diplômes. Quel dilemme! Finalement, le ministre de la Jeunesse et des Sports de l’époque et le directeur de l’Éducation physique du même ministère m’ont convaincu en me donnant leur parole qu’ils feront leur possible pour que, ne serait-ce que le problème de l’équivalence des diplômes soit réglé à notre satisfaction. J’ai fini par accepter…</p> <p class="MsoNormal" align="center"><span lang="FR-CA"></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify"><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">R</span></span></i></b><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">GSC</span></span></i></b><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Quand êtes-vous arrivé au Canada et comment s'est passée cette arrivée?</span></b></span><b style=""><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span></b></p> <p class="MsoNormal" align="justify">Je suis arrivé à Montréal (Dorval, aujourd’hui PET) le 2 octobre 1969 vers 15h00. J’étais le dernier du contingent sénégalais de cette année-là. Je devais arriver fin juillet début août, mais un problème médical a retardé mon arrivée.</p> <p align="justify">Mon voyage s’est très bien déroulé, même si c’était un vol « omnibus » en ce sens que, parti de Dakar, j’ai fait escale à Nouadhibou en Mauritanie, Tanger au Maroc, Bordeaux, Paris, Amsterdam et enfin Montréal. À chaque escale, le temps de faire quelques emplettes et d’écrire quelques cartes postales pour les copains/copines que j’avais laissés derrière et hop, on repartait.</p> <p align="justify">De sorte que, quand je suis arrivé à Montréal, après le passage au bureau de change, il me restait à peine deux dollars; pas même de quoi payer mon transfert jusqu’au centre-ville. De plus, de comité d’accueil qui devait m’attendre, il n’y en avait point. J’ai dû faire du « pouce », avec trois valises et mon gros sac, ce n’était pas évident. Il y avait cependant un couple qui était venu accueillir un étudiant qui venait de Trinidad et Tobago et qui devait fréquenter l’université Sir George Williams (aujourd’hui Concordia). Les heureuses coïncidences ou la main du Bon Dieu : Eux attendaient un étudiant qui n’est pas venu et moi je suis venu et mon comité d’accueil m’a fait faux bond. Ils ont gentiment accepté, à ma demande, de me déposer au 265 Ouest, Avenue Mont-Royal, l’adresse de ma faculté, même si eux-mêmes habitaient Ville Lasalle. </p> <p align="justify">Le temps pressait. Je suis arrivé environ 2 minutes avant 17h00 avec mes valises à la faculté et je me suis tout de suite dépêché d’appeler le service d’accueil de l’université de Montréal pour raconter mes déboires. À l’autre bout du fil, Mlle Beauregard m’informe qu’on avait réservé une chambre pour moi au 247A rue Villeneuve. La conversation, en plus d’être rassurante, était tout aussi amusante, car la dame, pour me donner les indications pour me rendre à ma nouvelle adresse, s’est mise à faire référence au Nord et autres points cardinaux. Elle fut interloquée quand je me suis mis à rire pour ensuite lui dire « Madame, vous rendez-vous compte que le Nord et l’Est, je n’en ai aucune idée; je viens à peine de poser les pieds sur cette terre. Pourriez-vous faire référence plutôt à ma gauche ou ma droite. » Elle a aussitôt réalisé qu’effectivement, ce serait plus efficace de m’orienter de cette façon. On s’est expliqué le lendemain. L’heureux dénouement, c’est que je n’avais pas plutôt déposé le combiné que ma compatriote, Aminata Diagne, me sauta au cou. Elle était arrivée depuis le début de septembre et logeait à la même adresse que moi; nous devions fréquenter la même faculté.<br /> </p> <p class="MsoNormal"><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Le Québec : quelles sont vos impressions?</span></b></span><b style=""><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span></b></p> <p class="MsoNormal" align="justify">Vous conviendrez avec moi qu’il y a beaucoup de choses à dire sur mes impressions sur le Québec post expo. Tellement de choses que je vais me contenter de résumer. Il va sans dire que le premier aperçu que j’en ai eu c’est du haut des airs, les instants qui précédaient l’atterrissage. Ces couleurs vives que j’appréciais de mon hublot, c’était déjà l’automne. Ensuite, cette île découpée en quadrilatères ordonnés, ces rues rectilignes où on pouvait apercevoir les voitures circuler et les échangeurs qui faisaient déjà sentir la fluidité de la circulation et l’ordre qui pouvait y régner. Cela à la différence de Paris où j’ai pu avoir une petite idée, au dessus de l’épaule de mon voisin qui était au hublot, de la Tour Eiffel illuminée mais pas plus; j’y suis arrivé la nuit.</p> <p align="justify">Plus que l’ordre, il y a aussi le sentiment de sécurité et de liberté, de sérénité et de convivialité. À la descente d’avion, pas de précipitation, aucune bousculade, accueil affable des agents qui se faisaient à l’époque un plaisir à vous venir en aide, en vous donnant les informations nécessaires; il en était de même pour les gens ordinaires.</p> <p align="justify">Après tant d’années – j’ai vécu plus longtemps au Québec que dans mon Sénégal natal – après avoir fait presque toutes les régions du Québec, malgré les vicissitudes, mes impressions se sont confirmées et cristallisées, bien sûr avec toutes les nuances qu’aujourd’hui, je suis en mesure d’y mettre.<br /> </p> <p class="MsoNormal" align="justify"><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">R</span></span></i></b><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">GSC</span></span></i></b><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Pourriez-vous nous présenter votre famille?<o:p></o:p></span></b></span><b style=""><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span></b><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify">Je vis avec ma femme, Seynabou DIAO (secondes noces) depuis 1994 et nos cinq enfants : Koumba, Yacine, Ibrahima, Khadidjatou et Omar. J’ai également un jeune frère qui vit ici depuis 1987; il est marié et père d’une fille.</p> <p class="MsoNormal" align="justify"><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Quel est votre domaine professionnel?</span></b></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify">J’ai toujours exercé la profession d’éducateur physique depuis 1972 jusqu’à ma retraite (anticipée) en 2003. Mais j’ai également une formation en Gestion de l’école des HEC (deuxième cycle en 1982). Et aussi une formation en Développement économique communautaire (2ème cycle Concordia). Mais je me suis illustré le plus dans le syndicalisme à la Confédération des Syndicats Nationaux, surtout à son Conseil Central du Montréal Métropolitain.</p> <p class="MsoNormal" align="justify"><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : De quelle façon avez-vous entendu parler du projet de création d’un regroupement sénégalais? Comment vous y êtes-vous intéressée?</span></b></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify">Je n’en ai pas entendu parlé, je suis un des fondateurs et je voudrais tout de suite dissiper un mythe. Celui qui veut que le RGSC soit né en juin 1994. Ce n’est pas exact. La vérité est que l’ARSC (Association des Ressortissants Sénégalais du Canada), dont j’ai encore moi-même les lettres patentes, avait donné naissance à trois groupes. Ce sont ces groupes qui ont été réunifiés en 1994 suite à des discussions qui se sont étalées sur une longue période. La plupart des gens qui étaient ici à l’époque vous le confirmeront. Notez que l’ARSC a connu de très beaux moments de gloire. Les semaines sénégalaises étaient aussi courues que maintenant. Et quand j’ai quitté le présidence de l’ARSC, on en était à la douzième. Pour résumer, le RGSC et son aïeule l’ARSC sont une seule et même entité. Et cette entité est née le 16 avril 1976. Autrement dit le 16 avril dernier, avec le Gala que nous avons organisé, nous avons fêté notre 29ième anniversaire à l’insu de beaucoup de gens.</p> <p class="MsoNormal" align="justify"><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Vous êtes le président fondateur de l’organisation F.I.S.C.Q. (Fonds d’Initiatives des Sénégalais du Canada au Québec). Parlez-nous de cet organisme.</span></b></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify">Quand j’oeuvrais dans le mouvement syndical, j’ai pu me rendre compte que certaines communautés faisaient face à une discrimination systémique, au racisme même, et les vœux pieux n’y ont rien changé du tout. C’est alors que m’appuyant sur nos valeurs ancestrales de solidarité et d’entraide, j’ai pensé apporter une réponse aux conditions de vie que nous connaissions en exil. Face aux difficultés que nous rencontrions, il fallait une prise en charge collective. Cela voulait dire pour moi, mettre fin au misérabilisme, à la victimisation et dépasser la simple dénonciation. Cela voulait dire entreprendre une démarche revendicative, s’appuyant sur une prise en charge effective de la communauté par elle-même. Cette démarche doit s’inscrire dans la durée, donc être empreinte de patience.</p> <p align="justify">Le FISCQ consiste en une mise en commun de nos épargnes dans le but de bâtir une force économique. Il se fonde sur l’honnêteté, la confiance en soi d’abord et aux autres avec qui on s’associe ensuite. Il se fonde également sur le sérieux et la détermination, le dévouement au travail collectif.</p> <p align="justify">Dans le FISCQ, nous devons garder en mémoire que nous sommes des ambassadeurs, les meilleurs en fait, de notre pays à l’étranger. Nous devons donc adopter un comportement irréprochable dans tout ce que nous faisons. C’est à nous qu’il revient de commander le respect vis-à-vis de nous et à travers nous vis-à-vis de notre pays.</p> <p align="justify">Le FISCQ se veut être un premier jalon pour les générations futures, nos enfants nés et élevés ici, donc des citoyens à part entière de ce pays. Nous devons dès à présent leur procurer les moyens de s’intégrer pleinement dans toutes les sphères de la société, à l’instar des communautés italienne, grecque, portugaise, juive, etc.</p> <p align="justify">Le FISCQ souhaite édifier des assises économiques solides qui à terme seront à même d’appuyer des échanges fructueux et mutuellement profitables entre notre pays d’origine et notre pays d’accueil autant en termes de débouchés que de possibilités d’investissement.<br /> </p> <p class="MsoNormal" align="justify"><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Quels sont vos intérêts et passions ? Qu'aimez-vous particulièrement? </span></b></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify">Ce qui m’intéresse au plus haut point, ce sont les relations humaines, les échanges avec des gens de toutes sensibilités et de toutes origines. J’adore établir des ponts, rechercher des solutions consensuelles aux problèmes que nous rencontrons pour donner un sens à la vie. Dans le monde aujourd’hui la vie n’a pas de sens à mon humble avis. Comment pourrait-elle en avoir en effet quand l’individualisme poussé à son extrême est érigé en système; quand à peine 12% des personnes disposent de près de 80% des richesses de la planète sans aucun désir décelable de partager alors qu’une proportion significative de la population mondiale n’a pas accès au minimum vital?</p> <p align="justify">Comment pourrait-elle en avoir quand les « guerres » sous tous les prétextes, tous aussi fallacieux les uns que les autres, sévissent partout, générées uniquement par la cupidité; quand la disette, la maladie, voir une pandémie comme le SIDA, les catastrophes naturelles hautement prévisibles et évitables, la xénophobie et l’intolérance sont monnaie courante?</p> <p align="justify">Comment pourrait-elle en avoir quand un continent comme l’Afrique, où les problèmes que je viens d’énumérer y sévissent à la puissance sept, est abandonné à lui-même, parce que pour l’instant considéré comme quantité négligeable. Comme on le voit, les perspectives sont pour le moins lugubres, mais il ne faut pas laisser place au découragement; aussi me suis-je donné comme engagement à mon niveau de toujours agir afin de faire partie des solutions plutôt que des problèmes et je veux que cela se traduise dans tout ce que je fais : « The smallest good deed is better dans the grandest good intention. »</p> <p align="justify"><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Enrichi de votre expérience personnelle, quels conseils donneriez-vous aux nouveaux arrivants?</span></b></span> </p> <p align="justify">Je veux partager avec les nouveaux arrivants les conseils que m’a prodigués mon père ce matin d’octobre où je quittais le Sénégal pour le Canada.</p> <p align="justify">Tenant ma main gauche dans la sienne – c’est la main que l’on serre quand on se sépare – il m’a dit ceci : « Ce que je pouvais te donner, je te l’ai déjà donné; c’est une bonne éducation, la meilleure que je pouvais te donner en fonction des moyens dont le Bon Dieu a eu le bonté de me gratifier. Tu t’en vas avec ma bénédiction, mais je veux que tu te rappelles que, ce que ta politesse ne te confère pas, ce n’est pas ton impolitesse qui te le conférera. Ne prend jamais ce qui ne te revient pas, car ce qui te revient est inscrit par le Bon Dieu sur ton front et personne ne peut t’en priver. En contrepartie, ce qui n’est pas inscrit sur ton front, quels que soient les efforts que tu déploieras, tu ne l’atteindras jamais. Remets-toi à Dieu et pense à nous. » Après quoi il a prononcé une prière en arabe qui veut dire ceci : « Dieu fasse que nous nous revoyions après la séparation. » Puis il m’a dit : « Vas et ne te retourne pas. »</p> <p align="justify">Ces propos résonnent encore dans ma tête même après plus de 35 ans et après maintenant plus de dix ans que mon père est mort. Maintes fois passés au crible de la réflexion et de la méditation, j’y ai toujours vu une exhortation à la foi en Dieu, à l’intégrité, à la confiance en soi, à la patience et à la détermination. C’est le bouclier qui m’a permis de faire face aux problèmes d’adaptation. En arrivant en terre canadienne, on est en terre étrangère. Dès lors, il faut s’adapter. Toute adaptation est difficile, mais pour qu’elle soit relativement bien réussie, il faut y mettre le prix. Il faut profiter de cette phase pour essayer de corriger nos travers et adopter des comportements irréprochables où que l’on se trouve. Il ne faut guère s’isoler, il faut se mêler aux gens; évidemment en gardant les distances qu’il faut en ayant en mémoire que se respecter soi-même commande le même respect des autres vis-à-vis de soi.<br /> </p> <p style="text-align: left;" class="MsoNormal"><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Quel message aimeriez-vous communiquer à l’ensemble des sénégalaises et sénégalais qui sont au Canada?<o:p></o:p></span></b></span><b style=""><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span></b></p><div style="text-align: left;"> </div><p style="text-align: left;" class="MsoNormal">Je renouvelle ma confiance à toutes les sénégalaises et à tous les sénégalais en terre canadienne, car je sais ce qui est dans leur cœur; c’est ce qui est dans le mien. Je les exhorte à l’optimisme et à la poursuite de leur rêve, le succès est au bout de l’effort donc « Goorgorlu moy indi ndam. » Cultivez vos valeurs enfouies en vous-mêmes. Le jomm, le ngorr, le fitt… soyez des exemples partout où vous vous trouvez, vous êtes des ambassadeurs. Faites de la rectitude votre code de conduite, ayez confiance en vous et foncez.<span lang="FR-CA"></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify"><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Parlez-nous de votre vision du Sénégal d'aujourd'hui et de demain</span></b></span><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify">Le Sénégal d’aujourd’hui a tous les atouts pour être un pays phare, un pays modèle pour le monde entier. Il suffit que ses citoyennes et citoyens, particulièrement ceux et celles qui détiennent les rênes du pouvoir, s’en convainquent. C’est dommage que nos dirigeants n’en soient pas convaincus. Moi je suis convaincu que toutes les ressources sont là pour qu’à l’intérieur d’une décennie, le Sénégal se range parmi les pays développés. Le principal atout d’un pays, c’est son peuple et le peuple sénégalais est valeureux, travailleur, frugal par essence et entreprenant. Si on lui donne les moyens, il a suffisamment le sens de l’autonomie pour s’en sortir. Malheureusement, il est actuellement tenu en laisse, une laisse de plus en plus courte, par l’absence de moyens nonobstant les compétences.</p> <p>Mais l’optimiste en moi se dit que le moment n’est plus loin d’une prise de conscience collective des énormes capacités que recèle notre pays et des immenses avantages qui peuvent découler de leur mobilisation.<br /> </p> <p class="MsoNormal" align="justify"><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"></span></i></b><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Quels sont vos rêves, vos ambitions et vos projets?</span></b></span><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify">Mon rêve c’est de voir le Sénégal discuter le leadership mondial de ses réussites sur le plan du développement économique, social, culturel, politique, non pas en termes quantitatifs, mais qualitatifs. Pour me résumer, disons que nous avons suffisamment de ressources pour éradiquer la pauvreté, l’ignorance, tenir tête à la maladie, améliorer le « vivre en commun » et promouvoir le dialogue des cultures et des civilisations, en ayant préalablement raffiné et rendu accessibles au plus grand nombre nos cultures traditionnelles.</p> <p align="justify">Au carrefour de mes rêves, de mes ambitions et projets, il y a que (-tout Sénégalais, toute Sénégalaise qui vit à l’étranger ne le fait jamais définitivement-) je caresse secrètement le désir de rentrer un jour au pays pour apporter –fut-ce une brique – pour construire notre patrie et la mettre sur la voie d’un progrès qui jaillit de paumes tournées vers la terre plutôt que vers le ciel.<br /> </p> <p class="MsoNormal" align="justify"><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Nous aimerions que vous puissez formuler vous-même le mot de la fin de cette entrevue…<o:p></o:p></span></b></span><b style=""><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span></b></p> <p class="MsoNormal" align="justify">D’abord remercier le RGSC de l’opportunité qu’il m’a offerte d’assumer mon rôle de « doyen » de la communauté, non pas nécessairement en âge, mais en terme de séjour. Ce rôle consiste pour moi à revisiter au profit surtout des jeunes sénégalaises et sénégalais les principales caractéristiques de l’homo sénégalensis, de les rappeler avec insistance et sans crainte de paraître passéiste. En observant ce qui se passe aujourd’hui au Sénégal, on conviendra aisément que de tels rappels périodiques ne sont pas inutiles.</p> <p align="justify">Ce rôle consiste également à inviter sénégalaises et sénégalais à se rapprocher du RGSC et de lui donner la force et la crédibilité qui doivent être les siennes en étant conscientes et conscients que celles-ci déteindront nécessairement sur chacune et chacun, et conféreront reconnaissance et respect. Je me sens heureux et soulagé d’avoir joué ce rôle et je souhaite très longue vie et beaucoup de succès au RGSC.</p> <p align="justify">Je regrette d’avoir été long et espère que l’utilité pourra compenser ce désagrément. Encore une fois MERCI.<br /> </p> <p class="MsoNormal" align="justify"><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> :</span></b><span style="" lang="FR-CA"></span></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify"><strong>C’est le RGSC qui vous redit un grand merci Grand Bara d’avoir bien voulu participer à cette entrevue et d’avoir accepté de vous livrer ouvertement au profit de nos lecteurs sénégalais et sénégalophiles. </strong></p> <p align="justify"><strong>Merci de nous avoir permis de vous connaître mieux. Au nom du Bureau Exécutif et du CA, nous vous redisons notre gratitude pour votre implication constante et votre dévouement pour le RGSC et auprès de la communauté sénégalaise.<br /> </strong></p> <p class="MsoNormal"><strong><em>Propos recueillis par Julie "Bintou" Bienvenue</em> <a href="mailto:webmaster@rgsc.ca"><em>webmaster@rgsc.ca</em></a></strong></p>Ndackhttp://www.blogger.com/profile/16595097835108484389noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7109131006198793430.post-32507600895402695362009-09-22T14:23:00.008-04:002009-10-11T14:09:46.574-04:00« À cœur ouvert » avec M. Ousseynou Diop<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgaQcJDSsriRhGT1do_IHO8EMpHt67De2PO0QlsNCm3p09YMjo4Yw2JxPLI6qMvuxLxbvI-Hol-rOAJIl888grvZA5kDZEzs4Qyy9kofhTpDWeKVUL-TIGBuE52xNK6jqDf0y1o0o8bDKI7/s1600-h/OusseynouDiop.png"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 201px; height: 172px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgaQcJDSsriRhGT1do_IHO8EMpHt67De2PO0QlsNCm3p09YMjo4Yw2JxPLI6qMvuxLxbvI-Hol-rOAJIl888grvZA5kDZEzs4Qyy9kofhTpDWeKVUL-TIGBuE52xNK6jqDf0y1o0o8bDKI7/s400/OusseynouDiop.png" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5384362512026776354" border="0" /></a><br />Voici une <a href="http://www.rgsc.ca/rgsc/RGSC-EntrevueOusseynouDiop.html">entrevue avec M. Ousseynou Diop</a> que j'ai trouvée sur le site du Regroupement Général des Sénégalais du Canada (RGSC). Je la partage avec vous (Tous droits réservés par le RGSC).<br /><span style="font-size:130%;"><br /><br /><br /><br /><br /></span><p style="text-align: left;" class="MsoNormal"><span style="font-size:130%;"><strong>3 septembre 2005</strong></span></p><div style="text-align: left;"> </div><div style="text-align: left;"> </div><p style="text-align: left;" class="MsoNormal"><span style="font-size:180%;"><strong><span style="font-size:85%;"><em>Entrevue avec : </em></span><span style="font-size:85%;"><em>M. Ousseynou Diop</em></span><br /> </strong></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify"><strong><span style="font-size:180%;"><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p><o:p></o:p></span></span><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p><o:p>M. Ousseynou Diop est d’origine sénégalaise et il est très attaché à son identité culturelle et à sa Terre d’Afrique, et c’est avec fierté que le Québec peut le compter parmi les siens depuis plus de 30 ans! Toujours présent lors des grands événements du RGSC, Ousseynou Diop ne laisse personne indifférent, tant par sa personnalité chaleureuse que par sa présence agréable et accueillante.</o:p></span></strong></p> <p align="justify"><strong>Il a laissé sa trace au Québec au fil des ans : Journaliste dans ses débuts de carrière, il fut directeur des opérations à « Radio-Canada International » pendant de très nombreuses années. Il y a plus de 21 ans, il a co-créé le festival « Vues d’Afrique » dont la renommée n’est plus à faire et qui jouit d’un prestige mondial. Il est maintenant Président du Conseil d’Administration et mets toujours autant d’ardeur et de passion à faire la promotion du Cinéma Africain. Il a également mis sur pied la « Chambre de commerce et d’industrie africaine au Canada ». Entre temps, nous avons eu le grand plaisir de le voir au cinéma dans divers films, tel que le récent film « Madame Brouette » qui a été projeté sur nos écrans de cinéma au Québec (ce qui n’est pas courant – malheureusement – pour les films africains). Il a également joué dans les films « Pour ceux qui savent » et « Touki-Bouki (Le voyage de la hyène) ». Ce n’est pas tout, la télévision québécoise a également profité de ses talents lorsqu’il a fait apparition dans la très populaire émission « La petite vie » ainsi que dans quelques autres émissions de télévisions.</strong></p> <p align="justify"><strong>M. Diop est un « pince-sans-rire » qui aime mettre les gens à l’aise autours de lui. C’est un très grand communicateur qu’il fait plaisir à écouter, son amour pour la langue française ne fait aucun doute. Il semble qu’il adore faire la cuisine, alors espérons qu’il nous fera part de sa recette préférée…</strong></p> <p align="justify"><strong>M. Ousseynou Diop, merci infiniment de bien vouloir répondre « À cœur ouvert » à nos nombreuses questions afin de nous permettre de mieux vous connaître et partager votre expérience avec vos frères et sœurs sénégalais et sénégalophiles. Nous savons qu’il n’est pas toujours facile de se livrer à cœur ouvert comme vous allez le faire, mais quelle joie de pouvoir partager son expérience personnelle de vie et de permettre à la communauté sénégalaise de se connaître mieux!</strong></p><br /><p align="justify"><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Racontez-nous un peu votre vie au Sénégal.</span></b></span><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span></b></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify"><span style="" lang="FR-CA"><o:p>En fait je dois commencer par raconter qu’à l’inverse de la majorité de mes compatriotes, je suis né sur un paquebot, en haute mer alors que mes parents revenaient au Sénégal en pleine deuxième guerre mondiale. Ma prime jeunesse s’est déroulée en Guinée, alors colonie française et nous vivions dans la ville de Kindia. J’y ai commencé l’école primaire chez les Pères Blancs, bien que notre famille soit musulmane. C’est en 1949 que mon père a regagné son poste à Dakar et que mes frères et moi avons vraiment découvert notre pays : Le Sénégal ! Nous vivions dans le quartier de la Médina (Tillène), près de la résidence de Médine et de la fameuse école Médine immortalisée par André Demaison. Mes copains de jeux vivaient entre Diekko et la Gueule tapée. À l’école primaire, j’allais au ‘Petit Lycée’ de la Rue Thiers; le secondaire s’est fait en deux temps; d’abord au Lycée Van Vollenhoven jusqu’au brevet puis à Delafosse puisqu’ils avaient ouvert un département de chimie et mes aspirations étaient scientifiques ! Les études supérieures se sont brièvement poursuivies à la faculté de sciences de l’Université de Dakar puisque j’ai réussi au concours qui devait me mener en France recevoir ma formation en pétrochimie.</o:p></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify"><span style="" lang="FR-CA"><o:p> Les hasards de la vie (sic) m’ont mené vers les communications et au lieu de la raffinerie de Mbao, ce fut Radio Sénégal qui m’accueillit pour mon premier emploi ! Je suis retourné en France pour étudier la radio et le journalisme puis, de retour je me suis fait un nom à Radio Sénégal en animant de nombreuses émissions pour les jeunes dans les années 60 (l’époque des « idoles » et les jeunes se cherchaient une identification avec des vedettes des arts dans ce foisonnement de stars et d’idoles -fabriquées ou réelles-)! J’ai eu la chance de frapper dans le mille et surtout d’avoir été sincère dans ce monde artificiel !</o:p></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify"><span style="" lang="FR-CA"><o:p>À cette époque, j’ai aussi la chance de me trouver proche du cratère qui vit la naissance de notre cinéma national et j’ai participé comme acteur à plusieurs films devenus des classiques.</o:p></span></p> <span style="" lang="FR-CA"><o:p> Tout au long de ce parcours, j’ai eu la chance de bénéficier d’une ambiance familiale exceptionnelle : bien que bigame, mon père, fonctionnaire dans l’administration coloniale française, avait des idées très libérales et très ouvert sur le multiculturalisme, </o:p></span><span style="" lang="FR-CA"><o:p> ce qui se reflétait dans la variété des visiteurs qui venaient à la maison.<br /> <br /> Nos ‘deux’ mères nous entouraient de la même affection, sans rivalité ni jalousie ! (nous étions 6 enfants, tous de la même mère). Vraiment une jeunesse heureuse que beaucoup de nos amis nous enviaient.<br /><br /></o:p></span><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Avez-vous voyagé avant d'arriver au Canada?</span></b></span><b style=""><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span></b> <p class="MsoNormal" align="justify">Oui, d’abord, j’ai abondamment voyagé au Sénégal pour retrouver durant les vacances mes copains de classe, mais aussi parce que je faisais partie des Routiers (scouts) de Delafosse. Plus tard quand je suis allé en Europe, j’ai mis à profit mon séjour et les facilités de voyage et d’échanges offerts aux étudiants pour découvrir les pays limitrophes de la France. De retour au Sénégal, j’ai eu très vite l’envie de découvrir nos pays voisins : la Mauritanie, la Gambie, le Mali, malheureusement pas la Guinée, pays de ma prime enfance (Sékou Touré était toujours là avec ses chiens de garde). Je n’y suis retourné qu’en 1981 (pour Vues d’Afrique).<br /> </p> <p class="MsoNormal"><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Quel fut votre cheminement pour arriver au Canada ? Pourquoi l'avoir choisi ?</span></b></span><b style=""><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span></b></p> <p class="MsoNormal" align="justify">Quand j’étais jeune, le Canada c’était très loin ! Mon jeune frère a ouvert le chemin quand il est venu perfectionner l’art et la science du pilotage des avions à Cartierville. C’était durant l’Expo 67. Comme nous avions nos licences de radio amateur (6W8DQ) et qu’il y avait une station d’émission à l’Expo, nous avions de fréquentes conversations sur les ondes courtes et il nous racontait sa perception des grands espaces qu’il voyait des airs !</p> <p class="MsoNormal" align="justify"> C’est là que la fascination pour le Canada a pris naissance.<br /> <br /> Dans les années 70, il y avait beaucoup d’incertitudes au Sénégal surtout si on voulait demeurer hors du cercle des politiquement « déclarés » tout en restant un personnage public… et j’en étais un ! Alors, je me suis souvenu des grandes étendues du nord américain et j’ai fait mon choix !<br /> </p> <p class="MsoNormal" align="justify"><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">R</span></span></i></b><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">GSC</span></span></i></b><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Quand êtes-vous arrivé au Canada et comment s'est passée cette arrivée?</span></b></span><b style=""><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span></b></p> <p class="MsoNormal" align="justify">Je suis arrivé à la fin du mois de Février 1973… J’ai tout de suite su qui était le Général Hiver. J’étais motivé, je suis passé à travers cette première épreuve et j’ai trouvé du travail comme réalisateur à Radio Canada International et ma première grande mission fut de couvrir avec l’équipe, la Superfrancofête de 1974 à Québec. Quelle expérience ! Je suis bien sûr passé par tous les problème des immigrants, à part le climat, trouver un bon appartement, s’équiper en conséquence et fonder sa famille (dans mon cas, ma deuxième famille; j’avais essayé déjà au Sénégal).</p><p class="MsoNormal" align="justify"><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Le Québec : quelles sont vos impressions?</span></b></span><b style=""><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span></b> </p><p class="MsoNormal" align="justify">J’ai tout de suite aimé le Québec, il faut dire que dès mon arrivée, j’ai été actif au niveau du « rapprochement interculturel » très important à l’époque; le Québec s’ouvrait au monde et à la francophonie ! J’ai gardé de nombreux amis Québécois avec lesquels j’ai partagé de grandes expériences humaines qui nous ont permis de bien se comprendre mutuellement. Nous avons partagé nos passions, nos rêves. <br /> </p> <p class="MsoNormal" align="justify"><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">R</span></span></i></b><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">GSC</span></span></i></b><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Pourriez-vous nous présenter votre famille?<o:p></o:p></span></b></span><b style=""><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span></b><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify">Mon épouse Aïssatou est d’origine Guinéenne et a grandi au Sénégal. Elle a également beaucoup voyagé aussi bien pour ses études que pour suivre sa famille qui était dans la diplomatie et plus tard son travail d’interprète de conférences. J’ai quatre enfants, béni de dieux, j’ai trois filles et un fils vivant tous ici au Québec. Il/elles sont tous adultes et autonomes.<br /> </p> <p class="MsoNormal" align="justify"><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Votre épouse vous a fait un très grand cadeau, pourriez-vous nous raconter ?</span></b></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify">Bien sûr, je n’arrête pas de la louer sur tous les tons, car Aïssatou m’a fait un don inestimable puisqu’en me donnant un de ses reins, elle m’a donné une ‘seconde hypothèque’ sur la vie. Que Dieu lui rende au centuple cette générosité ! Effectivement, il y a quatre ans, ma fonction rénale a commencé à décliner dangereusement et j’allais faire face à l’hémodialyse ! En bonne épouse, Aïssatou a rencontré mes médecins et a offert à mon insu de donner un de ses reins pour la transplantation ! Il se trouve que nous sommes biologiquement compatibles en plus de l’être matrimonialement… Elle s’est battue avec les toubibs qui craignaient un mouvement de pression de ma part et finalement les a convaincus que sa démarche était délibérée et sans obligations.<br /> Voilà, maintenant je peux dire que « je l’ai sous ma peau » (au moins une partie.)<br /> </p> <p class="MsoNormal" align="justify"><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Parlez-nous de votre domaine professionnel et des beaux projets qui ont jalonnés votre vie.</span></b></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify">Quand je suis arrivé à Montréal, j’avais déjà fait mes ‘classes’ dans le métier de journaliste et en réalisation au Sénégal tout comme en France; je disais alors que je venais apprendre le pragmatisme et l’esprit de méthode nord-américains. Mon ouverture d’esprit m’a permis de m’insérer facilement dans l’équipe de Radio Canada International. De plus, curieux de connaître ‘mon nouveau pays’, je me suis porté volontaire pour tous les reportages au quatre coins du Canada et j’en ai fait des kilomètres en avion, auto, motoneige, bateau… Ce faisant, j’accumulais une grosse expérience canadienne. J’ai forcément développé une grande polyvalence puisque je couvrais aussi bien les sujets scientifiques, culturels, sportifs que l’anthropologie, la politique ou encore le développement. L’occasion m’a été donnée (en 1981-82) de faire le point sur toutes ces expériences quand j’ai été invité à aller donner un cours de journalisme et d’expression radiophonique au CESTI (Centre des études des sciences et techniques de l’information) de l’Université C.A. Diop de Dakar. La boucle se bouclait pour la première fois, je pouvais enfin partager avec une génération plus jeune, mes expériences, et me livrer à une réflexion ordonnée sur le chemin que j’avais parcouru.</p><p class="MsoNormal" align="justify"><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Quels sont vos intérêts et passions ? Qu'aimez-vous particulièrement? </span></b></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify">Outre ma famille, je mettrais en tête la nature; je ne me considère pas comme un écolo acharné, je suis bien dans la nature et je "récolte" avec sagesse ce qu’elle m’offre. Je pratique la pêche et la chasse…aux grands gibiers comme aux migrateurs; des fois, cela crée une certaine commotion chez les Nemrod québécois…. quand ils me rencontrent dans les étendues enneigées et désertiques de la Baie James par –40C en train de poursuivre les caribous! </p> <p align="justify">J’ai fait ma carrière comme journaliste, animateur et réalisateur en radio. Ce métier m’a permis de me réaliser comme communicateur. Je suis arrivé à Radio Sénégal avec le première vague des Sénégalais qui, à l’indépendance, ont pris la relève des Français qui servaient dans leur ancienne colonie. Mes études scientifiques m’ont d’abord permis de vulgariser efficacement des connaissances en sciences pour un auditoire avide d’apprendre. Mon amour de la musique et ma fougueuse jeunesse m’ont fait animer avec grand succès pendant des années INTER JEUNES VARIÉTÉS qui fut longtemps un point de référence sur la musique soul et le R’N’B. Le microphone semblait être un appendice naturel de ma personne ! J’ai toujours cette flamme et cet amour du public quand j’ai un micro et un auditoire devant moi</p> <p align="justify">L’aviation m’a toujours fasciné. À Dakar, j’étais membre de l’Aéro-club de Dakar. J’ai appris à construire et faire voler des modèles de planeurs et de moto modèles, puis j’ai eu l’occasion de piloter des vrais avions légers. J’ai semé cette passion de l’air dans ma famille et deux de mes jeunes frères sont devenus des pilotes de jet commerciaux. Tous les deux ont eu leur formation de pilotes commerciaux ici au Québec… C’est l’un de ces frères, d’ailleurs, qui m’a incité à visiter le Canada et j’y suis toujours !</p> <p align="justify">Mon autre passion, c’est le cinéma. J’ai eu la chance d’assister et de participer en quelque sorte à la naissance du cinéma sénégalais. Arrivé au Canada, j’ai fait partie du groupe qui a créé les Journées du cinéma africain et créole (Vues d’Afrique) qui vient de clore sa 21ème édition qui rendit hommage au cinéma sénégalais. J’ai aussi participé, comme acteur, à cinq films. J’écris des scénarios et je fréquente les festivals de cinéma.</p><p align="justify"><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Il semble que vous aimez beaucoup faire la cuisine…</span></b></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify">Là, c’est purement par gourmandise ! Mes deux ‘mères’ étaient d’excellentes cuisinières et j’ai toujours mangé une variété de bons plats, même quand les choses étaient difficiles au pays. Plus tard, étudiant en France, ma bourse ne me permettait pas de m’asseoir à la table de la réputée bonne bouffe française et j’avais horreur de la bouillie des restau-u! Alors, j’ai commencé timidement et laborieusement à apprendre à me faire ma propre nourriture. Puis, j’ai travaillé pour arrondir la bourse dans des cuisines de restaurants me faisant copain avec des vrais chefs qui m’ont vite appris les rudiments de base d’une bonne cuisine… ensuite le goût, la curiosité et le succès auprès des copains et copines ont fait le reste ! Mais jamais je n’ouvrirais de restaurant à moi… c’est certainement l’un des métiers les plus durs !<br /> </p> <p align="justify"><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Quelles sont vos idoles? Quelles personnes admirez-vous profondément?</span></b></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify">Philosophiquement, je ne crois pas à l’idolâtrie, je peux dire qu’il y a des personnes qui m’ont impressionné et dont j’ai essayé de retenir les enseignements. J’ai beaucoup admiré Léopold Senghor et Cheikh Anta Diop même si leurs credo politique divergeaient, Nelson Mandela m’a impressionné par son courage politique et son attachement à son engagement tout comme Martin Luther King d’ailleurs. Sur le plan cinéma, les noms de Ousmane Sembène, Djibril Diop Mambety Safi Faye et Johnson Traoré reviennent souvent dans mes cogitations; j’aurais aimé pouvoir admirer chez moi des tableaux de Bocar Diong, Ibou Diouf ou Viyé Diba; en musique incontestablement Otis Redding et James Brown m’ont toujours accompagné suivis de Bob Armstrong (Guinéa Jazz Band) et Dexter Johnson (Star Band de Dakar) qui m’ont initié par leur musique aux nuits de Dakar ! Des femmes de tête de chez nous ont fait de moi l’homme que je suis devenu : Hadja Fatime Ndiaye ma mère, Annette Mbaye D’Erneville à la couronne d’argent l’écrivaine Nafissatou Niang, Christiane Diop de Présence Africaine.<br /> </p> <p class="MsoNormal" align="justify"><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : De quelle façon avez-vous entendu parler du RGSC ? Comment vous y êtes-vous intéressée?</span></b></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify">Je fais partie des anciens Sénégalais de Montréal qui ont fondé avec le leadership de Bara Mbengue de Mountaga Diallo et de Pape Diop la première association des Sénégalais à Montréal; avec l’évolution, la naissance du RGSC était tout à fait naturelle et adéquate. Le RGSC fait du bon travail et je les encourage a persévérer.</p> <p class="MsoNormal" align="justify"><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Enrichi de votre expérience personnelle, quels conseils donneriez-vous aux nouveaux arrivants?</span></b></span> </p> <p align="justify">Il y a beaucoup de choses à dire à ce chapitre. D’abord au Sénégal on a la tradition du « donner et du recevoir », nous sommes les champions de la Téranga; il ne faut pas perdre ces notions de vue. À partir du moment qu’on a choisi de vivre dans un autre pays, la moindre des choses est « d’apprendre » ce pays qui va devenir le nôtre à brève échéance. C’est à nous de créer les conditions qui vont faciliter une adaptation harmonieuse. Le grégarisme et le retournement sur soi ne faciliteront pas les choses. On sait au départ qu’on a choisi un pays au climat rude; il faudra vivre avec ce climat et non pas contre lui ! (un ennemi de moins !) Au niveau de la société dans laquelle on évolue, on aura souvent à faire face à des individus très ignorants de nos us et coutumes (tout comme nous le sommes des leurs d’ailleurs!) Un pont de bonne volonté doit être jeté qui permettra une compréhension mutuelle. Pour le travail qui est la partie la plus difficile pour tout immigrant (noir ou autre) qui arrive au Québec, il faut s’assurer d’avoir toutes les armes et outils avec soi pour défendra sa candidature. Nous sommes très orgueilleux de nature, mais il faudra au début accepter parfois des conditions qui ne sont pas idéales afin d’avoir au moins le pied à l’étrier et une fois qu’on est dans la place, la diligence, les compétences personnelles seront mises en valeur et permettront aux employeurs d’avoir une autre vision sur nous au delà des idées reçues. Le Québec est un beau pays et, malgré ce qu’en disent certains, chacun peut y créer sa niche. Dites-vous qu’au bout du compte, nous allons changer sans perdre notre identité mais tout seul, c’est illusoire de croire que l’on imposera une vision unique (et peut-être déraisonnable).<br /> <br /> Finalement, écoutez ce que vous disent ceux qui vous ont précédés dans ce pays tout en vous gardant des idées noires et négatives de ceux qui ne s’adapteront jamais nulle part (fut-ce au Sénégal même). Rien ne vaut sa propre expérience.</p><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Quel message aimeriez-vous communiquer à l’ensemble des sénégalaises et sénégalais qui sont au Canada?<o:p></o:p></span></b></span><b style=""><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span></b> <p class="MsoNormal" align="justify">Mon message sera un message de fraternité. Toutes les communautés culturelles montrent une grande cohésion et leur présence au Québec est remarquée et certaines de ce communautés sont très efficaces et deviennent des partenaire notables avec lesquels les dirigeants sont obligés de compter. Nous devons nous en inspirer, le RGSC a commencé un travail de rapprochement avec les autres Africains; cette démarche doit être soutenue par toute la communauté afin que nous devenions en tant que groupe une force de par notre présence.<br /> <br /> J’ose aussi lancer une pierre dans le marigot : nous vivons au 21ème siècle et nous sommes en Amérique du Nord. Nos compagnes doivent recevoir le traitement qui leur est dû. Ici, les femmes n’ont pas le soutien familial qu’elles ont au pays donc, nous sommes généralement, nous les maris, les frères, leur seul support; nous leur devons aide et assistance, nous devons les respecter, les considérer égales à nous et ensemble, travailler à s’intégrer dans ce pays afin qu’elles ne soient pas seulement des spectatrices muettes qui n’auront pas autre chose à raconter au pays que les programmes qu’elles voient à la télé. Ce n’est pas parce qu’elles apprendront à vivre avec une certaine liberté en Amérique du nord qu’elles perdront leurs valeurs, bien au contraire; elles seront nos partenaires dans toutes les démarches que nous entreprendrons, nos chances seront doublées et vous serez étonnés de la rapidité avec laquelle nos sœurs comprennent le système, le maîtrisent et le met à notre profit commun.<br /> </p> <p class="MsoNormal" align="justify"><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Parlez-nous de votre vision du Sénégal d'aujourd'hui et de demain</span></b></span><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify">Je ne veux pas étaler ici mes convictions politiques, mais je peux dire que je suis, comme certainement de nombreux Sénégalais de l’étranger, très attentif à propos de la situation qui prévaut chez nous. Il y avait beaucoup d’espoirs… j’espère que la déception ne sera pas notre lot. Le monde parfait n’existe pas et seul le temps permet de porter un jugement. Notre pays demeure encore un pays jeune et bien que nous ayons été épargnés par les grosses calamités politiques ou autres, il ne faudrait pas que l’on permette que le désordre entre dans la maison. Toutefois, je vois de nombreux jeunes Sénégalais diplômés, avec une conscience politique et sociale bien ancrée qui seront les prochains décideurs. Leur expérience à l’étranger devrait faire la différence cette fois. Leurs pères et mères n’avaient peut-être pas acquis cette maturité quand ils ont pris les rênes à leur tour… je suis un éternel optimiste !<br /> </p> <p class="MsoNormal" align="justify"><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"></span></i></b><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> : Quels sont vos rêves, vos ambitions et vos projets?</span></b></span><span style="" lang="FR-CA"><o:p></o:p></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify">D’abord pour notre communauté, je rêve d’une plus grande cohésion, une entente sans arrière-pensées, je rêve d’une plus grande présence de notre pays ici (au Québec et au Canada). Nous avons de nombreuses réalisations dont nous pouvons êtres très fiers que nous aurions intérêt à montrer à nos nouveaux compatriotes d’Amérique du nord. Nos hommes et femmes d’affaires auraient aussi un grand intérêt à travailler plus assidûment à créer un flux commercial vers le Canada. Mon ambition est de voir nos jeunes Séné-béquois prendre leur place à la barre des plus grandes institutions de ce pays qui est maintenant le nôtre !<br /> <br /> En terme de projets, j’en ai beaucoup et il est plus facile d’en parler quand on les a menés à terme ! Toutefois, Vues d’Afrique que nous avons créé il y a 22 ans continuera son chemin et suivra toujours sa mission de faire connaître par des manifestations publiques les cultures de notre continent d’origine. Nous allons greffer de nouvelles activités qui augmenteront notre rayonnement et l’on parlera toujours d’Afrique ici. Ce que je regrette, c’est de ne pas avoir assez de jeunes compatriotes qui s’intéressent assez à l’organisme pour venir participer, amener des idées novatrices et pousser les « vieux » dinosaures que nous sommes pour prendre la place. La porte est ouverte et c’est un défi que je lance aux jeunes !</p> <p>Merci d’avoir pris le temps de lire mes élucubrations… je les partage et je les assume!<br /> </p> <p class="MsoNormal" align="justify"><b style=""><i style=""><span style="" lang="FR-CA"><span style="color: rgb(255, 0, 0);">RGSC</span></span></i></b><span style="color: rgb(255, 0, 0);"><b style=""><span style="" lang="FR-CA"> :</span></b><span style="" lang="FR-CA"></span></span></p> <p class="MsoNormal" align="justify"><strong>Un grand merci Ousseynou d’avoir bien voulu participer à cette entrevue et d’avoir accepté de vous livrer ouvertement au profil de nos lecteurs sénégalais et sénégalophiles. Merci de nous avoir permis de vous connaître mieux.</strong></p> <p align="justify"><strong>Au nom du Bureau Exécutif et du Conseil d’Administration, nous vous redisons merci pour votre attachement envers le RGSC et toute notre gratitude de bien vouloir animer bénévolement certaines de nos soirées. Votre professionnalisme rehausse la qualité de ces soirées. Nous vous en remerçions.</strong></p> <p align="justify"><strong> Votre expérience et votre vécu en Terre Québécoise sont des éléments de motivation pour beaucoup de sénégalais(es). Merci encore une fois d'avoir bien voulu partager avec nous, "À coeur ouvert" !<br /> </strong></p> <p class="MsoNormal"><strong><em>Propos recueillis par Julie "Bintou" Bienvenue</em> <a href="mailto:webmaster@rgsc.ca"><em>webmaster@rgsc.ca</em></a></strong></p><p class="MsoNormal" align="justify"><br /></p>Ndackhttp://www.blogger.com/profile/16595097835108484389noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7109131006198793430.post-87711977867235800522009-09-18T12:09:00.005-04:002009-09-22T15:01:56.175-04:00« Vous habitez le Congo, moi le Congo m’habite » Tchicaya U Tam’si*<br />Depuis que j'ai lu cette citation <a href="http://gangoueus.blogspot.com/2009/09/tchicaya-u-tamsi-les-cancrelats.html">Chez Gangoueus</a>, cette phrase n'a cessé de me faire cogiter... jusqu'à ce que je trouve cet excellent article sur <a href="http://www.africultures.com/php/index.php?nav=article&no=2123">Africultures</a> et maintenant, tout s'explique !<br /><br />***<br /><br /><span style="font-weight: bold;" class="titre1">Ecrire le Congo à partir de l'ailleurs : Tchicaya U Tam'si</span><span style="font-weight: bold;"> </span><span style="font-weight: bold;" class="titre4"><br /><br />par Boniface Mongo-Mboussa<br /><br /></span><p style=""><span class="chapo">"<em>Vous habitez le Congo, le Congo m'habite</em>". C'est ainsi que le poète <a class="autolien_chapo" href="http://www.africultures.com/php/index.php?nav=personne&no=3879">Tchicaya U Tam'si</a> répondait à ceux de ses compatriotes qui l'incitaient à rentrer au pays. A l'époque, cette jolie formule, nous paraissait comme une pirouette intellectuelle ; aujourd'hui, force est de saluer sa pertinence.</span></p><!--a afficher meme si vide (style) --> <p><span class="corps">Bien qu'ayant séjourné près de quarante ans en France, <a class="autolien" href="http://www.africultures.com/php/index.php?nav=personne&no=3879">Tchicaya U Tam'si</a> n'a cesser de chanter le Congo. De <em>Epitomé </em>(1962) au <em>Bal de N'dinga </em>(1988), son œuvre littéraire est nourrie par une seule obsession : le Congo - une obsession liée à trois raisons.<br /> - L'éloignement géographique : venu très jeune en France, <a class="autolien" href="http://www.africultures.com/php/index.php?nav=personne&no=3879">Tchicaya U Tam'si</a>, déçu par la "maigreur" de la Seine, rêve du majestueux fleuve Congo.<br /> - La deuxième raison plusieurs fois évoquée par la critique est sa rencontre avec le nationaliste <a class="autolien" href="http://www.africultures.com/php/index.php?nav=personne&no=9626">Patrice Lumumba</a>. Marqué par la disparition du "prophète", comme le nomme joliment le cinéaste <a class="autolien" href="http://www.africultures.com/php/index.php?nav=personne&no=3246">Raoul Peck</a>, <a class="autolien" href="http://www.africultures.com/php/index.php?nav=personne&no=3879">Tchicaya U Tam'si</a> ne se remettra jamais de la mort du nationaliste congolais. De sorte qu'on pourrait dire qu'il a eu dans sa vie deux amours : e Congo et <a class="autolien" href="http://www.africultures.com/php/index.php?nav=personne&no=9626">Patrice Lumumba</a>. L'un ne va d'ailleurs pas sans l'autre.<br /> - La troisième raison est d'ordre privé. Hanté par l'itinéraire de son père, Félix Tchicaya, premier député congolais au Palais-Bourbon, Tchicaya essayera plus tard, après la mort de celui-ci, de faire fructifier poétiquement l'héritage politique et historique de son père à travers un grand travail de mémoire. Evoquant le sens de son projet romanesque, lors d'un entretien avec le dramaturge Tandundu Bisikisi, Tchicaya dit : "<em>Ce que j'ai voulu dès le départ, c'est écrire un roman typiquement congolais, trempé dans l'histoire du Congo, pour me faire une mémoire, parce que j'avais besoin de cette mémoire. Car je n'arrivais pas à savoir d'où je venais, où j'allais et ce que faisais là.</em>" (1)<br /> Il y a dans cette soif de mémoire chez <a class="autolien" href="http://www.africultures.com/php/index.php?nav=personne&no=3879">Tchicaya U Tam'si</a> deux paliers. Le palier public, celui d'un ex-colonisé en quête d'identité s'interrogeant sur l'histoire de son pays et le palier "intime", qui relève de l'histoire individuelle. Plus que tout autre Congolais, Tchicaya est fasciné par la période historique qui précède les Indépendances pour la simple raison qu'il est le fils du député Jean-Félix Tchicaya, le premier parlementaire congolais à siéger au Palais Bourbon sous la IVe République française aux côtés de <a class="autolien" href="http://www.africultures.com/php/index.php?nav=personne&no=13026">Félix Houphouët-Boigny</a>, <a class="autolien" href="http://www.africultures.com/php/index.php?nav=personne&no=3779">Léopold Sédar Senghor</a> et <a class="autolien" href="http://www.africultures.com/php/index.php?nav=personne&no=12313">Gabriel Lisette</a>. Il s'agit pour lui de s'interroger sur ce qu'aurait été le destin de son pays si le PPC (Parti Progressiste Congolais) fondé par son père Jean-Félix Tchicaya avait recueilli l'Indépendance comme l'ont fait Senghor, Houphouët, Léon Mba, etc. "<em>Le Congo</em>, dira-t-il à <a class="autolien" href="http://www.africultures.com/php/index.php?nav=personne&no=12247">Roger Chemain</a>, <em>c'était la quête politique de mon père, c'est aussi la mienne</em>."<br /> Dans son livre intitulé <em>Regards sur l'autre à travers les romans des cinq</em> <em>continents </em>(1993), Michel Nauman présente le départ de <a class="autolien" href="http://www.africultures.com/php/index.php?nav=personne&no=3879">Tchicaya U Tam'si</a> de la maison parentale à Paris dans les années 50 comme une prise de distance "<em>vis-à vis d'un parti (le PPC) qui devait son image de gauche à l'alliance communiste et à l'hostilité de l'administration coloniale</em>". Cette thèse me paraît discutable. La vie de bohème menée par Tchicaya U'Tam'si dans les années 50 à Paris a été davantage l'expression d'une révolte d'adolescent contre son père, contre l'autorité tout court qu'une protestation politique. Il suffit de lire les déclarations faîtes par <a class="autolien" href="http://www.africultures.com/php/index.php?nav=personne&no=3879">Tchicaya U Tam'si</a> lui-même pour s'en convaincre. Dans une interview accordée en 1966 à Mohamed Bahri, il dit : "<em>J'étais rebelle, j'ai quitté les bancs de l'école plus tôt qu'il n'aurait fallu ; c'était une rébellion, comme on dirait, contre mon père, mais aussi contre mes maîtres qui ne m'ont pas appris grand-chose, et j'ai voulu apprendre tout par moi-même. Je ne sais pas si j'ai appris grand-chose, mais le monde est tellement pavé de prétentions</em>…". (2)<br /> Plus tard, il reviendra dans un entretien avec <a class="autolien" href="http://www.africultures.com/php/index.php?nav=personne&no=12247">Roger Chemain</a> sur cet épisode de sa vie pour dissiper définitivement tout malentendu : "<em>Maintenant, il faudrait que je vous parle un peu de ma relation avec mon père. On a mal reproduit un certain nombre de propos que j'ai tenus au cours des interviews antérieurs. J'ai adoré mon père saintement. Je crois que tout enfant a eu ce sentiment de vouloir mourir avant ses parents. Et mon père est mort très tôt, hélas, avant que je ne puisse verbaliser la relation sans doute privilégiée que j'aurais pu avoir avec lui. Mon père est au Congo et sans doute en Afrique un homme très en avance de son temps. (…) Un homme pour qui j'aurai bien voulu mourir, parce qu'il avait sans doute beaucoup de choses à apporter. Si je me réfère à l'histoire de notre pays, il est tombé bien bas, faute de n'avoir pas eu cette force morale de dépassement</em>." (3) Ces propos montrent bien que <a class="autolien" href="http://www.africultures.com/php/index.php?nav=personne&no=3879">Tchicaya U Tam'si</a> s'est interrogé sur le destin politique de son père, auquel il dédie son roman <em>Les Phalènes</em> et sur l'histoire de son pays en général.<br /> En réfléchissant dans les années 90 sur les années postérieurs à la Deuxième Guerre mondiale, Tchicaya a voulu sans doute montrer, à l'instar de <a class="autolien" href="http://www.africultures.com/php/index.php?nav=personne&no=3367">Mongo Beti</a> que le centre de gravité de l'Histoire contemporaine de l'Afrique ne saurait être situé, comme on le fait souvent, en 1960, mais quelques années plutôt à l'époque de l'Union Française, puis de la Loi-Cadre, c'est-à-dire au moment précis où les Africains se trouvèrent à la croisée des chemins et où l'histoire aurait pu prendre un autre parcours.<br /> Cette méditation sur le sens de l'Histoire du Congo et de l'Afrique est perceptible dans tous ses romans et particulièrement dans <em>Les Phalènes</em>, où il écrit une chronique historique et politique. Alors que l'action des <em>Méduses </em>a lieu à Pointe-Noire, poumon économique du Congo, celle des <em>Phalènes</em> se situe à Brazzaville, capitale de la France-Libre et de l'actuel Congo. Ce changement de lieu d'action du roman n'est pas gratuit. Il s'agit pour Tchicaya de donner tout de suite une orientation politique à son texte.<br /> Par ailleurs, si dans <em>Les</em> <em>Méduses</em> l'atmosphère générale paraît tendue à cause des morts violentes d'Elenga et de Muendo, elle est en revanche détendue dans <em>Les Phalènes</em>. On est au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale. Les alliés viennent de gagner la guerre contre les fascistes, mais les anciennes puissances coloniales sont fragilisées. Désormais, plus rien ne sera comme avant. Les colonisés ont lourdement contribué à la victoire des alliés et vont sans doute revendiquer la liberté en échange de leur loyauté à l'égard de la "Mère-Patrie". La conférence de Brazzaville, organisée par De Gaulle et les gouverneurs généraux des colonies, sans bien entendu la présence des colonisés, a plaidé pour des réformes du système colonial. Sur le plan international, l'émergence de deux superpuissances invitent elle aussi à des réformes politiques des Empires coloniaux. Dans le cas de l'Empire colonial français, ces réformes vont être mises sur pied dans le cadre politique et juridique de l'Union française. On assiste alors à l'abolition de l'indigénat. Les anciens colonisés, qui passent du statut de l'Empire à celui de citoyen de l'Union française, peuvent désormais suivre le même enseignement que les Européens, participer à la vie politique dans le cas des évolués, etc.<br /> Cette réflexion sur le destin du Congo, Tchicaya le prolonge dans son dernier roman, <em>Ces fruits si doux de l'arbre à pain</em>, publié en 1987 aux éditions Seghers. Son thème : la justice et les morts sans sépultures en Afrique post-coloniale et particulièrement au Congo-Brazzaville. Livre que l'on pourrait à considérer, au même titre que sa nouvelle <em>Le Bal de N'Dinga,</em> comme son testament littéraire et politique. Tout ceci confirme les propos du poète qui ouvrent cet article. Bien que vivant à Bézancourt, en France, Tchicaya était habité par le Congo.<br /> Analysant la condition de l'écrivain latino-américain en exil, Julio Cortázar a eu cette pensée lumineuse : "<em>Contre l'autocompassion, il vaut mieux soutenir, pour démentiel que cela paraisse, que les véritables exilés, ce sont les régimes fascistes de notre continent, exilés de l'authentique réalité nationale, exilés de la justice sociale, exilés de la joie, exilés de la paix. Nous sommes plus libres qu'eux et nous sommes plus qu'eux dans notre pays</em>." (4)<br /> <a class="autolien" href="http://www.africultures.com/php/index.php?nav=personne&no=3879">Tchicaya U Tam'si</a> n'aurait pas dit mieux.</span></p> <p><span class="signature">Boniface Mongo-Mboussa</span></p>1. Bisikisi Tandudu, <em>Les fiançailles, suivi de "J'ai mission de mourir"</em>, entretien inédit avec <a href="http://www.africultures.com/php/index.php?nav=personne&no=3879">Tchicaya U Tam'si</a>, Paris, L'Harmatan, 1997, p. 170.<br /><p> 2. Propos recueillis par Mohamed Bahri, <em>Jeune Afrique</em> du 24 avril 1966, cités par Claire Céa, dans sa préface au recueil de Tchicaya <em>Epitomé</em>.<br />3. Propos recueillis par <a href="http://www.africultures.com/php/index.php?nav=personne&no=12247">Roger Chemain</a>. Cf le disque consacré par RFI au poète.<br />4. Julio Cortàzar, Colloque de Cerisy, Paris, UGE 10 :18, 1980, p. 20. </p>Ndackhttp://www.blogger.com/profile/16595097835108484389noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-7109131006198793430.post-25797991756990712722009-09-15T22:48:00.016-04:002009-09-16T08:41:37.881-04:00États-Unis: l'Inévitable Débat<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjGikVVMa_KpCdJTYawTuf2tD2uE9K7C8ie2Um8Faf-C8ER_goXUeCibHNXh8e7etHkDB4oJOoDPaJcylCJHRzkxuEcXJclv1dkYDgmd3-tkWDG4faipOF-2qMJS634jsrVqg0jxoPtoNWB/s1600-h/obama-back-001.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer; width: 400px; height: 240px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjGikVVMa_KpCdJTYawTuf2tD2uE9K7C8ie2Um8Faf-C8ER_goXUeCibHNXh8e7etHkDB4oJOoDPaJcylCJHRzkxuEcXJclv1dkYDgmd3-tkWDG4faipOF-2qMJS634jsrVqg0jxoPtoNWB/s400/obama-back-001.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5381909940917832226" border="0" /></a><span style="font-size:78%;">US president Barack Obama: has he gone back on pledges made to black<br /> America? Photograph: Michael Reynolds/EPA</span><br /><br />Wow... Je n'ai jamais autant lu dans la presse américaine d'articles sur la question raciale que ces derniers jours. Cela avait déjà commencé en juillet dernier par cet article du New York Times "<a href="http://www.nytimes.com/2009/07/13/nyregion/13unemployment.html">Job Losses Show Wider Racial Gap in New York</a>", sur l'écart de plus en plus important entre le pourcentage de chômeurs noirs et le pourcentage de chômeurs blancs aux États-Unis, notamment à New York. Puis, depuis quelques jours, cela s'est intensifié. D'abord l'article de Maureen Down, "<a href="http://www.nytimes.com/2009/09/13/opinion/13dowd.html?_r=1&scp=1&sq=maureen%20down&st=cse">Boy, Oh, Boy</a>", est parti de la sortie remarqué du congressman Joe Wilson qui a crié "You lie !" à son président, pour ensuite exprimer tout haut ce que beaucoup d'internautes pensent semble-t-il tout bas, à savoir que le racisme est encore intense dans cet immense pays (voir les quelques 840 commentaires). Maureen a donc ouvert les vannes le 12 septembre dernier, et voici une synthèse des réactions sur de journalistes et bloggeurs dans le texte du Opinionator (ici Eric Etheridge) intitulé "<a href="http://opinionator.blogs.nytimes.com/2009/09/14/is-it-because-hes-black/?scp=2&sq=opinionator&st=cse">Is It Because He's Black ?</a>".<br /><br />Mais dans tout ceci, j'attendais toujours l'article d'un journaliste qui va dire tout haut ce que beaucoup de noirs doivent penser tout bas (je ne vais pas faire semblant que je n'en fais pas parti). Je l'ai finalement trouvé, il s'agit de l'article de Naomi Klein et il s'intitule "<a href="http://www.guardian.co.uk/global/2009/sep/12/barack-obama-the-race-question-naomi-klein">Obama big silence: The race question</a>".<br /><br />Car enfin, Obama nous parle de son métissage, demande en gros au jeunes noirs américains de ne regarder que l'avenir et de travailler; ensuite il va en Afrique, au Ghana, nous parle de son père Kenyan, dit aux présidents africains qu'ils ont intérêt à être de grands démocrates, et répète aux jeunes africains ce qu'il a dit aux jeunes noirs américains, etc. Je suis bien d'accord avec tout ça, mais je ne peux pas m'arrêter à ça et applaudir, il y a des omissions qui sont quand même notables et qui me dérangent. Pendant ce temps, à cause de la crise, le pourcentage de chômeurs noirs est aujourd'hui encore beaucoup plus élevé que celui des chômeurs blancs; c'est un ministre des affaires étrangères français qui donne son avis dans la presse sur le degré de liberté des élections d'un pays africain comme le Gabon même si une partie de la population n'est pas d'accord (<a href="http://www.lepoint.fr/actualites-politique/2009-09-04/paris-acceptera-les-resultats-de-la-presidentielle-gabonaise/917/0/374268">voir ici</a>), etc. Moi je veux bien qu'on parle moins (personnellement j'en parlerais jusqu'à mon dernier souffle pour le devoir de mémoire) de l'esclavage, de la colonisation et de la néo-colonisation. Et je suis aussi d'accord que l'avenir (et même le présent...) de l'Afrique est entre les mains des Africains - sauf que j'ajoute que ces derniers le savent depuis toujours puisqu'ils se débrouillent bien pour vivre ou survivre, ils n'ont pas besoin qu'un président étranger le leur dise (<a href="http://comprendreetagir.blogspot.com/2009/07/obama-en-afrique.html">j'en ai parlé ici</a>). Donc je suis d'accord avec tout cela, partage des responsabilités et tout et tout. MAIS, de là à faire table rase, et faire comme si les problèmes d'aujourd'hui n'ont pas du tout des racines dans nos activités d'hier... Tant que tous les abscès n'auront pas crevé et que les uns et les autres n'auront pas assumé complètement leur histoire tout entière - pas seulement l'histoire officielle mais aussi la populaire - eh ben on n'ira nulle part.<br /><br />Obama a aujourd'hui le choix entre rester dans l'Histoire comme un homme politique tout court ou rester dans l'Histoire comme un défenseur de l'égalité des hommes. Il a le droit de choisir la première option et à aucun moment il n'a promis qu'il penchera pour la seconde (il n'a jamais dit "Yes I will", mais bien "Yes we can", formule démagogique par définition puisqu'évidemment nous pouvons tout faire, même être les maîtres de l'univers si nous le souhaitons et si nous nous donnons quelques milliards d'années). D'ici là, je trouve abusives les comparaisons du 5 novembre à Martin Luther King, Nelson Mandela, et autres grandes figures mythiques de la lutte contre les inégalités raciales.<br /><br />Dans tout ça, quelle est mon opinion ? Je trouve qu'Obama est un homme politique doué, voir surdoué, il a des valeurs en matière de politique intérieure qui sont proches des miennes, son parcours est intéressant à suivre. Bon, il y a le fait que les fondements institutionnels des États-Unis sont tellement forts que leur président n'a pas tant de pouvoir que ça, mais Obama essaie d'atteindre ses objectifs avec les moyens dont il dispose et c'est bien pour son pays. C'est aussi un excellent orateur. Mais pour moi, quand il parle de race ou de l'Afrique, c'est moins intéressant, parce qu'avec sa position de rassembleur, il fait tout pour ne rien dire en somme. Lui-même essaie d'en parler le moins possible, mais sa situation fait qu'il est obligé de le faire quand même un peu.<br /><br />Je n'ai toujours pas compris la réaction des gens aux lendemains des élections. Pour les Noirs Américains, et les démocrates américains de tout bord, c'est tout à fait compréhensible, mais pour le reste du monde... Pour la question de la race (puisque c'est définitvement au menu des débats, plus personne ne peut le nier), disons que j'aime les choses concrètes. Je suis née dans un pays où le président était noir à ma naissance, donc de ce point de vue là il n'y a rien de nouveau. On me dira "c'est la première fois qu'un président américain est noir", oui mais et alors ? Cela ne signifie pas <span style="font-style: italic;">a priori</span> que tout va changer pour les Noirs (comme la diminution des écarts entre les taux de chômeurs selon la race). Nous sommes dans un processus qui a commencé avec des gens qui ont donné leurs vies en Afrique et en Occident pour qu'un Obama puisse être adulé aujourd'hui, et d'abord on ne parle pas suffisamment de ces gens là (exemple, qui connaît vraiment <a href="http://fr.allafrica.com/stories/200810240262.html">Lat Dior</a> ?). Ensuite, ce processus est très loin d'être achevé, cela va prendre encore plusieurs générations et d'ici là, avec ou sans crise, il faut vivre, aller à l'école, trouver un travail, payer son loyer, ses factures, et ce n'est pas Obama qui va faire tout ça. Une chose est sure, c'est que les Noirs Américains qui vivent dans les rues de leurs ghettos savent déjà ça et les jeunes Africains qui prennent les pirogues pour pouvoir travailler en Europe et aider leurs familles au péril de leurs vies le savent aussi. Obama est une manifestation d'un effort communautaire qui a été déployé, il n'est pas la source de cet effort. La source de cet effort, c'est cette humanité que partage les gens de tous bords qui ont une conscience sociale et vont jusqu'au bout de leur combat. À ces gens-là je dis merci. Et surtout, je me moque de leur couleur.<br /><br />*Ndackhttp://www.blogger.com/profile/16595097835108484389noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-7109131006198793430.post-70895256516739983532009-09-15T16:03:00.006-04:002009-09-15T22:48:08.363-04:00La Ruée vers la terreJ'avais commencé à parler de ce nouvel enjeu mondial qu'est la recherche de terres arables sur ce billet: <a href="http://comprendreetagir.blogspot.com/2009/07/hunger.html">Hunger !</a><br /><br />Voici un article (avec vidéo à l'appui sur le site web) qui montre comment cela se passe concrètement avec l'exemple du Cameroun:<br /><a href="http://www.cameroon-info.net/stories/0,25426,@,razzia-chinoise-sur-terres-camerounaises-video.html"><br />http://www.cameroon-info.net/stories/0,25426,@,razzia-chinoise-sur-terres-camerounaises-video.html</a><br /><br /><table bg="" style="color: rgb(255, 255, 255);" width="630" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0"><tbody><tr><td style="color: rgb(0, 0, 0);" width="530" align="left"><div class="storytitle"><span style="font-weight: bold;">Razzia chinoise sur terres camerounaises</span> (Video)</div></td> <td width="100" align="right"><br /></td> </tr> <tr><td colspan="2" height="10"><br /></td></tr> <tr> <td width="500" align="left"><div class="dateauteur"><span style="color: rgb(0, 0, 0);">PARIS - 12 SEPT. 2009</span><br /><span style="color: rgb(204, 51, 0);font-family:arial;font-size:9;" >Patrick FANDIO, ARTE</span> | <span style="color: rgb(0, 0, 0);font-family:arial;font-size:9;" >Correspondance</span></div></td> <td valign="middle" width="130" align="right"><span class="dateauteur"></span><br /></td> </tr> <tr style="color: rgb(0, 0, 0);"><td colspan="2" height="20"><br /></td></tr> <tr style="color: rgb(0, 0, 0);"> <td colspan="2" width="630" align="left"><div class="storyresume">Après le pétrole, les minerais, les Chinois à la conquête des terres agricoles africaines... Exemple au Cameroun.</div></td> </tr> <tr style="color: rgb(0, 0, 0);"><td colspan="2" height="20"><br /></td></tr></tbody></table>Au bord de la Sanaga, l’un des plus longs fleuves d’Afrique qui irrigue les terres du Cameroun sur plus de 900 kilomètres, le Professeur Tchang et les hommes du groupe IKO font désormais partie du décor du village de Ndioré et de la ville de Nanga Eboko.<br /><br />La présence de ces Chinois n’a plus rien d’incongru pour les villageois qui les ont vus débarquer il y a trois ans pour exploiter « leurs » terres. La Chine convoite ainsi près de 14.000 hectares dans la région pour y faire pousser maïs, riz, soja, manioc, construire une usine de transformation et un centre pilote de formation…<br /><br />Elle y a déjà dépêché ses experts et des ouvriers agricoles en attendant la signature d’un contrat foncier avec l’Etat camerounais. Un accord qui permettra aux chinois de disposer gratuitement de ces terres. En contrepartie, ils promettent de produire massivement des céréales vendues sur le marché local, à un prix abordable espèrent les Camerounais. Les paysans locaux qui leur servent désormais de main d’œuvre, à 1,50 € la journée de travail, ont dû quitter ces terres où ils pratiquaient une petite agriculture de subsistance.<br /><br />Dans l’ouest du pays, dans la région de Santchou, c’est une ancienne usine de décorticage de riz, laissée à l’abandon, qui est la prochaine cible du même groupe chinois IKO, un de ces conglomérats agricoles lancés à la conquête des terres agricoles africaines avec la bénédiction et l’appui du plus haut sommet de l’Etat à Pékin.<br /><br />Le président Hun Jintao encourage cette offensive agricole qui pourrait apporter une solution à la disparition des surfaces agricoles chinoises causées par l’industrialisation galopante, et offrir des terres lointaines aux millions de paysans qui en sont privés en Chine.<br /><br />Au Cameroun, les Chinois pourraient, à terme, contrôler la chaîne de production céréalière du pays. C’est précisément ce que redoutent des ONG internationales qui dénoncent l’accaparement des terres des pays pauvres par la menace de leur souveraineté alimentaire. Par ces temps de crise, la terre est devenue une ressource stratégique…Ndackhttp://www.blogger.com/profile/16595097835108484389noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7109131006198793430.post-55718897523521851142009-09-14T08:34:00.004-04:002009-09-15T15:01:04.796-04:00La croissance n'est pas une mesure du bien-être...... mais bien une mesure de la production économique. C'est ce qui est enseigné dans les cours d'économie à l'université depuis belle lurette, mais en économie, l'écart entre la recherche (donc ce qui s'enseigne) et ce qui se fait concrètement sur le terrain dans nos organismes et institutions est inouï. Il existe même de nos jours des études économiques qui essaient de mesure le bonheur en tenant compte d'une multitude de facteurs autre que l'augmentation des zéros dans notre compte bancaire. En effet, combien de steaks peut-on manger par jour ? À un moment donné, ce n'est plus l'augmentation du Produit Intérieur Brut - PIB - (donc ce n'est plus le fait d'avoir un taux de croissance positif très important) qui augmente le bien-être des populations. Déjà il y a la façon dont les revenus générés par cette production sont redistribués. Parce que lorsqu'on se gave tout seul avec ses steaks pendant que notre voisin a faim, sachant qu'il a lui aussi participé d'une manière ou d'une autre au processus qui a acheminé le steak sur notre assiette ben... il ne faut pas s'étonner que l'idée de nous cambrioler lui passe par la tête. Résultat: augmentation de l'insécurité qui nous oblige à habiter plus loin dans une maison baricadée, etc.<br /><br />Nous sommes d'accord que nous ne voulons pas de la pauvreté, que la croissance et la concurrence privée ce sont de bonnes choses et que nous voulons organiser régulièrement des élections pour que le peuple désigne lui-même ses dirigeants, bref nous acceptons le capitalisme et la démocratie. Mais chaque année, une fois que la croissance est réalisée, pourquoi ne pas s'asseoir à la même table, manger ensemble et réfléchir ensemble à comment vivre encore mieux l'année suivant ? Pourquoi ne pas utiliser le capitalisme au lieu de le laisser nous utiliser ? C'est ce que les défenseurs de la social-démocratie tentent de faire passer dans leurs théories. En pratique, seuls les pays scandinaves arrivent à des réalisations satisfaisantes. Pourquoi je vous parle de tout ça ? Parce que j'ai lu cet article ce matin, sur le rapport du Prix Nobel Stiglitz à Sarkozy, intitulé «Stiglitz veut mesurer le «bien être» pour mesurer la croissance»:<br /><br /><a href="http://www.liberation.fr/economie/0101590861-stiglitz-veut-mesurer-le-bien-etre-pour-calculer-la-croissance?y=1">http://www.liberation.fr/economie/0101590861-stiglitz-veut-mesurer-le-bien-etre-pour-calculer-la-croissance?y=1</a><br /><br />En espérant que cette crise nous poussera à accepter des réformes. Sinon nous retournerons très vite dans ce fond dont nous essayons déjà très mal de nous extirper.Ndackhttp://www.blogger.com/profile/16595097835108484389noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7109131006198793430.post-75433162339103079942009-09-12T17:44:00.009-04:002009-09-15T15:01:52.586-04:00Une Histoire Populaire des États-Unis<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjkJgBXw-JBmOmSl83UvUDoJF1Pi9BAEoR5s4oD8zS_GA8hIISQVZYFe3jLKYPndlItlMVBbiLiDO9wAnkxfLYzhm6ocYMorejExTYU8i776Zl3hyphenhyphen02fbGDjLTnXjyAWjilFnaopSNM-3XK/s1600-h/41R8YCWCRVL._SS500_.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer; width: 200px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjkJgBXw-JBmOmSl83UvUDoJF1Pi9BAEoR5s4oD8zS_GA8hIISQVZYFe3jLKYPndlItlMVBbiLiDO9wAnkxfLYzhm6ocYMorejExTYU8i776Zl3hyphenhyphen02fbGDjLTnXjyAWjilFnaopSNM-3XK/s200/41R8YCWCRVL._SS500_.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5380813154951726018" border="0" /></a><br /><br />Je faisais mes courses cet après-midi et après être sortie de la boulangerie, je me suis dit, tiens, et si je faisais un tour à la librairie - mais je n'achète rien (en théorie !). En me promenant entre les rayons, je tombe sur un bouquin avec la fameuse photo "Lunch Atop a Skyscraper" comme couverture. C'est écrit: "Une Histoire Populaire des États-Unis" de Howard Zinn et évidemment ça passe direct à la caisse ! C'est du déjà connu dans les très très grandes lignes, en effet l'auteur nous raconte en fait l'Histoire de cette puissance mondiale mais vu du côté des dominés - pour changer de l'histoire officielle, et pour changer tout court. Mais ce qui est différent ici c'est que Zinn va dans le détail, un détail qui est loin d'être rose (plutôt rouge populaire, ou rouge révolutionnaire), mais surtout basé sur des faits historiques et publics - si on a le temps de fouiller. Et... bon allez, pour avoir une meilleure idée de cette brique de près de 800 pages, lisez ceci:<br /><br /><a href="http://www.france.attac.org/spip.php?article1641">http://www.france.attac.org/spip.php?article1641</a><br /><br />Bonne lecture !Ndackhttp://www.blogger.com/profile/16595097835108484389noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7109131006198793430.post-47989174636270269412009-09-09T20:41:00.008-04:002009-09-15T15:48:05.639-04:00Vers une ère post-raciale ? Seulement quand plus de parents auront le courage de parler de race à leurs enfants !<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgBFRqERPHTW_lum1PR5eM_zg8uOzn_XjBnNG6G8SMPBE7Rob2YVVFScUPjrupCs6h3RlVRTPw-5vUhninIIFnBG87CW3dJR9RPt3rERhLwvC4WrGI5-T7IGfzLPVcbZOA1UskpTYZS0KC7/s1600-h/Newsweek.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer; width: 151px; height: 200px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgBFRqERPHTW_lum1PR5eM_zg8uOzn_XjBnNG6G8SMPBE7Rob2YVVFScUPjrupCs6h3RlVRTPw-5vUhninIIFnBG87CW3dJR9RPt3rERhLwvC4WrGI5-T7IGfzLPVcbZOA1UskpTYZS0KC7/s200/Newsweek.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5379637290980184354" border="0" /></a><br /><br />Une excellente étude publier par Newsweek:<br /><br /><a href="http://www.newsweek.com/id/214989/page/1">http://www.newsweek.com/id/214989/page/1</a><br /><br />Vous pouvez aussi cliquer sur le titre de ce biellet pour lire l'article qui est long, mais je vous recommande très très vivement d'aller jusqu'au bout, vous n'allez pas du tout le regretter, je vous le promets.<br /><br /><br />Personnellement, j'ai fait mon école primaire dans l'un des établissements les plus multiculturels de l'Afrique de l'Ouest (<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Cours_Sainte-Marie_de_Hann">http://fr.wikipedia.org/wiki/Cours_Sainte-Marie_de_Hann</a>). Cela ne m'a pas empêché de me rendre compte avant l'âge de six ans que j'étais noire et que certains de mes amis étaient blancs. Eux aussi savaient qu'ils étaient blancs (ils étaient même la minorité visible). Mais on ne parlait jamais de ça, d'un côté comme de l'autre. Et bien que je ne savais pas ce que cela pouvait bien signifier, la différence était là, bel et bien là. Puis ça ne s'arrêtait pas à la couleur de la peau. Je m'en rendais compte aussi lorsque le peigne passait bien dans les cheveux de mes copines blondes, bien dans les cheveux de ma poupée Barbie et m'arrachait des cris quand il passait dans les miens ! Adulte, après le passage habituelle au défrisage, j'ai décidé de garder mes cheveux en afro avec leurs boucles et de n'y passer un peigne que de manière sporadique quand ils sont mouillés. La majeure partie du temps, je les démêle avec mes doigts en les vaporisant avec un peu d'eau et en ajoutant une lotion à base d'huile d'olive, et c'est tout. Je m'en porte mieux et ça ne dérange personne là où je suis. Mais le chemin mental à parcourir fut long et ardu ! Et je sais toujours que je suis noire, tous les Noirs savent toujours qu'ils sont noirs et tous les Blancs savent encore qu'ils sont blancs. Ne pas en parler ne règle rien du tout.Ndackhttp://www.blogger.com/profile/16595097835108484389noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-7109131006198793430.post-85458829710431146592009-08-31T20:55:00.008-04:002009-09-15T16:13:06.961-04:00Fan de KrugmanOui, je suis définitivement une fan de Paul Krugman, Prix Nobel d'économie 2008. Il vient, dans ce billet tiré de son blog, d'expliquer d'une belle façon toute la retenue que j'ai eu face à l'élection de Barack Obama et qui a commencé avec le premier billet de ce blog, à savoir, "<a href="http://comprendreetagir.blogspot.com/2008/11/se-remettre-dabord-de-la-obamania.html">Se remettre d'abord de l'Obamania</a>":<br /><a href="http://comprendreetagir.blogspot.com/2008/11/se-remettre-dabord-de-la-obamania.html"><br /></a>J'ai toujours douté de l'expression "un seul homme peut changer le monde". Ce sont les peuples qui décident du changement de leur destin à coup de révolutions. Les leaders qui ont la chance de vivre ces changements ne sont là qu'au bon endroit au bon moment. Question de timing !<br /><br />En tout cas, bonne chance à Obama et à nous tous pour nous sortir de cette galère, car comme l'a dit un jour un ami au lendemain du 5 Novembre: "Le vrai pouvoir aujourd'hui, celui qui met les présidents américains en place et les retire, n'est pas politique." Oui, dans ce monde capitaliste dans lequel nous avons accepté de vivre, celui qui a le dernier mot n'est malheureusement pas celui qui fait les plus beaux discours mais bien celui qui a le plus gros portefeuille...<br /><br />Je vous laisse lire l'article.<br /><br /><div class="timestamp">August 31, 2009</div> <div class="kicker"><nyt_kicker>Op-Ed Columnist</nyt_kicker></div> <h1><nyt_headline version="1.0" type=" "> Missing Richard Nixon </nyt_headline></h1> <nyt_byline version="1.0" type=" "> <div class="byline">By <a href="http://topics.nytimes.com/top/opinion/editorialsandoped/oped/columnists/paulkrugman/index.html?inline=nyt-per" title="More Articles by Paul Krugman">PAUL KRUGMAN</a></div> </nyt_byline> <p>Many of the retrospectives on Ted Kennedy’s life mention his regret that he didn’t accept Richard Nixon’s offer of a bipartisan health care deal. The moral some commentators take from that regret is that today’s health care reformers should do what Mr. Kennedy balked at doing back then, and reach out to the other side.</p> <p>But it’s a bad analogy, because today’s political scene is nothing like that of the early 1970s. In fact, surveying current politics, I find myself missing Richard Nixon.</p> <p>No, I haven’t lost my mind. Nixon was surely the worst person other than Dick Cheney ever to control the executive branch. </p> <p>But the Nixon era was a time in which leading figures in both parties were capable of speaking rationally about policy, and in which policy decisions weren’t as warped by corporate cash as they are now. <span style="font-weight: bold;">America is a better country in many ways than it was 35 years ago, but our political system’s ability to deal with real problems has been degraded to such an extent that I sometimes wonder whether the country is still governable.</span></p> <p>As many people have pointed out, Nixon’s proposal for health care reform looks a lot like Democratic proposals today. In fact, in some ways it was stronger. Right now, Republicans are balking at the idea of requiring that large employers offer health insurance to their workers; Nixon proposed requiring that all employers, not just large companies, offer insurance. </p> <p>Nixon also embraced tighter regulation of insurers, calling on states to “approve specific plans, oversee rates, ensure adequate disclosure, require an annual audit and take other appropriate measures.” No illusions there about how the magic of the marketplace solves all problems.</p> <p>So what happened to the days when a Republican president could sound so nonideological, and offer such a reasonable proposal?</p> <p>Part of the answer is that the right-wing fringe, which has always been around — as an article by the historian Rick Perlstein puts it, “crazy is a pre-existing condition” — has now, in effect, taken over one of our two major parties. Moderate Republicans, the sort of people with whom one might have been able to negotiate a health care deal, have either been driven out of the party or intimidated into silence. Whom are Democrats supposed to reach out to, when Senator Chuck Grassley of Iowa, who was supposed to be the linchpin of any deal, helped feed the “death panel” lies?</p> <p>But there’s another reason health care reform is much harder now than it would have been under Nixon: the vast expansion of corporate influence. </p> <p>We tend to think of the way things are now, with a huge army of lobbyists permanently camped in the corridors of power, with corporations prepared to unleash misleading ads and organize fake grass-roots protests against any legislation that threatens their bottom line, as the way it always was. But our corporate-cash-dominated system is a relatively recent creation, dating mainly from the late 1970s. </p> <p>And now that this system exists, reform of any kind has become extremely difficult. That’s especially true for health care, where growing spending has made the vested interests far more powerful than they were in Nixon’s day. The health insurance industry, in particular, saw its premiums go from 1.5 percent of G.D.P. in 1970 to 5.5 percent in 2007, so that a once minor player has become a political behemoth, one that is currently spending $1.4 million a day lobbying Congress.</p> <p>That spending fuels debates that otherwise seem incomprehensible. <span style="font-weight: bold;">Why are “centrist” Democrats like Senator Kent Conrad of North Dakota so opposed to letting a public plan, in which Americans can buy their insurance directly from the government, compete with private insurers? Never mind their often incoherent arguments; what it comes down to is the money. </span></p> <p>Given the combination of G.O.P. extremism and corporate power, it’s now doubtful whether health reform, even if we get it — which is by no means certain — will be anywhere near as good as Nixon’s proposal, even though Democrats control the White House and have a large Congressional majority. </p> <p>And what about other challenges? Every desperately needed reform I can think of, from controlling greenhouse gases to restoring fiscal balance, will have to run the same gantlet of lobbying and lies. </p> <p style="font-weight: bold;">I’m not saying that reformers should give up. They do, however, have to realize what they’re up against. There was a lot of talk last year about how Barack Obama would be a “transformational” president — but true transformation, it turns out, requires a lot more than electing one telegenic leader. Actually turning this country around is going to take years of siege warfare against deeply entrenched interests, defending a deeply dysfunctional political system. </p>Ndackhttp://www.blogger.com/profile/16595097835108484389noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-7109131006198793430.post-58769003033896855832009-08-28T19:59:00.005-04:002009-08-28T21:04:39.298-04:00CastesDe temps à autre, je me replonge dans mes lectures de l'école primaire ou secondaire et je redécouvre complètement des oeuvres. Ci-dessous une petite note de bas de page du conte "Le chasseur et son coordonnier ou le comble de l'ingratitude ! Conte bambara", tiré de "Petit Bodiel et autres contes de la savane" (on le retrouve aussi dans "La poignée de poussière") du célèbre Amadou Hampâté Bâ. Ethnologue de formation, j'ai trouvé sa formulation de la source des castes bien faite: c'est authentique mais simple (peut-être un peu trop, comme l'auteur s'adresse d'abord à des enfants, certaines précisions manquent car il s'agit surtout ici du cas de l'Afrique Occidentale). J'ai voulu partager ça avec vous.<br /><br />L'extrait est le suivant: « Dembagnouma, la mère de Zan Donso, prit l'enfant avec elle et partagea son lait entre les deux nourrissons. Bien que Soridian appartînt à la caste des <span style="font-style: italic;">garanke</span>(2), on le considérait comme le frère jumeau de Zan Donso. »<br /><br />Et la note de bas de page:<br />« 2. <span style="font-style: italic;">Garanke</span>: coordonnier. En Afrique traditionnelle, les fonctions artisanales ne sont pas des métiers au sens moderne et économique du terme, mais correspondent à ce qu'on appelle des « castes ». En effet, on <span style="font-style: italic;">naît</span> forgeron ou tisserand, que l'on exerce son art ou non.<br /><br />Les « castes », qui comprennent non seulement les forgerons, cordonniers, tisserands, bûcherons, potières, etc., mais aussi les <span style="font-style: italic;">diêli</span> (animateurs publics, dénommés couramment « griots ») sont appelés <span style="font-style: italic;">nyamakala</span>, c'est-à-dire « antidotes du <span style="font-style: italic;">nyama</span> » ou « maîtres du <span style="font-style: italic;">nyama</span> », le <span style="font-style: italic;">nyama</span> étant la force mytérieuse qui, à des degrés divers, réside en tout ce qui vit. Leur aptitude à transformer la matière pour créer des formes nouvelles est considérée comme une projection, une reproduction de la fonction créatrice du Dieu suprême. Ils sont censés entretenir des relations occultes avec les éléments de la nature qui correspondent à leurs fonctions respectives: minéraux, végétaux, feu, etc.<br /><br />Dans chaque branche particulière de <span style="font-style: italic;">nyamakala</span> on se transmet de père en fils, ou de maître à élève, un enseignement initiatique spécifique lié aux secrets de la fonction. Cet enseignement ne se partage pas avec l'extérieur. C'est pourquoi les forgerons se marient entre eux, de même que les tisserands, les bûcherons, etc., d'où la constitution de ce que, faute mot approprié, on a traduit par « castes », bien que ce mot ne comporte pas, comme dans d'autres pays, une notion d'infériorité ou de supériorité. Du moins en était-il ainsi dans les temps anciens. La société africaine était fondée sur le partage des fonctions et l'échange des services. « C'est la guerre qui a créé le <span style="font-style: italic;">horon</span> (noble) et le <span style="font-style: italic;">djon</span> (captif), dit l'adage; mais c'est Dieu qui a créé le <span style="font-style: italic;">nyamakala</span>. » Ce dernier, non astreint au devoir de guerre et non réductible en esclavage, ne « vendait » pas sa production, mais était entretenu ainsi que sa famille par les nobles de son village (généralement chasseurs, agriculteurs ou éleveurs). »Ndackhttp://www.blogger.com/profile/16595097835108484389noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7109131006198793430.post-85500135523720887732009-08-23T11:32:00.003-04:002009-09-15T15:05:13.884-04:00Devenir adulteUn excellent article de Porochista Khakpour:<br /><br />Finally "Thirtysomething"<br /><br /><a href="http://www.nytimes.com/2009/08/23/opinion/23khakpour.html?pagewanted=1">http://www.nytimes.com/2009/08/23/opinion/23khakpour.html?pagewanted=1</a><br /><br />Elle exprime d'une très belle manière un des points que j'ai voulu souligner dans mon post: "Une après-midi cino-resto".<br /><br />Enjoy !Ndackhttp://www.blogger.com/profile/16595097835108484389noreply@blogger.com0