lundi 15 décembre 2008

L'illusion de la différence


Devinettes.

Quel est le lien entre les saltimbanques et conteurs d’antan wolofs et les Romanichels ou Bohémiens de l’Europe centrale ?

Entre Jean de la Fontaine et Kocc Barma ?

Entre Souleymane Faye du groupe Xalam et Jacques Brel ?

Les réponses dans la chronique de Amadou Guèye Ngom de ce matin !

http://www.seneweb.com/news/chroniqueagn.php?artid=20047


Un cri du coeur

60ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme

Robert mugabe
L'insoumis et le bouc emissaire.

Par
Aminata D Traore

Ancienne ministre, Essayiste
Animatrice du Forum pour un Autre Mali (FORAM)

1. QUI JUGE QUI ? POUR QUELS CRIMES ?
Le torrent de boue dont on couvre Robert Mugabé depuis de longs mois a quelque chose de nauséabond et de suspect. J'en souffre.
"Qui le juge? De quels crimes est-il coupable ?" sont parmi les questions que nous sommes nombreux à nous demander, ce 10 décembre 2008, à l'occasion du 60ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme (DUDH).
"A 85 ans, pourquoi s'accroche-il tant au pouvoir ?" entendons nous dire. Est-ce une raison suffisante pour l'humilier ? Est-il le seul de cette génération, à occuper ce poste a un tel âge ?
"Il est au pouvoir depuis 28 ans." En termes de longévité au pouvoir est-il le doyen en Afrique ?
"La fraude électorale ?" A-t-on oublié les élections américaines de 2000?
Rares sont ceux qui, en dehors du continent, se doutent des enjeux véritables de cette campagne de dénigrement et de déstabilisation d'une rare violence contre cet homme tant le titre de dictateur sied aux dirigeants du Sud, plus particulièrement ceux du Continent noir. Il suffit de regarder du côté de la Cour Pénale Internationale pour s'en convaincre. Pendant ce temps les fauteurs de guerre en Irak et en Afghanistan se posent en défenseurs des droits de l'homme au Zimbabwe et partout ailleurs.
Puisqu'ils ne sont pas à une contradiction près, les puissants de ce monde élèvent par ailleurs des murs devant ceux dont ils prétendent défendre les droits lorsque ceux-ci tentent d'échapper aux effets destructeurs du capitalisme mondialisé. Le pacte européen sur l'immigration et l'asile dont la France a fait de l'adoption une priorité dans le cadre de sa présidence de l'Union Européenne est l'une des traductions de ce cynisme.

2. L'INDIGNATION SELECTIVE
L'indignation et la justice à géométrie variable qui jettent le discrédit sur les droits de l'homme tournent au scandale lorsque George W Bush se joint à Gordon Brown et Nicolas Sarkozy pour exiger la démission de Robert Mugabé, responsable selon eux des 600 personnes victimes du choléra. Toute perte de vie humaine est un drame. Mais alors, que dire des guerres en Irak et en Afghanistan qui ont fait près d'un million et demi de morts ?
Robert Mugabe aurait ruiné son pays dont l'économie était florissante et violé les droits des Zimbabwéens. En huit années d'une gestion calamiteuse George W Bush, a fait pire en conduisant l'économie la plus puissante de la planète au bord du gouffre avec des conséquences dramatiques et pour son pays et pour le reste du monde: accroissement du chômage, pertes de revenus, tensions sociales et violences en tout genre.
Que fait et que compte faire la fameuse communauté internationale dont George W Bush et ses alliés se réclament face au drame de l'Irak puisqu'il a enfin admis qu'il a commis une "erreur" tout en se défaussant sur des services de renseignements qui lui auraient présenté Saddam Hussein comme une menace pour les USA ? Ce mea-culpa tardif n'incite, visiblement, ni le Président américain, ni le Premier ministre britannique a changer de regard et de perspectives quant au Zimbabwe. Le départ de Robert Mugabé, le Saddam Hussein de Tony Blair, est une obsession. Et, tant mieux, si la faim, le chômage, la maladie et la fuite des Zimbabwéens, provoqués par des années d'isolement et de sanctions économiques, peuvent être instrumentalisés en vue d'atteindre cet objectif. Un tel acharnement participe, bel et bien, à la criminalisation, la traque et l'élimination de la "racaille" dans les banlieues du monde globalisé.
Ainsi va le monde, soixante ans après la déclaration universelle des Droits de l'Homme (DUDH). Le "plus jamais ça" est parfaitement valable pour les "civilisés" qui évitent la guerre chez eux et se serrent les coudes dans la mise au pas des "barbares". Pillée et humiliée l'Afrique se doit de tirer le maximum d'enseignements de cette réalité en apprenant à distinguer les conséquences des actes de sabotage économique et de déstabilisation des dirigeants qui osent dire "non" de la mauvaise gestion que les démocraties occidentales savent, du reste, pardonner tant que leurs intérêts ne sont pas menaces

3. L'ASPHYXIE ECONOMIQUE
Pèle mêle, les ennemis Robert Mugabe retiennent, contre lui, en plus de l'expropriation des fermiers blancs des terres agricoles, l'hyperinflation qui chasse les élites (médecins, avocats, enseignants, journalistes…) du pays, l'opération de déguerpissement des mal logés en 2005, la fuite de plus de trois millions zimbabwéens vers l'Angleterre et l'Afrique du Sud, la répression des opposants, le pourcentage élevé de personnes atteintes du SIDA, la faim et, à présent, l'épidémie de choléra.
Mais, la quasi-totalité des situations imputées à l'incapacité du dirigeant zimbabwéen à gérer son pays résulte d'abord du non respect d'engagements pris, l'une des caractéristiques de nos rapports avec les pays riches comme l'atteste, plus récemment, les fausses promesses d'aide du Sommet de Gleneagles. L'argent qui coule à flot ces derniers temps dans le cadre du sauvetage des banques a toujours fait défaut quand il s'agit d'honorer les engagements pris envers les peuples dominés. Le facteur déclencheur de la crise zimbabwéenne est plus précisément le non respect par la Grande Bretagne de l'accord de Lancaster House (signé en 1979) selon lequel elle devait dédommager les fermiers blancs dans le cadre de la réforme agraire.
La terre, - un enjeu central dans toutes les sociétés dont l'économie repose sur l'agriculture - est donc au cœur de la rupture. C'est en cela que le bras de fer entre l'ex Rhodésie du Sud et l'ancienne puissance coloniale est emblématique des tensions en Afrique Australe et des conflits à venir à l'échelle du Continent puisque l'ouverture au marché rime de plus en plus avec l'octroi de centaines de milliers d'hectares aux investisseurs étrangers au détriment des petits producteurs.
L'économie zimbabwéenne était florissante et Robert Mugabé fréquentable tant que la minorité de fermiers blancs d'origine britannique pouvaient faire travailler des centaines de milliers d'ouvriers agricoles noirs sur les millions d'hectares de terres agricoles qui étaient en leur possession. Le héros de l'indépendance, est devenu l'homme à abattre à partir du moment où face au refus de Tony Blair de respecter les termes de l'accord de Lancaster House, il a dû récupérer les terres des fermiers blancs. Tout a depuis lors été dit à propos de la redistribution de ces terres qui n'aurait profité qu'aux proches de Robert Mugabé. La réalité est toute autre. Des milliers de familles sans terre jouissent aujourd'hui de leur droit à ce moyen de production. L'irrigation, les fertilisants, les prêts et la mécanisation sont autant d'efforts fournis dans le cadre de cette réforme agraire,avec les maigres moyens de l Etat la priorité étant la couverture des besoins nationaux par l'agriculture nationale.
L'Europe, l'Amérique du Nord, l'Australie, la Nouvelle Zélande ont réagi dès la première procédure de retrait des terres, en 1997. Le dollar zimbabwéen a commencé à chuter et les sanctions économiques à pleuvoir : privation du pays de toute aide extérieure, de crédit, d'assistance de la part des institutions financières internationales et l'interdiction d'échanges commerciaux avec les entreprises américaines. Le pays de Robert Mugabé n'a bénéficié d'aucune aide en matière de balance des paiements depuis 1994 alors que jamais auparavant, il n'avait été privé d'apports extérieurs. Il a fallu, faute de prêts assortis de conditions favorables procéder à des émissions monétaires.
L'ingérence et la subversion à la base consistent dans ces circonstances à créer la pénurie en privant l'Etat souverain de moyens et à soutenir des ONG et des opposants politiques qui s'attirent la sympathie des populations auprès desquelles ils interviennent
Les conséquences de l'embargo et des sanctions économiques ont été aggravés par des sécheresses autrefois cycliques (à peu près tous les dix ans) mais désormais fréquentes du fait des perturbations climatiques.

4. L'ALIBI DEMOCRATIQUE
La Grande Bretagne prendrait une sacrée revanche sur l'histoire et rendrait un immense service aux fermiers blancs qui attendent, si elle parvenait à porter au pouvoir dans son ancienne colonie, un dirigeant de son choix ou tout au mois acquis au libéralisme économique.
Au-delà de la Grande Bretagne, les puissances coloniales et leurs alliés n'ont jamais eu autant besoin de renforcer leur présence en Afrique, l'avancée de la Chine étant une véritable menace pour eux. Ils y arrivent au prix de l'ingérence, de la subversion et de la guerre. C'est dire jusqu'à quel point le fossé est abyssal entre la rhétorique sur la démocratie, les droits de l'homme et les desseins des Etats libéraux d'Europe et d'Amérique sur le Continent noir
Le débat houleux qui pendant longtemps a opposé les Occidentaux aux dirigeants des pays d'Asie dont la Chine quant à la primauté des droits économiques et sociaux sur les droits politiques ressurgit ainsi à la faveur de la mondialisation néolibérale sans être pris en charge de manière conséquente par les formations politiques africaines, la société civile et les médias. Il en est ainsi parce que les dirigeants africains savent que leurs pays seraient dans le même piteux état que le Zimbabwe s'ils s'avisaient, à l'instar de Robert Mugabe, à aller à l'encontre des intérêts dominants. La politique de la terre brûlée est réservée, comme ce fut également le cas pour la Guinée de Sékou Touré, à tous ceux qui s'écartent du "droit chemin".
Pour l'heure, en dépit du satisfecit des Occidentaux pour certaines "transitions démocratiques", le vote ne sert qu'au renouvellement du personnel local du système-monde. Les électeurs locaux en deviennent, à leur propre insu des clients de la politique spectacle et les victimes des rapports marchands qui lui sont sous-jacents. Les sujets qui peuvent écorcher les oreilles du G8, de l'UE et les IFIS tel que le pillage des matières premières de l'Afrique, le diktat des grandes puissances, la dette extérieure, les réformes néolibérales sont soigneusement écartés du débat électoral quand débat il y a. Et gare aux esprits critiques (opposants, médias, citoyens avisés…) qui osent défier les dirigeants dirigés dans leurs comportements mimétiques et complaisants. Ils sont combattus, de manière sournoise ou ouverte. Par contre, les faux opposants, les médias aux ordres, les associations et ONG qui savent manier la langue de bois seront épargnés, récompensés et utilisés pour soigner l'image du pays.

5. NOUS SOMMES TOUS ZIMBABWEENS
Rien ne justifie l'humiliation de Robert Mugabé et les privations imposées à son peuple afin qu'il se soulève et le renverse. Il n'est pas paranoïaque puisque Gordon Brown et ses alliés après avoir poussé Morgan Tsvangiraï marchent à présent à visage découvert et sans complexe, lui demandant de démissionner. Nommer et défier ses agresseurs n'a rien à voir avec la haine des Occidentaux véhiculée par certains médias qui excellent dans le lavage des cerveaux quant a Robert Mugabe. Précisément parce qu'il se savait le dirigeant d'un pays composé de Blancs et de Noirs il a tenté de les fédérer en nommant des ministres zimbabwéens d'origine britannique dans gouvernement
Robert Mugabé n'est en aucun cas ce bourreau qui affame son peuple et le condamne à mourir du cholera et de je ne sais pas quelle autre maladie. Les quinze années durant lesquelles il avait les mains libres il a réussi à réaliser le taux d'éducation le plus élevé du continent en plus des performances économiques enregistrées. On ne peut lui reprocher non plus de s'être enrichi personnellement; à l'instar de la plupart de ses homologues même si certains excès son reprochés à son épouse.
La persécution dont il est l'objet augure en réalité des difficultés à venir chaque fois qu'un dirigeant africain voudra se démarquer de la pensée unique en revendiquant la souveraineté économique, politique et alimentaire. Nous serons faibles et vulnérables tant que, face a une telle situation les peuples conscients des enjeux et des dangereux rouages du monde actuel ne prendront pas leurs destins en mains et ne défieront pas eux-mêmes leurs dirigeants mais aussi l Union Européenne, les IFIs les anciennes puissances coloniales en quête de lieux d'ancrage ; de matières premières et de parts de marches
Nous sommes tous des Zimbabwéens face au défi de la nouvelle citoyenneté qui fera de nous les seuls et véritables responsables de l'alternance politique dans nos pays et de la défense de tous nos droits.

Bamako le, 10 décembre 2008

lundi 8 décembre 2008

Célébrer le sous développement…








La première de la nouvelle chronique de Amadou Guèye Ngom sur le protail virtuel sénégalais Seneweb... Je suis admirative !

Calque et Décalques par Amadou Gueye Ngom

Comment sortir intact de l'ultra modernité lorsque les recours aux outils conceptuels empruntés à l'étranger semblent inopérants? Comment repenser le développement de l'Afrique? C'est dans ces dédales que nous entraîne l'écrivain et critique Amadou Gueye Ngom, pour une déconstruction-reconstruction de la notion même du développement. Sans chercher à calquer ou décalquer sa démarche, j'invite vivement les lecteurs de Seneweb dans cette aventure semée d'embûches mais plein de ressources. - MLS

Célébrer le sous développement…
Des années de plans quinquennaux, d’ajustement structurel, près d’un demi siècle d’indépendance…Il est temps de se poser des questions: à quoi peuvent bien nous servir des systèmes de fonctionnement dont les moyens font défaut et dans les arcanes desquelles se perdent les populations ? A cet égard, le Mandat d’Ousmane Sembene se révèle d’une cruelle actualité. L’erreur difficilement pardonnable aux premiers dirigeants de l’Afrique indépendante fût d’avoir voulu perpétuer des œuvres que nos civilisations antérieures n’avaient pas conçues… Pour leur confort exclusif, les colonisateurs européens s’étaient construits, en Afrique, des villes à l’image des leurs et en fonction de leur génie propre. A Dakar, en moins d’une génération -trente ans- après le départ des colons, bâtisses et rues de Dakar sur lesquelles ne veillait plus l’âme de leurs concepteurs avaient commencé à se dégrader. On prit l’initiative de refaire du neuf à la place de l’ancien, sans aucun plan d’urbanisme autre que celui tracé en 1857 par le Gouverneur Pinet Laprade; plan autour duquel tout se calque et se décalque dans de joyeuses improvisations. On accuse souvent les ruraux d’avoir défiguré et sali Dakar. Les villages, toutes proportions gardées, sont pourtant bien plus propres. Non qu’on n’y trouve de ces déchets plastiques et autres verroteries, résultant des modes urbains de consommation mais parce que « les gens de la « brousse » comme on les appelle avec mépris, abandonnent, une fois en ville, leurs habitudes traditionnelles de gestion patrimoniale: l’espace soi. La ville prolonge le village où l’on peut se soulager derrière le buisson. En ville, n’importe quel mur, juste assez élevé pour se soustraire aux regards, devient une pissotière, nonobstant l’ « Interdit d’uriner”, parfois d’irruner , " Yone téré na koufi saw " qui traduisent aussi bien l’usage fantaisiste de la langue d’emprunt que le non respect des décrets de transcription des langues nationales dont les tolérances orthographiques s’étalent aussi impunément que le jet nauséabond. Il va de soi que nul n’est censé connaître une loi écrite en langue étrangère; pas même transcrite dans nos langues nationales, en caractères latins ou arabes La rue à tout le monde et à personne s’appelle désormais « mbeddu Buur », confiscable par confréries religieuses, baptême, mariage, retour de la Mecque, le tout, dans un semblant de cohésion du tissu social. Le citadin qui s’autorise à envoyer son mouton paître sur le gazon public n’est pas réprimé au même titre que le berger du village dont le bétail saccage le champ d’autrui. La place de l’Indépendance jonchée de détritus n’a plus la dignité ni de la Place Protêt et ses kiosques à musique d’avant l’Indépendance ni du « Pénc » villageois où s’élaborent et se décident les affaires de la communauté. En milieu rural, les espèces nécrophages : hyènes, chacals, corbeaux et chiens errants assurent tout naturellement la voirie. Dans les cités, la voirie urbaine tombe en panne ou s’en va-t-en grève pour non payement des salaires. « Mbeddu buur » devient dépotoir. Déboulent peste et choléra que les infrastructures sanitaires n’arrivent pas à juguler avec des moyens inversement proportionnels à la croissance démographique des villes. Autant de maux et comportements dont l’agressivité entre en conflit avec les attendus d’une république dont la population dans sa criante majorité saisit mal la notion, au sens occidental du terme. A notre insu nous devenons un nouveau type de citoyen citadin, produit sous culturel sans repère et irrespectueux de tout ce qu’il attribue à « Alalu Buur », patrimoine impersonnel d’un Etat abstrait. De quoi prendre Axelle Kabou à rebrousse poil : « Et si l’Afrique célébrait le sous développement ? »
Amadou Gueye Ngom
Critique social


mardi 2 décembre 2008

Wall Street, mûr pour adopter les principes de la Charia ?

Alors quand j'ai lu le titre l'article, j'ai d'abord ri tellement que je n'aurai jamais imaginé que les mots "Wall Street" et "Charia" se retrouveraient un jour dans un titre ou une phrase ! Je suis passée de Wôôôw ! à Quoi ? Comment ? Par où ? ... What ? Really ? Naka ? Degeune tane ? (oui le wolof s'est invité très vite aussi !)

Puis, je me suis mise à lire l'article... et effectivement la gestion islamique de la finance mondiale règlerait pas mal de problèmes. Voyez vous-même...

http://www.jdf.com/indices/2008/09/25/02003-20080925ARTJDF00004 -wall-street-mur-pour-adopter-les-principes-de-la-charia-.php


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Les gens du Nord ont dans le coeur le soleil qu'ils n'ont pas dehors...

... chantait Enrico Macias. Mais le soleil n'est pas dans tous les coeurs en ce moment dans le Nord. La crise financiere a ete le cadre d'origine d'une crise politique dans un pays que je pensais etre le dernier a le vivre... au Canada !

http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Politique/2008/12/02/001-coalition-mardi.shtml

Tout cela a commence avec la malheureuse presentation d'un mini-budget du ministre des finances Jim Flaherty. Piscoblue a bien decrit le probleme dans son post du 13 novembre dernier - Jim Flaherty: Stand-up Comic - apres le discours du Trone: http://piscoblue.blogspot.com/

Dans toutes les provinces, les avis circulent et sont partages. Les divisions regioniales se precisent, signent d'une profond probleme de communication au niveau de la Federation. Ne nous voilons pas la face, ca couvait depuis des decennies. Evolution a suivre...

Je vous recommande cette allocution du philosophe John Ralston Saul que je trouve tres d'actualite:
http://www.gg.ca/media/doc.asp?DocID=4419&lang=f

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vendredi 28 novembre 2008

Nouvelle donne

J'ai écouté ce matin sur la page de Christiane Charette sur le site internet de Radio-Canada l'interview de Jean Ziegler à propos de son dernier livre: "La Haine de l'Occident". J'ai retrouvé une interview écrite où l'auteur parlait de cet ouvrage sur le site web suivant:

http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2340


Lui aussi semble penser que cette crise financière (qui est devenue économique et qui ne tardera pas à intégrer le social) est un prélude à une nouvelle page d'histoire. Un rééquilibrage des forces est entrain de se faire sentir tout doucement c'est certain. Mais je n'arrive pas à partager son degré d'optimisme dans l'aboutissement prochain de cette nouvelle confrontation entre le Nord et le Sud. Il faudrait que je lise son livre pour savoir plus précisément d'où cela lui vient. Dans "Une brève histoire de l'avenir", Jacques Attali prévoit une issue heureuse seulement dans le cas où en tant que société humaine nous saurons prendre les bonnes décisions. Sinon, la crise sera le prélude à une histoire qui, malheureusement, finira très mal.

dimanche 23 novembre 2008

Institutions: traditionnelles versus officielles

Les échanges dans le précédent billet (C'est fini les grandes révolutions) m'ont amené à regarder de plus près le sujet de l'importance des institutions traditionnelles qui existent parallèlement aux institutions officielles héritées de la colonisation au Sénégal. Un article du sociologue Lamine Sagna analyse ce phénomène aux niveaux des activités économiques de la population. Il s'agit de l'étude "Senegal and Development: The struggle between Formal and Informal processes" que vous pouvez lire ici:

http://laminesagna.homestead.com/Other_Articles.html

La "résistance" quotidienne de ce type de système traditionnel est un exemple parmi tant d'autres qui montre une non adhérence manifeste de certaines populations à l'idéologie dominante. Les partisans des théories hétérodoxes en économie s'impliquent de plus en plus dans le débat, notamment dans le domaine du développement depuis l'échec de l'approche macroéconomique à ce sujet et nous pouvons nous attendre à ce que leurs idées soient de plus en plus analyser par l'idéologie dominante, notamment en temps de crise... et bien sûr si l'outil mathématique continue de le permettre. Mais attention, nous parlons toujours d'adaptation et de réforme de l'idéologie dominante. Pas de révolution.

mercredi 19 novembre 2008

C'est fini les grandes révolutions ?

Je suis tombée cet après-midi sur cet interview du philosophe sénégalais Moussa Kane:
http://www.sudonline.sn/spip.php?article11460
Il y parle en tant qu'acteur de cet évènement qui tient une grande place dans l'histoire de vie de beaucoup de gens de sa génération, à savoir Mai 68.

Je me suis longtemps demandée qu'est-ce qu'il fallait faire pour avoir la chance de participer à ces grandes mutations qui changent les structures les plus profondes de nos institutions politiques, économiques et sociales. Après diverses lectures, je me suis rendue compte ces mutations sont complètement internes à la dialectique de l'histoire du monde: on les accompagne, les canalise lorsque suffisamment mures elles surviennent d'elles-mêmes, mais on ne les crée pas. On fait parti de ces générations qui y assistent ou on n'en fait pas parti.

Mais même si la complexité et la domination de nos économies capitalistes modernes font que les fondements de celles-ci sont maintenant enracinés aussi fortement que des montagnes dans notre aventure humaine, il est permis de croire que nous pouvons quand même réformer certaines facettes de cette idéologie. Mr Kane propose une réforme idéologique pour le Sénégal vers la fin de l'interview: l'Islam confrérique. C'est une proposition, elle est discutable et discutée. Mais l'idée de continuer à penser notre monde, à chercher à en avoir une vision différente, tout en étant réaliste sur le degré de changement de ses fondements, est à mon avis très séduisante.

Les grandes révolutions c'est peut-être fini, mais on peut toujours travailler sur les petites. Comme celle de Mr Yunus avec le microcrédit. À chaque génération ses défis !

samedi 15 novembre 2008

Présentation de Hans Rosling sur le développement

Voici le lien pour suivre la présentation:
http://www.gapminder.org/video/lectures/ted-2006---debunking
-myth-about-the-third-world.html

D'après les chiffres sur la croissance, les pays les plus pauvres ont réalisé énormément de progrès en peu de temps. Bien sûr les problèmes de répartition des gains se posent comme c'est souvent le cas - les inégalités persistent quand elles n'augmentent pas. Néanmoins, la taille du gâteau a augmenté dans le "Tiers-Monde" et notamment en Afrique Subsaharienne. Donc ce n'est pas le moment de baisser les bras... - À qui parles-tu en disant ça Ndack ? - Euh, à nous qui sur la planète mangeons tous les jours à notre faim et qui veulent contribuer quelque part à aider les autres qui mangent moins. - Ah d'accord, car ceux qui cherchent à manger ne baissent surtout pas les bras, bien au contraire, le gros de croissance leur revient. - Bien sûr, je le sais bien, et cela est normal: question de survie.

Comment les marchés fonctionnent ?

Aujourd'hui, le G20 s'est réuni en sommet extraordinaire pour se concerter sur les solutions à apporter à la crise financière. Apparemment ils sont tous d'accord sur une restructuration du système financier mondiale, mais la question du "jusqu'à quel point" et celle du "comment" divisent. Pourtant, va falloir s'organiser pour s'entendre et parler d'une seule et même voix très bientôt car économiquement parlant, nous habitons maintenant tous la même maison et dès qu'il y en a un qui attrape la grippe...

Dans l'édition du 19 octobre du magazine Jeune Afrique, l'économiste français Jacques Attali qui dirige actuellement l'organisation de solidarité internationale PlaNet Finance, dit dans une interview que la crise aurait pu être éviter si l'économie mondiale n'était pas concentrée dans les niches virtuelles plus profitables à un minorité d'individus, au détriment de l'économie réelle. Il en prévoit d'autres plus graves si les plus riches de la planète ne s'intéressent pas au sort du plus grand nombre (ce qui peut être fait notamment grace au micro-credit), et surtout au sort de la planète. Après ce tsunami financier et économique qui ne fait que commencer, il prévoit un tsunami climatique dans un monde interconnecté ou les cycles de toutes natures sont de plus en plus court, dans un monde où la principale rareté c'est le temps, enfin dans un monde qui peut être vu comme "un avion qui va extrêmement vite, mais non seulement n'a pas de pilote mais n'a même pas de cabine de pilotage". Il continue ainsi: "Le monde ressemble à ces régions ou il y a un marché sans État (donc sans respect du droit car c'est l'État qui fait respecter le droit), comme la Somalie, un pays sans réel gouvernement depuis plus de quinze ans. Le monde, aujourd'hui, c'est la Somalie !"

J'espère que lors de la prochaine rencontre du G20 au printemps prochain, les plans de la cabine de pilotage seront lancés.

jeudi 13 novembre 2008

La colere, un carburant necessaire

« Les rêves de mon père » : Extrait

«Organisateur ? C'est un genre de politique, c'est ça ? Pourquoi vous voulez faire un truc comme ça ?» J'essayai de lui expliquer mes idées politiques, combien il était important de mobiliser les pauvres et de redistribuer les richesses à la communauté. Ike secoua la tête. «Monsieur Barack, me dit-il, j'espère que vous ne le prendrez pas mal si je vous donne un petit conseil. Oubliez ces histoires d'organisation et faites quelque chose qui pourra vous rapporter du blé.» […] J'avais pratiquement renoncé à devenir organisateur lorsque je reçus un appel d'un certain Marty Kaufman. […] «Eh bien, dit-il en épongeant la tache avec une serviette en papier, pourquoi veut-on devenir organisateur quand on vient de Hawaii?» Je m'assis et lui parlai un peu de moi. «Hum, fit-il en hochant la tête, tout en prenant quelques notes sur un calepin. Vous devez être en colère, quelque part. - Que voulez-vous dire ? Il haussa les épaules. - Je ne sais pas exactement. Mais il y a sûrement quelque chose. Ne le prenez pas mal : la colère, c'est obligatoire pour faire ce boulot. C'est la seule raison qui pousse quelqu'un à s'engager là-dedans. Les gens bien dans leur peau trouvent un boulot plus calme.»

Previsions, previsions...

J'avais lu la semaine derniere l'article ci-dessous sur Radio-Canada. Je me suis dit confiante que c'est une bonne chose que le Canada arrive a se sortir du lot des pays en recession... jusqu'a ce que je lise l'analyse suivante: "Our revered Canadian banking system" sur http://piscoblue.blogspot.com/. La conclusion que j'ai tire de la lecture de cette contribution, c'est qu'en temps de crise il faut prendre les previsions que nous calculons avec des pincettes. On ne sait jamais.

"Le tableau s'assombrit"

"Pour la première fois depuis 1945, les pays développés connaîtront globalement l'an prochain une récession économique, selon le Fonds monétaire international (FMI).
La croissance de l'économie des pays les plus industrialisés a en effet été révisée à la baisse, jeudi, par le FMI qui table désormais sur un repli de 0,3 % en 2009.
En fait, le seul pays de ce groupe qui devrait éviter la récession l'an prochain est le Canada, avec une croissance, quoiqu'au ralenti, de 0,3 %. Il y a deux mois, le FMI tablait sur une croissance canadienne à 1,6 %.
L'économie américaine, selon les prévisionnistes du FMI, évoluera, pour sa part, dans le négatif en 2009, en reculant de 0,7 % alors qu'il y a un mois, le FMI s'attendait une croissance positive de 0,1 %.
En Zone euro, l'activité économique est également revue à la baisse, passant de 1,2 à -0,5 %.
À l'échelle mondiale, le FMI se voit forcé d'abaisser de 0,8 % ses prévisions de croissance pour les porter à 2,2 %."

Note:
Du Directeur General de la Banque Mondiale ce matin:
“The global financial crisis, coming so soon after the food and fuel crises, is likely to hurt the poor most in developing countries,” said Robert Zoellick.

mercredi 12 novembre 2008

Un modèle pour le monde entier


L'article du journal Le Monde sur le décès de Miriam Makeba commence ainsi:

"Voix, corps, énergie du continent africain, la chanteuse et militante Miriam Makeba est morte en Italie, à l'âge de 76 ans, quasiment à l'issue d'un concert à Castel Volturno, dans la nuit du 9 au 10 novembre.

Née le 4 mars 1932 à Johannesburg (Afrique du Sud), celle qu'on appelait Mama Afrika incarne la lutte anti-apartheid, la lutte pour les droits civiques, la lutte pour les femmes, la lutte tout court. Ultime preuve : sur le plateau de Castel Volturno, commune au sud de Naples, elle participait à un concert de soutien à l'écrivain Roberto Saviano, auteur de Gomorra."

La suite est ici:
http://www.lemonde.fr/carnet/article/2008/11/11/miriam
-makeba-chanteuse_1117295_3382.html


Elle est partie à jamais. Mais avant cela, elle a tout donné. Il nous reste maintenant à nous de continuer ce chemin que cette génération a déblayé avec autant d'amour, de force, de persévérance et de rigueur. S'il faut encore tout recommencer, s'il faut encore la prison, l'exil, la souffrance et la mort pour se sentir humain, alors nous ne respecterons pas les sacrifices de ces héros de l'humanité. Nous avons le devoir de nous sentir dignes à tout moment car grâce à ces pères et à ces mères, nous sommes nés dignes. Il y a dans notre histoire des humbles personnes qui n'ont vécu que pour permettre à d'autres de vivre. Et ils sont si nombreux... et si méconnus.


Comme dit la chanson...

Je plonge dans une eau aussi claire que profonde, froide, glaciale. Et je descends, je descends, je ne suis pas à l'aise, je ne suis pas chez moi. De gros poissons m'observent de leur regard vide. On est la lumière ? Je la vois, je l'entend même. Je reconnais cette mélodie. C'est la Campanella de Liszt ! Et tout à coup, j'agite les pieds et commence à remonter. "Yalla, acharnes-toi et tu réussiras !" Dans ma tête, un seul crédo qui va crescendo: "Je veux vivre, rester libre, je veux m'envoler, vers le ciel !". Qui as dit ça déjà. Ah, c'est Youssou Ndour. Quel rapport avec Franz Liszt ? Rien, à part la musique. Et cela me suffit. Je respire à nouveau.

(La Campanella sur YouTube (vidéo):
http://www.youtube.com/watch?v=hEnfZjqMSy0)

*

Architecture et Développement

Voici Carin Smuts, une architecte qui, de par son métier, a su offrir une importante contribution au développement durable dans son pays, l'Afrique du Sud. On peut voir ci-dessus quelques photos de ses chefs d'œuvres, au cœur des townships:


Je cite: "Après avoir d’abord pensé être médecin, Carin choisît d’étudier l’architecture, jugeant que "ce métier lui permettrait d’avoir une action sociale encore plus grande"."
(http://www.cyberarchi.com/actus&dossiers/institutions
/index.php?dossier=83&article=11836
)

Je trouve cette manère de voir les choses assez originale et intéressante.

Crise alimentaire en Afrique - Sauf chez nous, dit le Malawi !

Voici une emission que j'aime beaucoup ecoute: Durala, D'une Rive A L'Autre

http://www.choq.fm/dunerivealautre.html

Le theme de la crise alimentaire y est developpe dans les archives, dans les emissions du 31 Octobre. En fouillant sur internet, j'ai trouve cet article sur l'exemple du Malawi qui a ete souleve dans l'emission:

http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=90813

Ce que le Malawi vient de faire, qu'est-ce qui empeche d'autres pays de le faire ? Cela mérite à mon avis reflexion. Certes, nous sommes dans un contexte de mondialisation et beaucoup de pays en developpement sont lies par leur dette exterieur. Mais trouver le moyen de nourir tout le monde et avec ses propres ressources, voila la meilleure facon de creer un developpement durable (qui permet de maintenir la stabilite politique comme economique).

Se remettre d'abord de l'Obamania

Apres avoir lu les analyses de beaucoup de journaux de soutien a Obama dans sa campagne contre John McCain, je me suis mise, apres l'election, dans la lecture d'articles qui remettent les choses en perspective. En effet, je suis contente mais je suis attentive a la remarque de Emmanuel Todd, qui dit que parler de pays amis en temps de crise ne veut pas dire grand-chose. Le nouveau president elu parle d'espoir pas seulement pour l'Amerique mais pour le monde. Je n'ai encore sure d'avoir compris ce que cela voulait dire concretement, car cela suppose de passer a une etape historique de jeux geopolitiques a somme positive. Enfin, l'avenir m'eclairera et nous eclairera tous certainement.

Voir: http://www.dailymotion.com/relevance/search/emmanuel+todd
/video/x7b2pl_election-obama-reactions-emmanuel-t_news

L'analyse de Todd sur la situation americaine est assez interessante. Il avait predit la crise de septembre 2008 et l'avenir reste sombre.

http://alternatives-international.net/article2679.html

L'espoir c'est bien, mais cela ne suffit pas. L'Amerique est entrain d'essayer de se reveler et le reste du monde ne devrait pas attendre que son salut vienne de cette partie du monde. A mon avis, ce nouveau gouvernement, aussi a gauche qu'il lui sera possible d'etre, ne pourra pas partager un gateau dont la taille ne suffira meme pas au peuple americain.

Alors moi, depuis ce matin, ma pensee est focalise sur comment nous, hors des frontieres americaines en general, et surtout originaires de pays pauvres en particulier, comment pourrons-nous faire face a cette crise qui ne fait que commencer selon plusieurs experts dont le Directeur General du FMI, Mr. Dominique-Strauss Khan.

J'aimerai echanger avec vous sur cette ere qui est certes nouvelle (ne serait-ce que pour moi car pour la premiere fois depuis ma naissance je vois l'economie du geant americain se fissure tres serieusement), mais qui ne sera surmontable que si nous essayons de comprendre ou nous allons pour ensuite savoir comment agir.