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Le premier article là-dessus:
Un Forum de Davos sur la piste de l'après-crise
Lundi 26 janvier 2009
Politiques et directeurs de Banques centrales devraient éclipser les chefs d'entreprises au cours de cette 39e édition du Forum économique mondial de Davos, qui se donne pour ambition de "forger le monde de l'après-crise".
Par Caroline DELABROY (texte) / Alexandra RENARD à Davos (vidéo)
Sans surprise, les débats du Forum économique de Davos, qui s’ouvre mercredi dans cette station de ski de la Suisse alémanique, seront consacrés aux moyens de relancer une économie mondiale en crise. Contexte international oblige, réceptions, cocktails et autres réjouissances qui accompagnent habituellement ce Forum - géré par une organisation privée - seront toutefois moins fastueux qu’à l’accoutumée.
Les dirigeants politiques et les patrons des Banques centrales devraient, cette année, éclipser les chefs d'entreprises. La démission du gouvernement islandais, deux jours avant l’ouverture du Forum, n’a fait qu’adresser un signe supplémentaire d’inquiétude à la classe politique internationale.
Plus de 40 chefs d’Etat et de gouvernement - soit près de deux fois plus qu’en 2008 - ainsi qu’une quarantaine de ministres des Finances et de représentants de Banques centrales sont ainsi attendus. Le gotha de l’entreprise est pour sa part représenté par près de 1 400 personnes, mais on note la participation d’un nombre moins important de grands capitaines de banques et d’industries.
Le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, doit donner le coup d'envoi de ces cinq jours de discussions qui ont pour mot d'ordre : "Forger le monde de l'après-crise." La chancelière allemande Angela Merkel, le Premier ministre japonais Taro Aso et son homologue britannique Gordon Brown seront également présents. Seule absence notable : celle de la nouvelle équipe du président américain Barack Obama, qui n’envoie qu’une mince délégation. M. Obama sera représenté par sa conseillère Valerie Jarrett.
"Ces gens sont des récidivistes en banalités"
Symbole du capitalisme flamboyant, le Forum se rêve en pompier de l’économie mondiale. Cette ambition fait sourire de nombreux experts, pour qui Davos n’a, d’une part, aucune légitimité politique et, d’autre part, aucune volonté de rompre avec l’idéologie dominante. Personne ne s’attend, par exemple, à un quelconque mea culpa sur le système éonomique mondial.
"Davos est un salon de vanités, rien de plus, estime ainsi Markus Kerber, professeur d’économie politique au Technische Universität de Berlin, dans une interview à FRANCE 24. La remise à plat que l’on devrait attendre d’un tel forum n’aura pas lieu. Davos n’a jamais apporté ni solutions ni d’approches nouvelles. Ces gens sont des récidivistes en banalités. Ils ne remettent rien en question, surtout pas la politique du FMI ni celle des banques mondiales."
Davantage que les débats et tables rondes (200 rendez-vous sont programmés durant les cinq jours du forum), ce sont les coulisses qui importent. "Davos n’est pas un endroit où se prennent des décisions, explique à FRANCE 24 Nicolas Bouzou, économiste et directeur du cabinet Asterès. C’est un espace au sein duquel les dirigeants se disent des choses qu’ils ne se diraient pas ailleurs. Il y a peu d’occasions comme celles-ci, où tous les grands acteurs du monde économique et politique peuvent bénéficier de rencontres privilégiées. C’est ce que le G7 était au départ, dans les années 1970."
"Faire barrage au protectionnisme"
Directeur de la Recherche et des Etudes économiques de Natixis, Patrick Artus estime que l’enjeu de cette 39e édition est le protectionnisme. "A Davos, les économistes doivent faire pression sur les décideurs politiques pour qu’ils ne s’engagent pas trop sur la voie du protectionnisme concernant leurs économies respectives. Tout le monde parle de la crise de 1929, alors que l’on se souvient que le protectionnisme et la politique monétaire restrictive imposés par la suite par les Etats-Unis n’ont pu régler le problème."
Selon Nicolas Bouzou, "la problématique va porter sur les moyens de relancer l’économie réelle à court terme - une relance qui sera d’autant plus efficace qu’elle est coordonnée. Dans un second temps, va se poser la question de la régulation financière - et savoir surtout quelle instance doit s'en charger - afin que cette crise mondiale ne se reproduise pas dans quelques années".
Cette année, l’atmosphère du Forum devrait être plus morose que d'habitude : "Tous ces grands gourous devraient quand même parler avec une certaine modestie, ajoute Markus Kerber. Ce qui se passe est une crise financière sans précédent que ni les économistes ni les hommes politiques n’avaient ni prévu ni quantifié."
En parallèle aux discussions de Davos, le Forum social mondial doit se tenir à Belém, au Brésil, du 27 janvier au 1er février. Chez les altermondialistes, la critique du système économique mondial devrait cette fois concentrer la majorité des débats.
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