lundi 14 septembre 2009

La croissance n'est pas une mesure du bien-être...

... mais bien une mesure de la production économique. C'est ce qui est enseigné dans les cours d'économie à l'université depuis belle lurette, mais en économie, l'écart entre la recherche (donc ce qui s'enseigne) et ce qui se fait concrètement sur le terrain dans nos organismes et institutions est inouï. Il existe même de nos jours des études économiques qui essaient de mesure le bonheur en tenant compte d'une multitude de facteurs autre que l'augmentation des zéros dans notre compte bancaire. En effet, combien de steaks peut-on manger par jour ? À un moment donné, ce n'est plus l'augmentation du Produit Intérieur Brut - PIB - (donc ce n'est plus le fait d'avoir un taux de croissance positif très important) qui augmente le bien-être des populations. Déjà il y a la façon dont les revenus générés par cette production sont redistribués. Parce que lorsqu'on se gave tout seul avec ses steaks pendant que notre voisin a faim, sachant qu'il a lui aussi participé d'une manière ou d'une autre au processus qui a acheminé le steak sur notre assiette ben... il ne faut pas s'étonner que l'idée de nous cambrioler lui passe par la tête. Résultat: augmentation de l'insécurité qui nous oblige à habiter plus loin dans une maison baricadée, etc.

Nous sommes d'accord que nous ne voulons pas de la pauvreté, que la croissance et la concurrence privée ce sont de bonnes choses et que nous voulons organiser régulièrement des élections pour que le peuple désigne lui-même ses dirigeants, bref nous acceptons le capitalisme et la démocratie. Mais chaque année, une fois que la croissance est réalisée, pourquoi ne pas s'asseoir à la même table, manger ensemble et réfléchir ensemble à comment vivre encore mieux l'année suivant ? Pourquoi ne pas utiliser le capitalisme au lieu de le laisser nous utiliser ? C'est ce que les défenseurs de la social-démocratie tentent de faire passer dans leurs théories. En pratique, seuls les pays scandinaves arrivent à des réalisations satisfaisantes. Pourquoi je vous parle de tout ça ? Parce que j'ai lu cet article ce matin, sur le rapport du Prix Nobel Stiglitz à Sarkozy, intitulé «Stiglitz veut mesurer le «bien être» pour mesurer la croissance»:

http://www.liberation.fr/economie/0101590861-stiglitz-veut-mesurer-le-bien-etre-pour-calculer-la-croissance?y=1

En espérant que cette crise nous poussera à accepter des réformes. Sinon nous retournerons très vite dans ce fond dont nous essayons déjà très mal de nous extirper.

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