mercredi 3 juin 2009

ALÉNA oui mais seulement quand ça va bien

Le Canada qui s'en tirait bien au début de la crise commence à vraiment ressentir les effets de celle-ci. C'était prévisible: près de 74% des exportations de biens et services canadiennes étaient destinées aux États-Unis en 2007 selon Affaires Étrangères et Commerce International Canada. Il suffit donc du moindre protectionnisme du voisin du Sud pour que les entreprises d'ici ressentent une baisse de leurs activités.

Voici une explication du problème dans par Patrick Leblond dans son article "«Buy American», le Président Obama tient-il parole ?":

http://cerium.ca/Buy-American-le-president-Obama


Et voici la réaction du gouvernement fédéral et du gouvernement du Québec:

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Ottawa et Québec très inquiets

Mise à jour le mercredi 3 juin 2009 à 19 h 20

La clause d'achat de produits fabriqués aux États-Unis (Buy American) comprise dans la nouvelle loi adoptée par le Congrès des États-Unis pour relancer l'économie américaine inquiète grandement les gouvernements canadien et québécois.

Le premier ministre du Canada Stephen Harper a déclaré que ces réflexes protectionnistes pourraient avoir des effets négatifs pour l'économie, et non seulement pour celle du Canada. « La montée du protectionnisme étape par étape est un grand danger à la relance de l'économie mondiale », a-t-il affirmé.

La question inquiète à ce point le premier ministre qu'il songe à faire pression sur l'administration Obama afin qu'elle abandonne la clause Buy American. « Il n'y a pas de discussions formelles [là-desssus], mais dans une époque où nous cherchons à éviter un étapisme de protectionnisme [sic], on devrait examiner cette question », a-t-il ajouté.

Le ministre du Commerce international du Canada, Stockwell Day, a été sans équivoque, affirmant que « nous n'acceptons pas la direction du Congrès ». Selon le ministre, les différents gouvernements doivent absolument s'asseoir et discuter de la situation. « Nous allons continuer d'avoir des discussions et nous allons souligner les problèmes de nos entreprises », a-t-il affirmé. Plusieurs entreprises canadiennes éprouvent en effet de la difficulté à exporter aux États-Unis depuis l'adoption du plan de relance économique américain.

M. Day a cependant dit désapprouver les gestes de représailles antiprotectionnistes que voudraient adopter les municipalités. Selon lui, cela reviendrait à jeter de l'huile sur le feu.

Jean Charest passe son message

Le premier ministre du Québec, Jean Charest, a lui aussi effectué une sortie en règle contre la clause Buy American. Selon lui, les États-Unis font fausse route en adoptant une telle politique. « L'argument de fond, c'est de rappeler à tout le monde qu'il y a une grande économie nord-américaine, que ce qui peut paraître être une solution à court terme n'est pas soutenable. Les gens se tirent dans le pied avec le protectionnisme », a-t-il plaidé.

M. Charest soutient que l'économie nord-américaine est tellement intégrée que les politiques d'achat local n'en deviennent ni plus ni moins qu'« absurdes ». Selon lui, la clause pourrait être néfaste pour bien des entreprises américaines qui ne pourraient démarrer certains projets, faute d'être approvisionnées en biens ou en services provenant du Canada ou d'ailleurs.

Le premier ministre estime que l'administration Obama doit faire pression sur les administrations municipales et les États pour qu'ils appliquent eux aussi les dispositions de l'ALENA (Accord de libre-échange nord-américain). Elle « doit absolument poser des gestes » en ce sens, a-t-il indiqué.

Jean Charest a fait ces commentaires en marge du 5e Sommet des leaders, qui se tient cette année à Québec. La conférence de cette année vise notamment à souligner le 15e anniversaire de l'ALENA. En plus de MM. Harper et Charest, une dizaine de premiers ministres des provinces du Canada et de gouverneurs américains et mexicains participent au sommet.

Radio-Canada.ca avec Presse canadienne

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