vendredi 28 novembre 2008

Nouvelle donne

J'ai écouté ce matin sur la page de Christiane Charette sur le site internet de Radio-Canada l'interview de Jean Ziegler à propos de son dernier livre: "La Haine de l'Occident". J'ai retrouvé une interview écrite où l'auteur parlait de cet ouvrage sur le site web suivant:

http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2340


Lui aussi semble penser que cette crise financière (qui est devenue économique et qui ne tardera pas à intégrer le social) est un prélude à une nouvelle page d'histoire. Un rééquilibrage des forces est entrain de se faire sentir tout doucement c'est certain. Mais je n'arrive pas à partager son degré d'optimisme dans l'aboutissement prochain de cette nouvelle confrontation entre le Nord et le Sud. Il faudrait que je lise son livre pour savoir plus précisément d'où cela lui vient. Dans "Une brève histoire de l'avenir", Jacques Attali prévoit une issue heureuse seulement dans le cas où en tant que société humaine nous saurons prendre les bonnes décisions. Sinon, la crise sera le prélude à une histoire qui, malheureusement, finira très mal.

dimanche 23 novembre 2008

Institutions: traditionnelles versus officielles

Les échanges dans le précédent billet (C'est fini les grandes révolutions) m'ont amené à regarder de plus près le sujet de l'importance des institutions traditionnelles qui existent parallèlement aux institutions officielles héritées de la colonisation au Sénégal. Un article du sociologue Lamine Sagna analyse ce phénomène aux niveaux des activités économiques de la population. Il s'agit de l'étude "Senegal and Development: The struggle between Formal and Informal processes" que vous pouvez lire ici:

http://laminesagna.homestead.com/Other_Articles.html

La "résistance" quotidienne de ce type de système traditionnel est un exemple parmi tant d'autres qui montre une non adhérence manifeste de certaines populations à l'idéologie dominante. Les partisans des théories hétérodoxes en économie s'impliquent de plus en plus dans le débat, notamment dans le domaine du développement depuis l'échec de l'approche macroéconomique à ce sujet et nous pouvons nous attendre à ce que leurs idées soient de plus en plus analyser par l'idéologie dominante, notamment en temps de crise... et bien sûr si l'outil mathématique continue de le permettre. Mais attention, nous parlons toujours d'adaptation et de réforme de l'idéologie dominante. Pas de révolution.

mercredi 19 novembre 2008

C'est fini les grandes révolutions ?

Je suis tombée cet après-midi sur cet interview du philosophe sénégalais Moussa Kane:
http://www.sudonline.sn/spip.php?article11460
Il y parle en tant qu'acteur de cet évènement qui tient une grande place dans l'histoire de vie de beaucoup de gens de sa génération, à savoir Mai 68.

Je me suis longtemps demandée qu'est-ce qu'il fallait faire pour avoir la chance de participer à ces grandes mutations qui changent les structures les plus profondes de nos institutions politiques, économiques et sociales. Après diverses lectures, je me suis rendue compte ces mutations sont complètement internes à la dialectique de l'histoire du monde: on les accompagne, les canalise lorsque suffisamment mures elles surviennent d'elles-mêmes, mais on ne les crée pas. On fait parti de ces générations qui y assistent ou on n'en fait pas parti.

Mais même si la complexité et la domination de nos économies capitalistes modernes font que les fondements de celles-ci sont maintenant enracinés aussi fortement que des montagnes dans notre aventure humaine, il est permis de croire que nous pouvons quand même réformer certaines facettes de cette idéologie. Mr Kane propose une réforme idéologique pour le Sénégal vers la fin de l'interview: l'Islam confrérique. C'est une proposition, elle est discutable et discutée. Mais l'idée de continuer à penser notre monde, à chercher à en avoir une vision différente, tout en étant réaliste sur le degré de changement de ses fondements, est à mon avis très séduisante.

Les grandes révolutions c'est peut-être fini, mais on peut toujours travailler sur les petites. Comme celle de Mr Yunus avec le microcrédit. À chaque génération ses défis !

samedi 15 novembre 2008

Présentation de Hans Rosling sur le développement

Voici le lien pour suivre la présentation:
http://www.gapminder.org/video/lectures/ted-2006---debunking
-myth-about-the-third-world.html

D'après les chiffres sur la croissance, les pays les plus pauvres ont réalisé énormément de progrès en peu de temps. Bien sûr les problèmes de répartition des gains se posent comme c'est souvent le cas - les inégalités persistent quand elles n'augmentent pas. Néanmoins, la taille du gâteau a augmenté dans le "Tiers-Monde" et notamment en Afrique Subsaharienne. Donc ce n'est pas le moment de baisser les bras... - À qui parles-tu en disant ça Ndack ? - Euh, à nous qui sur la planète mangeons tous les jours à notre faim et qui veulent contribuer quelque part à aider les autres qui mangent moins. - Ah d'accord, car ceux qui cherchent à manger ne baissent surtout pas les bras, bien au contraire, le gros de croissance leur revient. - Bien sûr, je le sais bien, et cela est normal: question de survie.

Comment les marchés fonctionnent ?

Aujourd'hui, le G20 s'est réuni en sommet extraordinaire pour se concerter sur les solutions à apporter à la crise financière. Apparemment ils sont tous d'accord sur une restructuration du système financier mondiale, mais la question du "jusqu'à quel point" et celle du "comment" divisent. Pourtant, va falloir s'organiser pour s'entendre et parler d'une seule et même voix très bientôt car économiquement parlant, nous habitons maintenant tous la même maison et dès qu'il y en a un qui attrape la grippe...

Dans l'édition du 19 octobre du magazine Jeune Afrique, l'économiste français Jacques Attali qui dirige actuellement l'organisation de solidarité internationale PlaNet Finance, dit dans une interview que la crise aurait pu être éviter si l'économie mondiale n'était pas concentrée dans les niches virtuelles plus profitables à un minorité d'individus, au détriment de l'économie réelle. Il en prévoit d'autres plus graves si les plus riches de la planète ne s'intéressent pas au sort du plus grand nombre (ce qui peut être fait notamment grace au micro-credit), et surtout au sort de la planète. Après ce tsunami financier et économique qui ne fait que commencer, il prévoit un tsunami climatique dans un monde interconnecté ou les cycles de toutes natures sont de plus en plus court, dans un monde où la principale rareté c'est le temps, enfin dans un monde qui peut être vu comme "un avion qui va extrêmement vite, mais non seulement n'a pas de pilote mais n'a même pas de cabine de pilotage". Il continue ainsi: "Le monde ressemble à ces régions ou il y a un marché sans État (donc sans respect du droit car c'est l'État qui fait respecter le droit), comme la Somalie, un pays sans réel gouvernement depuis plus de quinze ans. Le monde, aujourd'hui, c'est la Somalie !"

J'espère que lors de la prochaine rencontre du G20 au printemps prochain, les plans de la cabine de pilotage seront lancés.

jeudi 13 novembre 2008

La colere, un carburant necessaire

« Les rêves de mon père » : Extrait

«Organisateur ? C'est un genre de politique, c'est ça ? Pourquoi vous voulez faire un truc comme ça ?» J'essayai de lui expliquer mes idées politiques, combien il était important de mobiliser les pauvres et de redistribuer les richesses à la communauté. Ike secoua la tête. «Monsieur Barack, me dit-il, j'espère que vous ne le prendrez pas mal si je vous donne un petit conseil. Oubliez ces histoires d'organisation et faites quelque chose qui pourra vous rapporter du blé.» […] J'avais pratiquement renoncé à devenir organisateur lorsque je reçus un appel d'un certain Marty Kaufman. […] «Eh bien, dit-il en épongeant la tache avec une serviette en papier, pourquoi veut-on devenir organisateur quand on vient de Hawaii?» Je m'assis et lui parlai un peu de moi. «Hum, fit-il en hochant la tête, tout en prenant quelques notes sur un calepin. Vous devez être en colère, quelque part. - Que voulez-vous dire ? Il haussa les épaules. - Je ne sais pas exactement. Mais il y a sûrement quelque chose. Ne le prenez pas mal : la colère, c'est obligatoire pour faire ce boulot. C'est la seule raison qui pousse quelqu'un à s'engager là-dedans. Les gens bien dans leur peau trouvent un boulot plus calme.»

Previsions, previsions...

J'avais lu la semaine derniere l'article ci-dessous sur Radio-Canada. Je me suis dit confiante que c'est une bonne chose que le Canada arrive a se sortir du lot des pays en recession... jusqu'a ce que je lise l'analyse suivante: "Our revered Canadian banking system" sur http://piscoblue.blogspot.com/. La conclusion que j'ai tire de la lecture de cette contribution, c'est qu'en temps de crise il faut prendre les previsions que nous calculons avec des pincettes. On ne sait jamais.

"Le tableau s'assombrit"

"Pour la première fois depuis 1945, les pays développés connaîtront globalement l'an prochain une récession économique, selon le Fonds monétaire international (FMI).
La croissance de l'économie des pays les plus industrialisés a en effet été révisée à la baisse, jeudi, par le FMI qui table désormais sur un repli de 0,3 % en 2009.
En fait, le seul pays de ce groupe qui devrait éviter la récession l'an prochain est le Canada, avec une croissance, quoiqu'au ralenti, de 0,3 %. Il y a deux mois, le FMI tablait sur une croissance canadienne à 1,6 %.
L'économie américaine, selon les prévisionnistes du FMI, évoluera, pour sa part, dans le négatif en 2009, en reculant de 0,7 % alors qu'il y a un mois, le FMI s'attendait une croissance positive de 0,1 %.
En Zone euro, l'activité économique est également revue à la baisse, passant de 1,2 à -0,5 %.
À l'échelle mondiale, le FMI se voit forcé d'abaisser de 0,8 % ses prévisions de croissance pour les porter à 2,2 %."

Note:
Du Directeur General de la Banque Mondiale ce matin:
“The global financial crisis, coming so soon after the food and fuel crises, is likely to hurt the poor most in developing countries,” said Robert Zoellick.

mercredi 12 novembre 2008

Un modèle pour le monde entier


L'article du journal Le Monde sur le décès de Miriam Makeba commence ainsi:

"Voix, corps, énergie du continent africain, la chanteuse et militante Miriam Makeba est morte en Italie, à l'âge de 76 ans, quasiment à l'issue d'un concert à Castel Volturno, dans la nuit du 9 au 10 novembre.

Née le 4 mars 1932 à Johannesburg (Afrique du Sud), celle qu'on appelait Mama Afrika incarne la lutte anti-apartheid, la lutte pour les droits civiques, la lutte pour les femmes, la lutte tout court. Ultime preuve : sur le plateau de Castel Volturno, commune au sud de Naples, elle participait à un concert de soutien à l'écrivain Roberto Saviano, auteur de Gomorra."

La suite est ici:
http://www.lemonde.fr/carnet/article/2008/11/11/miriam
-makeba-chanteuse_1117295_3382.html


Elle est partie à jamais. Mais avant cela, elle a tout donné. Il nous reste maintenant à nous de continuer ce chemin que cette génération a déblayé avec autant d'amour, de force, de persévérance et de rigueur. S'il faut encore tout recommencer, s'il faut encore la prison, l'exil, la souffrance et la mort pour se sentir humain, alors nous ne respecterons pas les sacrifices de ces héros de l'humanité. Nous avons le devoir de nous sentir dignes à tout moment car grâce à ces pères et à ces mères, nous sommes nés dignes. Il y a dans notre histoire des humbles personnes qui n'ont vécu que pour permettre à d'autres de vivre. Et ils sont si nombreux... et si méconnus.


Comme dit la chanson...

Je plonge dans une eau aussi claire que profonde, froide, glaciale. Et je descends, je descends, je ne suis pas à l'aise, je ne suis pas chez moi. De gros poissons m'observent de leur regard vide. On est la lumière ? Je la vois, je l'entend même. Je reconnais cette mélodie. C'est la Campanella de Liszt ! Et tout à coup, j'agite les pieds et commence à remonter. "Yalla, acharnes-toi et tu réussiras !" Dans ma tête, un seul crédo qui va crescendo: "Je veux vivre, rester libre, je veux m'envoler, vers le ciel !". Qui as dit ça déjà. Ah, c'est Youssou Ndour. Quel rapport avec Franz Liszt ? Rien, à part la musique. Et cela me suffit. Je respire à nouveau.

(La Campanella sur YouTube (vidéo):
http://www.youtube.com/watch?v=hEnfZjqMSy0)

*

Architecture et Développement

Voici Carin Smuts, une architecte qui, de par son métier, a su offrir une importante contribution au développement durable dans son pays, l'Afrique du Sud. On peut voir ci-dessus quelques photos de ses chefs d'œuvres, au cœur des townships:


Je cite: "Après avoir d’abord pensé être médecin, Carin choisît d’étudier l’architecture, jugeant que "ce métier lui permettrait d’avoir une action sociale encore plus grande"."
(http://www.cyberarchi.com/actus&dossiers/institutions
/index.php?dossier=83&article=11836
)

Je trouve cette manère de voir les choses assez originale et intéressante.

Crise alimentaire en Afrique - Sauf chez nous, dit le Malawi !

Voici une emission que j'aime beaucoup ecoute: Durala, D'une Rive A L'Autre

http://www.choq.fm/dunerivealautre.html

Le theme de la crise alimentaire y est developpe dans les archives, dans les emissions du 31 Octobre. En fouillant sur internet, j'ai trouve cet article sur l'exemple du Malawi qui a ete souleve dans l'emission:

http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=90813

Ce que le Malawi vient de faire, qu'est-ce qui empeche d'autres pays de le faire ? Cela mérite à mon avis reflexion. Certes, nous sommes dans un contexte de mondialisation et beaucoup de pays en developpement sont lies par leur dette exterieur. Mais trouver le moyen de nourir tout le monde et avec ses propres ressources, voila la meilleure facon de creer un developpement durable (qui permet de maintenir la stabilite politique comme economique).

Se remettre d'abord de l'Obamania

Apres avoir lu les analyses de beaucoup de journaux de soutien a Obama dans sa campagne contre John McCain, je me suis mise, apres l'election, dans la lecture d'articles qui remettent les choses en perspective. En effet, je suis contente mais je suis attentive a la remarque de Emmanuel Todd, qui dit que parler de pays amis en temps de crise ne veut pas dire grand-chose. Le nouveau president elu parle d'espoir pas seulement pour l'Amerique mais pour le monde. Je n'ai encore sure d'avoir compris ce que cela voulait dire concretement, car cela suppose de passer a une etape historique de jeux geopolitiques a somme positive. Enfin, l'avenir m'eclairera et nous eclairera tous certainement.

Voir: http://www.dailymotion.com/relevance/search/emmanuel+todd
/video/x7b2pl_election-obama-reactions-emmanuel-t_news

L'analyse de Todd sur la situation americaine est assez interessante. Il avait predit la crise de septembre 2008 et l'avenir reste sombre.

http://alternatives-international.net/article2679.html

L'espoir c'est bien, mais cela ne suffit pas. L'Amerique est entrain d'essayer de se reveler et le reste du monde ne devrait pas attendre que son salut vienne de cette partie du monde. A mon avis, ce nouveau gouvernement, aussi a gauche qu'il lui sera possible d'etre, ne pourra pas partager un gateau dont la taille ne suffira meme pas au peuple americain.

Alors moi, depuis ce matin, ma pensee est focalise sur comment nous, hors des frontieres americaines en general, et surtout originaires de pays pauvres en particulier, comment pourrons-nous faire face a cette crise qui ne fait que commencer selon plusieurs experts dont le Directeur General du FMI, Mr. Dominique-Strauss Khan.

J'aimerai echanger avec vous sur cette ere qui est certes nouvelle (ne serait-ce que pour moi car pour la premiere fois depuis ma naissance je vois l'economie du geant americain se fissure tres serieusement), mais qui ne sera surmontable que si nous essayons de comprendre ou nous allons pour ensuite savoir comment agir.